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Quartier Gare : le gardiennage privé en suspens


Une réunion publique avec les riverains sera organisée dans les prochaines semaines. (archives Fabrizio Pizzolante)

La Ville de Luxembourg annonce que le contrat avec G4S qui doit expirer le 15 novembre ne sera pas prolongé, mais n’exclut pas de recourir à nouveau aux services d’une société privée pour sécuriser le quartier de la Gare.

La fin du gardiennage privé sur la voie publique dans la capitale n’est pas pour tout de suite : si le collège échevinal de la Ville de Luxembourg confirme que le contrat avec la société privée G4S qui doit expirer le 15 novembre prochain ne sera pas reconduit, il n’exclut pas de lancer un nouvel appel d’offre pour confier à nouveau la sécurité du quartier de la Gare à une société privée. Mais pas avant d’avoir consulté les riverains. Ce qui devrait être chose faite lors d’une réunion dont «la date n’a pas encore été fixée», précise l’échevin Serge Wilmes, joint ce mardi.

L’incident du 4 septembre dernier, au cours duquel un maître-chien de la société G4S s’était montré incapable de maîtriser son animal alors que celui-ci s’acharnait sur la jambe d’un homme en état d’ébriété, avait choqué l’opinion et pointé du doigt les méthodes de la Ville pour tenter de maintenir l’ordre dans le quartier très sensible de la Gare. Une zone dans laquelle la police, souffrant d’un manque d’effectif, se disait incapable d’assurer une présence en continu, malgré les demandes répétées des autorités communales.

«On savait, au moment où l’incident s’est produit, que le contrat avec la firme G4S prenait fin deux mois plus tard et la bourgmestre avait tout de suite annoncé son intention d’organiser une réunion publique avec les habitants pour décider de la suite», rappelle l’échevin chrétien-social. «On voulait recueillir la position des riverains avant de trancher en faveur ou en défaveur d’un nouvel appel d’offre pour un contrat de gardiennage avec une firme privée.»

Le «plan visibilité» ne convainc pas

C’est suite à la réorganisation des patrouilles annoncée par le ministre Henri Kox fin septembre pour garantir davantage de visibilité des policiers à la Gare, que le collège a finalement décidé de reporter la réunion publique de quelques semaines, «le temps pour chacun de mesurer les effets de cette phase test sur le terrain», indique Serge Wilmes.

Un «plan visibilité» qui, d’après les premiers échos, ne satisfait pas : «On est en contact régulier avec les habitants, ils nous écrivent tous les jours, on a aussi les retours des commerçants, et on vit nous-mêmes en ville donc on dispose déjà d’un certain nombre de retours. Si les gens constatent effectivement plus de présence de la police durant la journée, dès 18 heures, les patrouilles se font plus rares et la nuit, il n’y en a quasiment pas», rapporte l’élu.

En attendant des renforts dans les rangs de la police qui ne sont pas prévus avant le printemps prochain, la réunion publique à venir devrait donc logiquement aboutir à un nouvel appel d’offre en vue de confier à nouveau le gardiennage de la voie publique aux environs de la gare à une société privée.

Au grand dam de l’opposition LSAP-déi Gréng-déi Lénk, qui se félicitait – un peu prématurément – ce mardi dans un communiqué, du fait que le collège échevinal semblait «enfin retrouver le chemin de la légalité» grâce à «la pression constante exercée au conseil communal» et au «recours actuellement en voie d’instruction devant le tribunal administratif». Raté. Dans ce bras de fer, la majorité n’a aucune intention de plier. 

Christelle Brucker