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Mullerthal : «une candidature solide comme un roc»


Cet été, malgré la pandémie, de nombreux touristes sont venus profiter des eaux fraîches du Schéissendëmpel ou de l’ombre au pied des rochers qui jalonnent le Mullerthal. (photo : Hervé Montaigu)

Le parc naturel du Mullerthal a déposé lundi sa candidature pour intégrer le réseau des géoparcs de l’Unesco. Débouté une fois déjà, il sera fixé en 2022.

Destination d’excursion par excellence depuis des générations, prisé pour ses paysages de cartes postales, le Mullerthal veut graver sa réputation dans la pierre en décrochant le label de géoparc mondial de l’Unesco. Les représentants du parc naturel ont remis lundi matin sa candidature à Simone Beck, la présidente de la commission luxembourgeoise pour la coopération avec l’Unesco. Une première candidature avait déjà été déposée en 2017, mais avait été rejetée. L’Unesco lui reprochait notamment l’absence d’ancrage du concept de géoparc dans la région. Le parc naturel a revu sa copie et a notamment amélioré sa communication et sa visibilité. Il s’implique également plus activement dans le réseau international des Géoparcs Unesco. Ses représentants ont désormais bon espoir d’obtenir le fameux label au printemps 2022.

«Notre candidature va être évaluée par l’Unesco. L’été prochain, des inspecteurs viendront visiter le parc naturel et les différents géosites», explique Conny Koob, chargée de communication du Naturpark. Rien n’est encore fait, mais les responsables du parc naturel sont confiants sur l’issue de la candidature. Le terme «candidat au label géoparc» est apposé sur les brochures touristiques. Pourquoi un tel empressement autour d’un label et qu’est-ce qu’un géoparc de l’Unesco ? «Ce sont des régions comprenant des sites et des paysages à l’importance géologique reconnue au niveau international. Mais pas seulement, explique Claude Petit, le directeur du Naturpark Mëllerdal. C’est aussi une question de patrimoine naturel, culturel et immatériel qui a la géologie pour point de départ.» Le tout dans une approche globale de protection, d’éducation et de développement régional durable.

«Les géoparcs travaillent pour les habitants et les communes de leur région, font mieux connaître la valeur du patrimoine géologique à la population locale et créent une identification à la région. Ils encouragent le géotourisme et le développement régional et relèvent les défis de la société moderne tels que les questions liées au changement planétaire, le changement climatique ou les risques naturels», indique un article du magazine naturpark.lu.

Une situation unique au Luxembourg

En outre, le label est porteur de reconnaissance internationale et entraîne une valorisation de la région concernée. Le détenteur du label fait son entrée dans un réseau international de géoparcs. «Cela nous permettra de prendre part à des projets internationaux dans un esprit global et de nouer des liens sur le plan international», poursuit Claude Petit.

Si sa candidature est retenue, le Mullerthal sera un des plus petits géoparcs de ce réseau. Il s’étendra sur une superficie de 256 kilomètres carrés. Il inclura onze communes et 22 géosites différents allant d’anciennes carrières de grès dans lesquelles étaient taillées les meules des moulins qui ont donné son nom à la vallée aux gorges en passant par des plateaux ou des sources. L’eau et la roche sont étroitement liées dans cette région. L’une a façonné l’autre depuis 200 millions d’années. Le grès de Luxembourg purifie l’eau et garantit à la région une autarcie en matière d’eau potable. Une situation unique au Luxembourg.

Des perspectives prometteuses

«La géologie joue un rôle important en matière de développement durable dans la région. Cette relation entre l’humain et l’environnement qu’il occupe n’a pas seulement marqué notre histoire, elle marque encore aujourd’hui les modes de vie et de travail», a estimé Carole Dieschbourg, la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, également présente lundi et qui, en tant qu’enfant du Mullerthal, se réjouit «des perspectives prometteuses liées au label» telles que «la mise en œuvre du développement durable dans cette belle et unique région rurale». «Ce dossier est parfaitement coordonné avec notre concept de parc naturel, qui se concentre sur la promotion de la nature et la protection de l’environnement, sur le tourisme doux, le développement économique et socioculturel durable ainsi que la qualité de vie et de logement des personnes», a ajouté la ministre.

Les bénéfices de ce label seront multiples. Il permettra également de renforcer l’identité de la région, de mieux faire connaître ses richesses au Luxembourg et au-delà, de renforcer le tourisme dans la région et l’économie locale qui en dépend de manière durable. «Il intervient dans la continuité de ce que nous avons initié il y a quatre ans avec la création du parc naturel Mullerthal, a indiqué Claude Turmes, le ministre de l’Aménagement du territoire, responsable des parcs naturels. Rarement, une telle richesse géologique a été observée sur un aussi petit territoire que sur celui du Luxembourg. Il existe quatre types de sol qui ont influencé la vie des hommes qui les ont occupés. Le label doit souligner cette particularité.» Le ministre cite les terres rouges du Sud, l’ardoise dans le Nord et les terres calcaires de l’est du pays.

Ministère de l’Aménagement du territoire, ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable et ministère de la Culture se réjouissent de cette candidature et croisent les doigts pour qu’elle aboutisse.

Sophie Kieffer

 

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