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Mondorf-les-bains : le Monplaisir, toujours unique après 40 ans


Nadia Goedert-Junkes, qui a pris les rênes de l'établissement en 1982, avait concocté avec son équipe un spectacle qui mettait les résidents à l'honneur. (photo Claude Lenert)

Perchée sur les hauteurs de Mondorf-les-Bains, en pleine nature, la résidence pour personnes âgées Monplaisir fête ses 40 ans. Elle est toujours l’unique maison de retraite en copropriété, qui a ouvert ses portes en décembre 1979 sans aucune aide publique et pense à s’étendre. Le concept est unique en son genre dans le pays.

Le personnel de la maison de retraite Monplaisir, à Mondorf-les-Bains, est sur son trente-et-un et forme une haie d’honneur tout le long du couloir qui mène à la salle à manger. Tous les résidents sont applaudis à leur passage parce que ce soir, ce sont eux les invités d’honneur. Une semaine avant la réception officielle qui doit se dérouler mercredi soir avec plusieurs centaines d’invités, le Monplaisir avait organisé une grande fête pour les 150 résidents avec orchestre et piste de danse. Les plus vaillants, en nombre, ont démontré qu’ils étaient encore capables de mettre l’ambiance et de faire avancer la chenille.

Ce soir-là, c’est la grande fête pour les 40 ans de cette résidence unique en son genre, une copropriété construite sans fonds publics qui a ouvert ses portes le 15 décembre 1979. Sa directrice historique, Nadia Goedert-Junkes, qui a pris les rênes de l’établissement en 1982, avait concocté avec son équipe un spectacle qui mettait les résidents à l’honneur. Les anniversaires ici sont célébrés comme il se doit et les résidents du mois sont ceux qui ont atteint les vingt ans de présence «parce qu’en dessous, ils seraient trop nombreux», indique la directrice, tout en beauté dans une robe de soirée rouge.

148 résidents et 126 membres du personnel

Lucien Schumacher, qui a rejoint la résidence avec son épouse Colette il y a deux ans, ne pouvait imaginer meilleur endroit. «Quelle chance nous avons de passer les derniers instants de notre vie dans une maison pareille», nous confie-t-il. Lors de la soirée de jeudi dernier, il est monté sur la tribune pour tenir un petit discours improvisé : «Voyez bien comme on peut se réjouir, danser et jouer joyeusement, nous les seniors qui n’avons plus de maman et qui retombons en enfance, nous avons adopté et auréolé ce soir notre nouvelle maman remplaçante, qui pour rehausser la fête a mis sa robe fascinante à la couleur rouge, couleur qui joue sur les paradoxes, symbole de l’amour-autorité.»

La directrice venait de leur dire qu’ils avaient tous «une place dans son cœur», elle avait de quoi s’émouvoir avec cette réponse. Nadia Goedert-Junkes a aussi chaleureusement salué le personnel de la résidence, 126 personnes au total réparties dans trois sociétés (lire plus bas) qui encadrent les personnes âgées «avec amour, respect et dignité». Ce que confirment les quelques résidents interrogés. Ce soir-là, d’ailleurs, certains personnels ont été honorés pour leur présence depuis 20, 30, voire 40 ans. Les résidents sont même tristes d’en voir quelques-uns prendre bientôt leur retraite.

 

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L’esprit de famille règne au sein de la résidence Monplaisir. Une grande fête avec orchestre et piste de danse attendait les résidents après la cérémonie d’anniversaire. (photo Claude Lenert)

 

Avant de venir au Monplaisir, Lucien Schumacher avait testé d’autres maisons de retraite. «J’ai passé quelques nuits dans 4 ou 5 résidences, mais c’est Mondorf qui a retenu toute mon attention. Nous sommes ici au milieu de la nature, à deux pas du parc thermal avec un accès facile au centre-ville où nous trouvons tous les services. C’est calme et nous avons un service 5 étoiles ici», témoigne-t-il.

Il apprécie l’esprit de famille qui y règne. La résidence accueille principalement des Luxembourgeois. «Ce sont les derniers survivants de la Seconde Guerre mondiale et plus personne après nous ne pourra témoigner de ce que nous avons vécu», dit-il. La guerre hante encore souvent les esprits et chacun peut encore en décrire les horreurs. «Beaucoup ont fui avec quelques affaires sur un chariot vers la France», raconte Lucien Schumacher.

Des conférences sont régulièrement organisées

Les Français qui composent aujourd’hui la grande majorité du personnel comprennent le luxembourgeois même si tous ne le parlent pas. La communication passe bien dans les deux langues et des cours de luxembourgeois sont organisés au sein de l’établissement.

«Sur leur front, c’est marqué « gentillesse »», nous assure encore Lucien Schumacher. C’est lui qui a fait venir récemment le philosophe français Frédéric Lenoir au Monplaisir pour une rencontre avec des membres du ministère de l’Éducation nationale et les écoles de Mondorf-les-Bains afin d’évoquer les cours de philosophie pour tout-petits. La résidence offre la possibilité d’organiser ce genre de rencontre et la direction organise elle-même des conférences très courues des résidents.

Geneviève Montaigu

Une résidence, trois sociétés

La résidence Monplaisir est la seule et unique maison de retraite en copropriété du pays projetée dès 1976 et achevée trois ans plus tard. C’est encore aujourd’hui la seule maison de retraite entièrement privée construite sans aucune aide publique. Cent propriétaires se partagent la résidence délicatement déposée à deux pas du parc thermal, en pleine nature sur les hauteurs de la Cité thermale. Dans les premières années de sa réalisation, 80% des propriétaires étaient allemands contre 20% de propriétaires luxembourgeois. «Le concept était nouveau, les Luxembourgeois étaient plus sceptiques mais aujourd’hui la tendance est inversée, nous avons 80% de propriétaires luxembourgeois et 20% de propriétaires allemands», affirme Nadia Goedert-Junkes.

Actuellement, 148 résidents occupent les lieux et 126 personnes y travaillent réparties dans trois sociétés, une pour l’hôtellerie, une autre pour l’assistance et les soins et, enfin, le syndic de copropriété. «Nous comptons parmi nous 21 résidents en deuxième génération», déclare la directrice. Parmi les résidents, on rencontre aussi l’ancien bourgmestre libéral de la Cité thermale Vic Schadeck qui avait accordé l’autorisation de construire aux promoteurs du projet, aujourd’hui décédés pour la plupart.

 

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