Plus qu’une tradition, c’est un héritage ! Les domaines Vinsmoselle organisent ce dimanche 1er mai dans leur cave de Remerschen le 70e Proufdag (journée de la dégustation, en VF).
2021, un millésime sans cadeau
Cela faisait longtemps que la Moselle n’avait pas connu une année météorologiquement aussi difficile. Malgré tout, le Grand-Duché a eu la chance de ne pas être tragiquement touché par les catastrophes climatiques comme l’ont été la Belgique et l’Allemagne.
L’hiver a été plutôt doux, mais très humide, ce qui a eu l’avantage de recharger la terre en eau. La vigne n’en a donc pas manqué pour lancer sa période végétative, mais celle-ci a été retardée de près d’un mois par rapport aux dernières années à cause de la fraîcheur du début de printemps. Les bourgeons sont sortis au mois de mai, mais une rechute des températures a stoppé net leur croissance pendant deux semaines. Les premières fleurs ont éclos le 1er juin seulement.
L’été lui aussi a été marqué par une alternance de grosses averses orageuses et de période un peu plus clémente. Autour du 14 juillet, Vianden et Echternach sont noyés sous les eaux. En Allemagne (vallée de l’Ahr) et en Belgique (région liégeoise), les dégâts des inondations sont terribles. Dans les vignes, ces conditions ont favorisé le développement du mildiou.
Tout l’été, les vignerons ont dû faire preuve d’une extrême vigilance pour traiter les vignes au meilleur moment. Passer en tracteur avec un jour de retard a pu signifier la perte d’une grande partie des raisins… Certaines parcelles ont été tellement abîmées par le mildiou qu’elles n’ont pas été vendangées.
Pour autant, sur les parcelles bien travaillées, il restait de beaux raisins à récolter. Mais là encore, les vendanges ont été gâchées par la pluie. À peine entamée, une bruine incessante s’est abattue sur la Moselle, forçant les vignerons à tout récolter le plus vite possible.
Portrait-robot des vins de 2021
Certes, le manque de soleil n’a pas permis d’atteindre les maturités impressionnantes de ces dernières années, mais est-ce un si grand problème pour les vins blancs ? Pas nécessairement. Moins de sucre signifie aussi moins d’alcool et plus de fraîcheur. En 2018 et 2020, les pinots gris titraient souvent entre 14 et 15 ° d’alcool. Cela impressionne au premier abord, mais ces vins naturellement bodybuildés ont surtout perdu en finesse ce qu’ils ont gagné en puissance. Un millésime plus «classiquement mosellan» n’est donc pas forcément malvenu.
Il est également intéressant de constater que les rieslings des petits millésimes se transforment souvent avec bonheur au bout de quelques années. Acides et un peu verts dans leur jeunesse, ils se polissent avec le temps pour, parfois, offrir des vins d’une grande profondeur et d’une incroyable complexité. Oublier quelques bouteilles de 2021 en cave n’est peut-être pas une mauvaise idée…
Cette remarque vaut aussi pour les crémants, dont les vins de base ne doivent surtout pas être trop riches puisque l’on ajoute ensuite une liqueur sucrée pour lancer la deuxième fermentation. Si tant est que le tri lors des vendanges ait permis d’éliminer tous les raisins touchés par la pourriture, l’année 2021 permettra très certainement de produire de très beaux crémants.
Par contre, les grands perdants sont les vins rouges. Les pinots noirs, les saint-laurent et les merlots ont besoin de chaleur pour se développer et l’année en a cruellement manqué. Produire de grands vins rouges au Luxembourg en 2021 a été pratiquement impossible, mais ces raisins ne sont pas perdus pour autant : ils étaient parfaits pour être transformés en rosés!
Proufdag : le 1er mai, de 10 h à 19 h dans les caves du Sud (32, route du Vin à Remerschen).
Entrée à 10 euros (verre de dégustation offert).
Offre spéciale : 10 % de remise, plus 5 % supplémentaires si la commande est emportée le jour même.
Restauration : pains de Yolande Coop, gourmet-corner de Kaempff-Koehler, huitres de Don Ostra, food trucks (pizza, burger et fish & ships) et menus spéciaux à L’Escale, la vinothèque des caves (bouchées à la reine, assiette luxembourgeoise et assiette fromages/crudités, réservation : 23 66 48 26).
Cocktails : présentation de cocktails à base de crémants en collaboration avec l’Association luxembourgeoise des barmen et, en avant-première, dégustation des cocktails Signature avec les crémants Poll on Ice.
Animation : de 14 h à 18 h, animation musicale par Jalo Sounds.
