La situation s’est débloquée du côté de la place de l’Étoile. Un concept d’aménagement a été présenté mardi par les parties prenantes du projet. Il y est question de pôle multimodal et de logements.
Tout n’en est encore qu’au stade de concept et pourtant une grande excitation règne autour du projet de réhabilitation de la place de l’Étoile à Luxembourg. Il faut dire que depuis les années 1970, l’aménagement de cette friche urbaine tarde. Grâce à des investisseurs d’Abou Dhabi aux Émirats arabes unis, Abu Dhabi Investment Authority, les choses avancent et, à terme, une gare routière, des appartements, des bureaux et des commerces vont sortir de terre le long de la route d’Arlon. De quoi réjouir la bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer, pour qui, «la place de l’Étoile, telle qu’elle est, renvoie une image qui ne va pas avec l’image de Luxembourg que nous voulons donner».
Près de 50 000 m2 de logements
Terrains vagues et maisons des années 1930 sur trois hectares, on peut mieux faire comme entrée en ville. Les conflits avec les propriétaires des terrains qui bloquaient toute forme de planification, seraient réglés depuis un an. La voie était donc libre pour ce projet d’envergure qui va largement modifier les habitudes de circulation dans la capitale. D’une part parce qu’il fait la part belle à la mobilité douce et d’autre part parce que, si le concept voit le jour tel quel, les voitures devront contourner la partie de la route d’Arlon qu’il occupe par le biais d’une route souterraine. Le tronçon situé entre le boulevard de la Foire et la rue de Rollingergrund sera dévié par une sorte de tunnel depuis le boulevard de la Foire vers le square de New York et retour sur l’ancien tracé de la route d’Arlon.
Des changements conséquents par lesquels la Ville et l’État réaffirment leurs objectifs de réduction du trafic automobile. La route d’Arlon fera place en surface à un espace partagé par les piétons, les cyclistes et le tram, tandis que quelques mètres plus bas sera installée une gare routière souterraine, terminus et point de départ des bus qui ne traverseront plus la ville. De ce pôle de mobilité, il sera possible d’accéder n’importe où de l’aéroport à la gare en passant par les différents quartiers grâce au tram ou à des pistes cyclables notamment. Et en parlant de quartier, cette nouvelle mouture de la place de l’Étoile a été présentée comme une plus-value pour les quartiers alentours.
Outre le pôle multimodal, le concept prévoit également des logements et des commerces qui seront ouverts aux mêmes horaires que la gare routière. Soit tard le soir et tôt le matin. Ces commerces seront complémentaires à l’offre du centre-ville voisin, selon Thibault Laupretre, managing director de BC Partners, les développeurs du concept avec Félix Giorgetti SARL. On devrait donc pouvoir y trouver une salle de sport, un cinéma comprenant cinq salles, un «drugstore» et une «halte gourmande» où acheter ou déguster des produits frais. Un plus pour les futurs occupants des lieux. 45 % de la surface totale de 102 745 m2 seront réservés aux bureaux et 47 % aux logements. Six cents en tout seront créés, dont 10 % – la quantité prescrite par la loi – seront à coûts modérés, promet le concept qui ne dit pas si les investisseurs mettront les logements construits en vente ou en location.
Le concept présenté mardi, servira de base à l’introduction de la modification ponctuelle du plan d’aménagement général (PAG) et de l’élaboration d’un plan d’aménagement particulier (PAP) à adopter par le conseil communal, a indiqué la bourgmestre de la capitale. Ces nouveaux plans seront présentés au public qui pourra tenter de s’y opposer en émettant un recours. «S’il n’y en a pas, les travaux pourraient commencer en 2022. Comme nous sommes réalistes et qu’il se peut qu’il ait des recours suivis d’une procédure administrative, (…) on devra attendre un ou deux ans», explique Lydie Polfer. Donc au plus tard 2024. D’ici là, les parties prenantes du projet comme les urbanistes et architectes KPF et a+a ou le bureau d’études Schroeder et associés ont le temps d’affiner et de préciser le concept.
Encore un gros chantier en perspective pour la Ville de Luxembourg qui ne cesse de se développer et de changer de physionomie.
Sophie Kieffer
Un pôle d’échanges au centre hospitalier
Depuis le pôle d’échanges, il sera peut-être même possible d’accéder en tram jusqu’à Mamer. François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux publics, en a à nouveau évoqué la possibilité mardi, sans pour autant confirmer sa réalisation dans un avenir proche. Dans l’immédiat, il est question d’un deuxième pôle d’échanges à hauteur du centre hospitalier. «Le futur boulevard de Merl va déboucher à cet endroit dans les prochaines années», a expliqué le ministre de la Mobilité et des Travaux publics. «Il sera relié au boulevard de Cessange, ce qui permettra de relier tout le sud-ouest de la capitale.» Le ministre envisage de déposer un projet de budget pour le tronçon du tram entre la place de l’Étoile et le centre hospitalier «au plus tard en décembre 2022». La société Luxtram effectue une étude sur les différentes variantes possibles. Étude qui devrait être terminée prochainement.