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Schmitt Security à la Schueberfouer : la Ville «pensait être dans son bon droit»


La bourgmestre se défend de toute infraction et estime qu’«il faut laisser faire la justice dans ce dossier». (archives Anne Lommel)

La bourgmestre de Luxembourg, Lydie Polfer, dit ne pas avoir commis d’infraction en employant Security-Service-Schmitt pour des tâches de gestion de foule.

Le 16 juillet 2018, la justice a effectué une perquisition dans les locaux de l’administration communale de Luxembourg. L’entreprise de sécurité Security-Service-Schmitt aurait effectué des missions de surveillance de la Schueberfouer pour le compte de la Ville sans autorisation ministérielle adéquate. Un fait dont l’entreprise semble coutumière.
Les enquêteurs cherchaient des informations sur les contrats de surveillance qui lient l’entreprise Security-Service-Schmitt à la Ville. L’entreprise a, «au moins depuis 2008», selon Lydie Polfer, assuré la surveillance de la fête foraine sur commande de la Ville de Luxembourg. Elle n’aurait cependant pas disposé des autorisations nécessaires pour effectuer cette mission.

La radio 100,7 a sorti l’affaire lundi matin. Nos confrères évoquaient des activités de surveillance et de gardiennage interdites à la Schueberfouer. Hier matin, lors du traditionnel City Breakfast mensuel en présence du collège échevinal, la bourgmestre a indiqué qu’«il faut laisser faire la justice dans ce dossier» et confirmé qu’une perquisition avait bien eu lieu au Knuedler.

«Elle portait uniquement sur les éditions 2015 et 2016 de la Schueberfouer, alors que nous avons également travaillé avec cette entreprise l’année suivante», précise Lydie Polfer. «Mais nous travaillons également avec d’autres entreprises de sécurité», nuance-t-elle.

«Ils ne faisaient pas de gardiennage»

Selon elle, Security-Service-Schmitt n’aurait pas eu besoin d’autorisation du ministère de la Justice pour effectuer le type de services évènementiels qu’elle effectuait pour la Ville de Luxembourg : «Ils ne relevaient pas du gardiennage.» Le précédent ministre de la Justice Félix Braz l’aurait lui-même confirmé lors d’une session de questions-réponses à la Chambre des députés. La société G4S, disposant de l’agrément ministériel requis, s’occupait de la surveillance des biens pendant la nuit durant la phase de montage ainsi que pendant toute la durée de la «Fouer».

«Le collège échevinal pensait être dans son bon droit», affirme Lydie Polfer. Depuis la perquisition, la Ville a appliqué le principe de précaution et n’a plus renouvelé sa collaboration avec la société incriminée. «Nous attendons la qualifications des faits par la justice», note la bourgmestre qui semble tomber des nues. L’entreprise aurait respecté les termes du contrat qu’elle avait avec l’administration communale.

Tout le monde ne semble pourtant pas de cet avis, selon la bourgmestre qui insinue que des personnes insatisfaites des services de Security-Service-Schmitt auraient pu porter l’affaire devant les tribunaux. La société Security-Service-Schmitt aurait ensuite été présente à la Schueberfouer sans que la Ville de Luxembourg l’ait employée.
En mai 2015, Security-Service-Schmitt a été condamnée par la 16e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg pour défaut d’autorisation dans l’activité réglementée du gardiennage.

Sophie Kieffer

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