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Remich: un bon coup de jet, et ça repart!


Dès mardi midi, on ne voyait presque plus les vestiges de la crue. (photo: le Quotidien)

La route du Vin, le long de la Moselle, a été rouverte mardi dès midi. Les stigmates des inondations étaient encore visibles ici et là et quelques commerçants, bottes aux pieds, étaient sur le pont.

La décrue est presque aussi spectaculaire que la crue. Il aura fallu moins de 24 heures pour que la Moselle se lasse de s’étendre hors de son lit. Dès mardi matin, elle était retournée là où elle doit être. C’est alors que les services techniques et les pompiers de la commune sont arrivés pour tout nettoyer.

Il y a du travail, l’eau a légué une petite couche de vase sur le sol qu’il faut décaper. Branchés sur les bornes d’incendie, les tuyaux ont craché de l’eau toute la journée de mardi.

Les dégâts ne sont pas énormes et il régnait une atmosphère plutôt sereine compte tenu des évènements. «Nos employés et les pompiers savent ce qu’il y a à faire, apprécie Jacques Sitz, le bourgmestre DP croisé sur l’esplanade. C’est pratiquement une routine. Dans une semaine, on ne verra plus aucune trace de la crue.»

Les plus tendus, forcément, sont ceux qui étaient en première ligne. Car lutter contre l’eau qui monte n’est pas une mince affaire.

Malgré ses efforts, l’agence Daniel Frères Immobilier a ainsi pris l’eau. «Nous avions mis des sacs de sable et la porte d’entrée est équipée de panneaux amovibles pour la protéger, explique Joël, un employé. Mais l’eau est quand même parvenue à s’infiltrer et il y a eu quelques centimètres d’eau à l’intérieur. Il faut tout nettoyer et le problème, c’est l’électricité : il y a pas mal de choses qui ont pété.»

«On attend toujours les protections…»

Un peu plus loin, René Theisen nettoie sa crêperie qui, elle aussi, a été inondée. Le rez-de-chaussée se situe en contrebas de l’esplanade et il n’y avait pas grand-chose à faire. «Cela fait 12 ans que je suis ici, je ne suis pas surpris, souffle-t-il.

Comme d’habitude, j’ai mis mes machines à l’étage et je n’ai laissé ici que ce qui ne craignait rien.» Armé d’une raclette, il expulse le gros de cette boue marron et collante avant de sortir son mobilier de terrasse qu’il passera au jet.

Le propriétaire de la crêperie, qui possède également une autre adresse sur l’esplanade, n’est pas tendre avec les élus. «On nous construit des grands bâtiments qui prennent l’eau (NDLR : il parle de l’ancienne gare routière, transformée en pôle touristique, lire par ailleurs), mais rien pour nous protéger des crues!

J’ai lu un article de presse de 2012 où le bourgmestre de l’époque (NDLR : Henri Kox) parlait d’installer des protections contre les inondations. On les attend toujours… Sans ses commerçants, Remich n’est rien. C’est grâce à nous s’il y a de la vie ici. Il faut nous aider.»

Jacques Sitz, rencontré un peu plus tard, assure comprendre ces critiques.

«Quand on promet, il faut faire et ici, ça traîne depuis longtemps», avance-t-il. Il ne veut toutefois pas tirer à boulets rouges sur l’ancienne équipe : «Je ne vais pas aller chercher de coupables parce que je ne suis pas au courant de tout ce qui s’est passé. Ce que je sais, c’est que tout est sur la table aujourd’hui. J’ai un courrier du ministre et les travaux devraient débuter à la fin de l’année. Mais là encore, il faudra être patient puisqu’il dureront des années.»

Un autre Remich à découvrir

Le chantier sera titanesque. Dans la première phase (des caves Saint-Martin au pont frontalier), il s’agira d’élargir le lit de la Moselle pour qu’il puisse contenir des débits plus importants. Ensuite, devant Remich proprement dit, les rives seront surélevées et un système de panneaux amovibles installés dans le mobilier urbain sera installé.

Puis, en direction de Bech-Kleinmacher, il faudra travailler pour fermer l’accès à l’eau qui pourrait alors pénétrer par l’arrière du bourg.
Ces travaux seront un défi pour une commune qui vit beaucoup du tourisme. «Les travaux seront longs, prendront de la place…Ce ne sera pas facile», prévient Jacques Sitz.

Néanmoins, le bourgmestre compte retourner cette situation compliquée à l’avantage de la petite cité. «Les gens ne vont souvent que sur l’esplanade et le bord de la Moselle, mais derrière, il y a des richesses que tout le monde ignore et qu’il sera enfin temps de mettre en valeur!, lance-t-il. On peut traverser le village en ne passant que par des petites ruelles bordées de maisons anciennes très pittoresques qui méritent d’être mises en valeur et présentées aux touristes.»

Et si Remich gagnait tout au change?

Erwan Nonnet

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