Pour les enfants : château gonflable, chamboule tout, puissance 4 XL…
Les 4 familles de la coopérative
Les domaines Vinsmoselle travaillent environ la moitié des vignes du pays, une position qui n’est pas évidente à gérer. Puisque la philosophie de la viticulture luxembourgeoise est d’élaborer des vins issus d’un seul cépage et d’une provenance bien définie, on se retrouve fatalement avec une grande quantité de crus différents : le catalogue de la coopérative compte une centaine de références. Comment s’y retrouver en tant que client? Pas évident…
Pour simplifier tout cela, Vinsmoselle cherche à clarifier sa gamme. La première étape de cette simplification est la création de quatre familles aux identités bien distinctes. Le directeur de la coopérative, Patrick Berg, en donne les principaux contours :
Les vignerons des Domaines Vinsmoselle
Patrick Berg : «Cette catégorie vient de changer de nom, elle se dénommait auparavant Les Vignerons de la Moselle. Elle regroupe les bouteilles qui sont essentiellement vendues en grande surface. Ce sont des vins rafraîchissants, faciles à boire, grâce auxquels nous mettons en avant nos vignerons, dont le visage figurent sur l’étiquette.»
Edmond de la Fontaine
«Nous trouvons ici des vins plus élaborés, uniquement produits à partir de cépages nobles : pinot noir (vinifié en blanc, rosé et rouge), pinot gris, chardonnay et riesling. Ici, la spécificité est la constance de la production, année après année. Ce sont des vins très appréciés dans la gastronomie.»
Vignum
«Voilà notre haut de gamme : la famille des Vignum rassemble nos meilleurs lieux-dits. Les rendements sont limités pour que ces vins expriment au mieux l’identité de leurs terroirs. Cette gamme s’adresse aux connaisseurs qui prendront plaisir à reconnaître les spécificités de chaque origine. Nous produisons également un crémant Vignum, qui se singularise par l’élevage de certains vins de base en fûts de chêne. Les vins tranquilles et les crémants de cette famille sont également disponibles en magnums. On les trouve dans nos vinothèques, chez les cavistes et dans la gastronomie.»
Poll-Fabaire
«Nous avons fêté l’année dernière le 30e anniversaire de cette marque qui réunit l’essentiel de nos crémants. En trois décennies, elle est devenue notre signature la plus connue ! Pour l’occasion, nous avons créé une nouvelle étiquette plus moderne, plus élégante et aussi plus lisible puisque l’on reconnaît les différentes cuvées (brut, chardonnay, pinot blanc, rosé, millésimée…) à la couleur du liseré oblique.»
Il reste quelques élections libres
«Certaines bouteilles n’entrent pas dans ces familles comme les Jongwënzer (les jeunes vignerons) ou la Charta Schengen Prestige. Ceux-là garderont leur indépendance garde ils portent une identité forte. Il y aura également bientôt du nouveau concernant la gamme des vieilles vignes…»
Le 1er mai, une journée chargée!
Après être passé par le Proufdag de Vinsmoselle, les amateurs de vins pourront prolonger le plaisir!
Portes ouvertes au domaine Henri Ruppert (de 11 h à 21 h) : à deux pas de Remerschen, Henri Ruppert propose de venir déguster tous ses crus. Sur la terrasse qui offre une vue imprenable sur les trois frontières, c’est l’occasion parfaite pour découvrir les vins de ce vigneron talentueux et exigeant. Si toutes les tables sont déjà réservées pour le déjeuner, il reste possible de manger une assiette de charcuterie ou de fromages toute la journée.
Vente aux enchères de grands crus à Stadtbredimus (à partir de 14 h 30) : ambiance complètement différente à la salle des ventes de la société Lux-Auction, à Stadtbredimus (bâtiment Concilium, 6 rue Pierre Risch, juste en face de l’écluse) !
Le commissaire-priseur Adrien Denoyelle va céder au marteau 258 lots, dont certains extrêmement prestigieux. Le clou du spectacle sera une caisse de 12 bouteilles du Domaine de la Romanée-Conti (2 Grands Échezeaux, 2 Échezeaux, 2 Romanée St-Vivant, 2 Richebourg, 3 La Tâche et 1 Romanée-Conti), estimée à 50 000/80 000 euros.
D’autres grands crus bourguignons (Nuits-Saint-Georges, Clos des Mouches, Corton, Clos de Vougeot, Pommard…) issus de grands domaines (Joseph Drouhin, Domaine du Clos-Frantin- Albert Bichot, Henri-Rebourseau, Jean-Paul Magnien…) seront vendus.
Du côté de Bordeaux aussi, il y aura de belles acquisitions à faire (Ausone, Cheval-Blanc, Quintus, Pavie, Château Angélus, Figeac, Mouton-Rothschild, Lafitte-Rothschild, Latour, Château Pontet-Canet, Lynch-Bages, Boyd-Cantenac, L’Évangile Smith-Haut-Lafitte, Léoville-Poyferré…) et même en champagnes (Salon, Pol Roger…).
Le catalogue est consultable sur le site. L’entrée est libre. Les enchères seront également accessibles en live sur www.drouotlive.com.