Le directeur général de Sales-Lentz, Georges Hilbert, mise sur l’électrique depuis 8 ans déjà, dans une optique écoresponsable et durable.
La société Sales-Lentz est pionnière en matière d’électromobilité et elle tient à le rester, comme l’indique son directeur général, Georges Hilbert. «Au cours des dix dernières années, Sales-Lentz a lancé beaucoup de projets d’initiative, en vue de réduire l’empreinte carbone dans les transports publics. Cette décision a été prise il y a onze ans de cela par les associés Marc et Jos Sales, lors d’une réorganisation et d’une réorientation stratégique de l’entreprise», souligne Georges Hilbert.
À cette époque, un contact est alors noué avec deux constructeurs de bus en Europe pour l’acquisition de bus hybrides. «Ce fut une première en Europe que cette démarche visant à la fois une réduction des émissions de type CO2 et une baisse des nuisances sonores.» Le premier gain constaté aura d’ailleurs été la disparition des bruits d’origine thermique ou dus à des vibrations. Bref, un sacré bénéfice au niveau de la qualité de vie de la population. Georges Hilbert ne se montre d’ailleurs pas tendre à l’égard des moteurs thermiques : «Dans dix ans, on regardera vers le passé et on sourira, car il n’y aura plus de bruit provenant des bus. Le caractère silencieux des bus deviendra le standard dans la société de demain.»
Le changement stratégique de Sales-Lentz verra l’entreprise acheter une quarantaine de bus hybrides, qui sont toujours en circulation parallèlement aux 52 bus 100 % électriques. Pour Georges Hilbert, la transition entre l’hybride et le 100 % électrique allait de soi : «L’acquisition d’un hybride constitue le premier pas avant de passer à l’électrique et à la réduction significative des émissions. Sur les cinq dernières années, notre flotte a parcouru plus de six millions de kilomètres en zéro émission. Cette donnée nous conforte dans notre expérience et dans notre compétence : nous pouvons dire que ces véhicules sont viables», souligne Georges Hilbert. «De plus, nous avons mis en place une formation écologique destinée à nos chauffeurs : ils apprennent à récupérer un maximum d’énergie en freinant quand il le faut ou en adaptant leur conduite dans une descente, par exemple.»
Quid de la recharge
des batteries?
Mais qu’en est-il au niveau de la recharge des bus électriques? Georges Hilbert décrypte la solution : «Notre équipe en charge de la planification et de la disposition a procédé à des changements. En effet, un bus électrique a une autonomie d’une journée et nous nous devons de planifier les pauses de recharge. Celles-ci peuvent être rapides sur la ligne de bus ou bien prendre d’une à deux heures à notre dépôt. Tous les bus sont rechargés de nuit pour être fonctionnels à 100 % le matin.»
À propos de la solution de la recharge rapide sur la ligne de bus même, le directeur général précise : «Elle procure un avantage du fait que le bus se recharge sur les lieux et au terminus de sa ligne en utilisant un système de pantographe avec un chargeur rapide de 300 ou 450 kW. Pour illustrer cela, je donne l’exemple des quatre bus de Differdange qui, depuis quatre ans, circulent avec deux chargeurs rapides et un système de pantographe. À Luxembourg, une quinzaine de bus AVL fonctionnent par le biais d’un système de recharge rapide et avec une puissance de 300 kW.»
Georges Hilbert, s’il devait s’adresser au ministère de la Mobilité, lui demanderait d’ailleurs d’avoir «le courage d’initier d’autres projets où des chargeurs rapides pour bus seraient prévus, que ce soit au terminus, sur un parking ou sur une zone de pause pour chauffeurs. Et puis, un tel concept de parking de pause pourra ensuite, dans le futur, être utilisé par des camions».
Salutations au
ministère de la Mobilité
De ce fait, la société Sales-Lentz souligne «accueillir avec bienveillance l’initiative du ministère de la Mobilité, de Creos et d’Enovos afin de construire le réseau, qui est chargé au Luxembourg, en n’oubliant pas les bus, les camions et les utilitaires. Il faut des parkings un peu plus grands, plus costauds avec des solutions de recharge rapide. Car les nouveaux développements technologiques permettront de charger des camions à 180 kW et 300 kW».
Au-delà de l’acquisition de bus propres, l’entreprise de transport se veut un acteur à part entière du virage de l’électromobilité : «Sales-Lentz a la passion des transports publics et nous sommes précurseurs dans l’adoption de solutions techniques, en partenariat avec plusieurs constructeurs de bus. Nous poussons les constructeurs à fournir les solutions demandées soit par le marché, soit par nous-mêmes en tant qu’opérateur. Nous sommes d’ailleurs partenaires dans quatre projets de développement, avec la Commission européenne, le ministère de l’Économie et l’université. Sales-Lentz est très actif dans l’objectif de faire avancer le transport public vers un monde meilleur, tout en en gardant à l’œil les objectifs de 2030 et ceux de la COP de Paris.»
Claude Damiani
Sales-Lentz
recrute
L’entreprise dispose «actuellement de cinq ateliers au Luxembourg, qui effectuent 95 % des travaux de maintenance. Seule une petite partie est externalisée.» L’équipe technique pour l’entretien et la maintenance des véhicules est composée de 70 employés. Cela ne suffit pas, selon Georges Hilbert : «Nous avons besoin d’ingénieurs mécatroniques, de techniciens de bus formés et habilités aux composants haute tension pour assurer la maintenance de nos véhicules. Nous recrutons actuellement, et nous continuerons à le faire à l’avenir, afin de pouvoir entretenir les bus électriques. Nous créons donc des emplois pour lesquels nous recherchons du personnel qualifié. Nos ateliers sont également en cours de structuration afin de pouvoir assurer la maintenance des différentes marques de bus. Entre autres, nous installons un équipement pour être également en mesure de travailler sur le toit des véhicules, où les batteries, le pantographe et les composants haute tension sont situés.» À bon entendeur!
Des tests en conditions réelles
Sales-Lentz a effectué une analyse marketing portant sur 15 marques et 32 modèles correspondant au bus de 10 mètres, au bus urbain de 12 mètres et au bus articulé : «Au cours des deux derniers mois, nous avons été très actifs auprès des fabricants d’autobus afin d’obtenir des prototypes et des autobus de présérie au Luxembourg et de les mettre à l’épreuve. Nous testons les bus sur les itinéraires pour connaître la consommation d’énergie selon la topographie et la récupération d’énergie, mais aussi pour pouvoir simuler la quantité d’énergie nécessaire pendant la saison hivernale, car la consommation d’énergie est plus élevée lorsque le chauffage est activé. Ces dernières semaines, nous avons donc eu neuf bus dans les dépôts de Käerjeng et Mersch, entre autres.»