Luxembourg-Ville : les enjeux de la révision du PAG

La capitale se prépare à redéfinir les orientations de son urbanisme. Les habitants auront la possibilité d’exprimer leurs doléances.

Offrir de nouvelles possibilités de logement sans pour autant augmenter le périmètre d’agglomération, telle est la quadrature du cercle que doit résoudre le nouveau PAG, qui sera discuté en conseil communal lundi 13 juin.

Mine de rien, c’est un texte extrêmement important qui sera présenté aux élus du conseil communal, lundi. Il s’agira de la révision du plan d’aménagement général (PAG), le document qui établit les règles du développement urbanistique d’une ville. Le projet qui sera présenté a été conçu par les bureaux Zeyen+Baumann et Kotomobile. L’étude environnementale stratégique a été travaillée, elle, par le bureau Oekoburo.

C’est dans ce texte que seront définis les pistes de développement de la capitale, tant au niveau des équipements à prévoir dans le cadre de son évolution démocratique (écoles, crèches, bâtiments sportifs et culturels…), que de l’image même des quartiers dans le futur (sauvegarde du patrimoine architectural, protection de l’environnement…).

Des coulées vertes entre les quartiers

Le communiqué envoyé par la Ville ce lundi indique les principales directions de la procédure de révision. L’une des plus intéressantes est celle évoquant la reconquête de «la Ville pour l’habitat en garantissant des types de logement répondant aux différents besoins de la population et en favorisant l’installation des ménages familiaux».

Le PAG résoudra-t-il la pénurie de logements abordables qui réserve de fait Luxembourg a une population très à l’aise financièrement? C’est en tout cas l’ambition déclarée par le texte. Hier, la bourgmestre Lydie Polfer, accaparée par la visite d’État du président de la Roumanie, Klaus Iohannis, n’était pas joignable.

La volonté de répondre à cette crise du logement populaire ne prévoit toutefois pas d’étendre le périmètre d’agglomération  : «Le territoire de la Ville dispose […] déjà des espaces nécessaires pour permettre le développement urbain adapté aux besoins des personnes résidant ou souhaitant s’installer en Ville.»

Certes, de nouveaux quartiers sont en train d’émerger (Kiem et Kennedy Sud au Kirchberg, Ban de Gasperich…), mais permettront-ils à eux seuls de répondre à la demande d’une ville dont la population totale a augmenté de 25  000  habitants en six ans seulement (90  848  habitants en 2010 et 115  227   en 2016, selon les chiffres du Statec)?

Le futur PAG prévoit également de garantir au minimum un statu quo en ce qui concerne les espaces verts, parcs, forêts et terrains non constructibles. «Cette répartition sera maintenue […] et la proportion réservée aux espaces verts au sein de l’agglomération, à savoir près de 14  %, sera conservée, voire étendue et aménagée de manière plus harmonieuse.»

La Ville prévoit notamment de mettre en place des coulées vertes, «c’est-à-dire la création de liens entre les différents espaces verts qui permettront aux citoyens de mieux profiter de ces zones en continu».

Les documents seront consultables à la salle de cérémonie de l’hôtel de ville au Bierger-Center (place Guillaume-II) à partir du lundi 20 juin, 8h. Des membres du personnel du service de l’urbanisme se tiendront à la disposition des habitants pour répondre à leurs questions. Ces derniers disposeront alors d’un délai de 30 jours pour adresser leurs doléances par écrit au collège des bourgmestre et échevins.

Une présentation comprenant les principaux chiffres clés et des extraits de certains documents de l’étude préparatoire sont disponibles sur le site internet de la Ville de Luxembourg (www.vdl.lu).

Erwan Nonet