La tenue de la LUGA 2023 a été repoussée en 2025, à cause d’obstacles de différentes natures. Cela dit, elle promet d’être grandiose une fois tous les imprévus franchis.
Voici les causes annoncées de ce report : les aléas de la crise sanitaire, dont la pénurie des matières premières et de main-d’œuvre, ainsi que les incertitudes conjoncturelles, ont freiné sensiblement la progression du projet d’exposition horticole LUGA.
Annoncé par le Premier ministre Xavier Bettel, au terme d’un conseil de gouvernement, le projet de la LUGA 2023, grande exposition horticole et florale internationale, devait se dérouler de mai à octobre 2023, mais il sera finalement déplacé à 2025.
En effet, la pandémie s’est entretemps invitée dans l’agenda déjà programmé, plusieurs aléas auront eu raison de cette échéance prévue en 2023, comme l’explique ministre de l’Agriculture, Romain Schneider : « Nous avons présenté avec tous les partenaires impliqués dans l’organisation de la LUGA (outre le ministère, la Ville de Luxembourg, l’ASBL LUGA 2023, et sa coordinatrice générale, Ann Muller), le nouveau concept de l’exposition qui a été acté. L’exposition sera donc reportée à 2025, mais on l’on commencera à « semer les projets dès 2023« , soit à poser les grands jalons des deux projets phares qui seront mis sur pied dans ce cadre, et ce, dès 2023. D’une part, le projet de ferme urbaine au Kirchberg et, d’autre part, celui de la renaturation de la Pétrusse », souligne le ministre de l’Agriculture.
De plus, les estimations des coûts avancées par une étude de faisabilité ont fait ressortir que le budget du projet global ne correspond plus aux réalités actuelles.
Participation citoyenne, hausse du budget…
Avant, pour lui, d’ajouter : « Nous allons également profiter de ces deux ans de report pour lancer une action participative invitant les citoyens à se prononcer, ou tout simplement dans un objectif d’information. Le volet informatif vis-à-vis de la population nous tient donc particulièrement à cœur.» Alors, concrètement, quel aura été l’élément déclencheur de ce report outre les arguments déjà cités ?
« Après analyse des 400 projets introduits, il a été constaté que des questions de terrains devaient être réglés via des conventions. D’un autre côté, tout ce qui relève des marchés publics – et de la pénurie de certaines matières premières dans ce contexte – nécessite une certain report au niveau temporel. Par extension, le covid a fait des siennes et a provoqué une augmentation des prix relatifs aux chantiers, ce qui fait que le budget, initialement prévu de 10 millions d’euros, ne répondait plus aux exigences originelles. Sans oublier que des réunions ont forcément dû être annulées durant la pandémie. »
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Et tous ces obstacles s’inscrivent dans le fait que toutes les parties prenantes misent sur une LUGA très ambitieuse, comme le précise encore Romain Schneider. « De ce fait, le budget de base passe de 10 à 20 millions d’euros, en sachant que 2 millions sont prévus pour l’après, selon une optique de « phasing out« , pour d’éventuels projets durables et pérennes. Par ailleurs, tous les éléments en vue de perfectionner encore le plan directeur (Masterplan), qui est en train d’être élaboré, seront mis au goût du jour durant cette période de deux ans. En clair, cette décision a été prise, pour que les fortes ambitions de tous les organisateurs soient assurées et que l’exposition puisse se prévaloir de cette envergure, qui tient particulièrement à cœur à la Ville de Luxembourg, mais aussi au gouvernement. Le projet sera en effet soutenu conjointement par l’État et la Ville. »
« Semer en 2023 et récolter en 2025 »
Du côté de la Ville de Luxembourg, la bourgmestre Lydie Polfer a souligné que cette décision a été prise vendredi au sein du collège échevinal. « Il s’agit en effet d’un projet à l’impact conséquent et on souhaite le développer du mieux possible et de manière réaliste, en fonction également du grand nombre de projets adressés à l’ASBL LUGA 2023. Cet évènement devra être très marquant, et de ce fait, il a été décidé de se donner les moyens pour qu’il en soit ainsi. »
Un nouveau calendrier, logiquement dénommé « Semer en 2023 – récolter en 2025 », en guise de leimotiv et de métaphore relatifs à cette exposition horticole, et qui sera certainement prometteuse, a été dessiné.
Pour sa part, la coordinatrice de l’ASBL LUGA 2023, Ann Muller, a souligné qu’un nouveau plan directeur était en cours d’élaboration, sans qu’elle ait souhaité en dévoiler pour l’instant les contours. La surprise sera donc de mise dans le cadre d’une future conférence de presse qui y sera notamment dédiée.
« Depuis l’annonce du projet, nous ont été adressées nombre d’idées », dixit Ann Muller, avant que la pandémie ne pointe le bout de son virus. Par ailleurs, la coordinatrice générale a entre autres mis en avant l’objectif de valoriser « un grand volet éducatif pour les enfants dans le cadre du futur concept », de même que le mise en avant du « superbe patrimoine historique, architectural et culturel », dans le cadre géographique où l’évènement verre le jour. D’ailleurs, il n’est pas exclu que certains projets deviennent définitifs dans la volonté d’une pérennisation de certains d’entre eux, conclut Lydie Polfer.
La renaturation de la Pétrusse :
un «tremplin» pour la LUGA
De manière générale, par rapport au calendrier, le ministre de l’Agriculture, Romain Schneider et la députée-maire de Luxembourg, Lydie Polfer, s’avèrent persuadés que l’expérience LUGA « Semer en 2023 – récolter en 2025 », mènera dans la foulée de l’achèvement de la première phase de la renaturation de la Pétrusse, à l’exposition horticole en 2025.
« Ce cheminement se traduit par la participation citoyenne aux premiers projets d’aménagements notamment maraîchers, le lancement d’un site internet d’échange entre acteurs du secteur vert et le placement d’évènements en amont de l’exposition », indique Ann Muller de l’ASBL LUGA 2023.