Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Reliant Echternach à Berdorf, le CR364 a été un des axes routiers les plus touchés par les intempéries qui se sont abattues sur le Mullerthal dans la nuit du 1er juin dernier. D’importants travaux de reconstruction y sont actuellement en cours.
Depuis, le CR364 est fermé au trafic. Car la route a subi des dégâts conséquents. Un rapport effectué une semaine après le passage de la vague fait état de glissements et d’affaissements dus à l’érosion sur ce tronçon, notamment au niveau d’un parking et d’un mur faisant office de bordure au lieu-dit Aesbech.
«La route sera rouverte au trafic avant l’été», a promis le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch. «Nous ne voulions pas mettre les citoyens en danger» en les laissant circuler sur une route qui aurait été mal remise en état. L’administration des Ponts et Chaussées et le bureau d’ingénieurs GeoConseils ont effectué un certain nombre d’études géologiques avant de se lancer dans les travaux. «Il nous fallait comprendre d’où venait le glissement, de quelle couche sédimentaire», explique Marc Ries, l’ingénieur en charge du chantier. «De nombreux carottages ont été réalisés pour analyser la nature des sols.»
10 000 m3 de terre déplacés
Marc Ries se souvient avoir été réveillé à l’aube ce 1er juin pour aller constater les dégâts. «Souvent, des petites fissures qui n’ont l’air de rien peuvent cacher un problème plus grave qui risque de créer de gros problèmes par la suite si rien n’est fait», note Marc Ries. «Les travaux en cours sont réalisés selon les règles de l’art», a insisté François Bausch.
Environ 10 000 m3 de terre ont été déblayés à l’endroit où se trouvaient le parking et la route. Ils gisent en tas en contrebas du CR364 en attendant d’être réutilisés pour construire la nouvelle route couche par couche. Le talus de part et d’autre de la route sera retenu par une armature grillagée en matière synthétique. Ces armatures seront placées à 66 centimètres les unes des autres et permettront de retenir les terres de ce talus dont la pente sera de 70 degrés. D’importants travaux de renforcement vont également être effectués sous la plateforme qui constituait le parking afin de fortifier la structure et le mur et les protéger contre l’érosion.
«Nous devons adapter la construction de nos infrastructures routières aux effets du changement climatique pour éviter que de tels dégâts ne se reproduisent», a expliqué Carole Dieschbourg, ministre de l’Environnement.
Le coût des travaux sur cette partie du CR364 est de deux millions d’euros. La même enveloppe est prévue pour les travaux au lieu-dit Priedegstull, un peu plus haut sur la route en direction de Berdorf. Une enveloppe globale de 7 à 8 millions d’euros devrait couvrir l’ensemble des travaux de reconstruction dans le Mullerthal.
Sophie Kieffer
Deux vagues successives
La région du Mullerthal a été submergée par deux fois cet été par des trombes d’eau qui ont tout emporté sur leur passage. Certains commerçants ont perdu leur gagne-pain en l’espace de quelques heures à une semaine d’intervalle. On se souvient de la famille Stoque qui exploite l’hôtel-restaurant Le Cigalon ou de ce garagiste de Grundhof dont le garage avait été traversé de part en part par la vague qui suivait le cours de l’Ernz noire. Du jamais vu de mémoire d’habitant.
À d’autres endroits, la vague, causée par de fortes pluies, avait déferlé depuis les hauteurs jusque dans la vallée, arrachant arbres et murets sur son passage, déplaçant des rochers, des caravanes et des infrastructures balisant les chemins de randonnées. Les trois quarts des chemins avaient dû être fermés pour protéger les randonneurs. Des tronçons de routes se sont affaissés…
Le pittoresque Mullerthal avait pris l’apparence d’un champ de bataille, ses habitants étaient démunis malgré les aides promises par l’état. Aujourd’hui, le Mullerthal se reconstruit.
