Le projet de contournement de Hesperange/Alzingen, discuté depuis des années, se heurte désormais à la proposition alternative de la construction d’un tunnel. Le bourgmestre de Hesperange évoque une «ironie».
Le contournement de Hesperange/Alzingen, destiné à désengorger la route nationale 3, est encore loin d’être acquis. Malgré des années d’attente, les habitants de la commune de Hesperange – dont la localité Alzingen fait partie – devront encore prendre leur mal en patience; mais pour combien de temps encore? La question semble désormais plus que jamais en suspens… et ce, depuis le début de la semaine dernière.
En effet, le 8 octobre dernier, François Bausch, le ministre de la Mobilité, répondait à une question parlementaire au sujet du contournement en question. Dans sa réponse ministérielle, il se dit «largement favorable» à une alternative de contournement comprenant un tunnel (pour des raisons écologiques) et annonce avoir «demandé à l’administration des Ponts et Chaussées de l’étudier en détail».
Ceci dit, la réponse ministérielle de François Bausch semble avoir dérouté complètement le collège des bourgmestre et échevins de la commune de Hesperange qui, mardi, a indiqué «marquer son étonnement quant au projet de construction d’un tunnel présenté par Monsieur le ministre Bausch».
«Est-ce tout simplement de l’ironie ?»
Raison invoquée ? La majorité politique de Hesperange se montre offusquée du fait qu’elle n’aurait pas été mise au parfum des projets du ministre. «Le ministre a indiqué avoir donné son accord pour une préétude quant à la construction d’un tel tunnel depuis quelques mois déjà. Pourquoi n’a-t-on pas jugé nécessaire d’en informer le député-maire Marc Lies, malgré sa demande réitérée lors d’une session de questions-réponses à la Chambre des députés ? (…) On ne peut que se frotter les yeux et se demander s’il s’agit ici d’une erreur géographique, d’une erreur de localité ou est-ce tout simplement de l’ironie?», s’interrogeait la majorité politique, mardi, dans un communiqué préparé la veille (lundi), alors que RTL avait évoqué «l’affaire». Pour rappel, la réponse de François Bausch à la question parlementaire date du 8 octobre.
Face à cette situation, le bourgmestre Marc Lies demande des explications au ministre, à son tour par le biais d’une question parlementaire envoyée lundi. Dans ce cadre, il s’interroge notamment au sujet de la date du dépôt d’un projet définitif à la Chambre des députés, ainsi que sur l’accroissement potentiel des coûts qu’engendrerait cette option.
En outre, le collège des bourgmestre et échevins de la commune évoque le caractère «urgent» de la mise en place d’un contournement, estimant qu’il serait «toujours remis aux calendes grecques». Le bourgmestre de Hesperange pense en effet qu’on le fait sérieusement tourner en bourrique en indiquant qu’«après de nombreuses études lancées au cours des dernières années, le ministre précise qu’une étude de faisabilité supplémentaire sera faite».
Claude Damiani
Des habitants partagés
Le Quotidien a pu interroger quelques résidents, au sujet de ces bouchons. Si tous sont unanimes concernant «la nécessité urgente d’un contournement, afin d’améliorer la qualité de vie à « Hesper »», les avis des habitants rencontrés divergent quant à la forme que devra prendre ce contournement. «La situation est tellement urgente qu’il faut agir immédiatement, tunnel ou pas tunnel!», s’indigne ainsi l’un d’entre eux.
Selon S., qui semble plutôt fataliste : «Il faut respecter la nature et les zones protégées. S’il faut encore attendre pour avoir un tunnel, on attendra! Nous ne sommes plus à quelques mois, voire années, près…».
Enfin, L. estime pour sa part que «le bourgmestre Marc Lies a raison et qu’il faut que le ministre Bausch arrête de faire « la girouette »; il faudra bien qu’il se décide un jour, car on en a assez du trafic routier!», conclut-il.