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Luxembourg-Ville : le commerce se porte bien, mais…


En six ans, le chiffre d'affaires et la fréquentation des magasins de la ville ont augmenté. (photo archives LQ)

Le cabinet d’études CIMA Beratung + Management GmbH a présenté jeudi son analyse du commerce de la ville de Luxembourg. Il y a des bonnes et moins bonnes choses.

Quelle est la situation du commerce dans la capitale? C’est à cette question que l’étude, présentée hier et menée au cours de l’hiver dernier par le cabinet allemand CIMA Beratung + Management GmbH, tente de répondre. Cette étude a été subdivisée en cinq modules distincts  : comportement des consommateurs et image de la Ville, diversification des commerces et diversité de l’offre, qualité des produits proposés, analyse du flux piétonnier et présence en ligne des commerces. Et en six ans (la dernière étude de ce type date de 2010), les choses ont évolué à Luxembourg. Tout d’abord, le chiffre d’affaires des commerces est passé de 365  millions d’euros à 534 millions d’euros. La fréquentation a aussi augmenté, selon l’étude, et ceci malgré les chantiers, qui sont nombreux en Ville.

«Une destination internationale»

Le Dr Wolfgang Haensch, qui présentait l’étude du cabinet hier devant les membres du collège échevinal, a expliqué que la vie commerciale du quartier Gare, qui était faible en 2010, a contribué à ce dynamisme. Et le chargé d’étude du cabinet CIMA Beratung + Management GmbH estime que « Luxembourg est et reste une destination internationale pour le shopping, qui n’a rien à envier aux grandes villes comme Vienne, Munich, Paris ou Berlin. »

Une majorité de personnes interrogées souligne « la propreté et la sûreté » de la capitale, mais aussi « la qualité des produits proposés dans le secteur du luxe notamment ». Bref, Luxembourg bénéfice d’une belle cote de popularité auprès des Luxembourgeois, des voisins belges, français et allemands, même si certains Luxembourgeois et les Allemands accordent leurs faveurs à la ville de Trèves.

Comme dans toute étude, il n’y a pas que des points positifs. Et certaines critiques ont été émises par les personnes interrogées. Les places de parking tout d’abord, certains sondés trouvent qu’elles ne sont pas assez nombreuses. À cela, la bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer, tient à rappeler que, depuis que l’étude a été menée , «les parkings Schuman et celui du Stade sont gratuits les samedis ». Elle poursuit en rappelant que d’ici le milieu de l’année prochaine le parking du (nouveau) Royal-Hamilius sera mis en service.

Langue, horaires…

Autre critique  : la langue. C’est un fait que dans les commerces de la Ville-Haute et ceux du quartier de la Gare, le français est souvent la langue la plus répandue. « La langue n’est pas un problème pour venir à Luxembourg , note Anne Darin-Jaulin, la directrice de l’Union commerciale de la Ville de Luxembourg (UCVL). Mais il est vrai que la langue joue dans un commerce, qu’elle est importante pour expliquer les caractéristiques d’un produit, surtout dans un commerce spécialisé. Nous encourageons les formations de langue et aussi celles thématisant la qualité des services. »

Autre élément pointé du doigt par certaines personnes interrogées  : les horaires d’ouverture des commerces, notamment en soirée. Certains sondés aimeraient notamment qu’ils soient ouverts plus tardivement. « Il est vrai que les habitudes des consommateurs ont changé , reconnaît la directrice de l’UCVL. On sensibilise nos membres à ces souhaits et besoins des consommateurs. On peut encore travailler là-dessus. » Anne Darin-Jaulin poursuit en rappelant que l’étude ne prend pas en compte les ouvertures dominicales qui ont récemment été étendues et qu’« une dynamique de l’ouverture dominicale se met en place ».

Selon l’étude, l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux est aussi un point sur lequel les commerçants de la Ville doivent progresser. « Environ 30  % des commerçants vendent déjà par internet , estime la directrice de l’UCVL. Et cela va continuer de progresser. »

Enfin, le Dr Wolfgang Haensch va plus loin en évoquant le fait que pour venir faire ses courses dans la capitale, les voisins du Grand-Duché, les Allemands surtout, souhaitent d’autres attractions pour les enfants notamment, pour que leur venue devienne une véritable excursion ou escapade. Mais ces manifestations existent. « Il y a beaucoup d’événements organisés dans la ville , rappelle Patrick Goldschmidt, l’échevin en charge du commerce dans la capitale. Mais sont-ils bien communiqués? Nous devons peut-être faire plus de « matching » entre les événements et la vie commerciale »

En conclusion, le Dr Wolfgang Haensch estime que la vie commerciale de la capitale devrait poursuivre son embellie notamment avec l’arrivée prochaine du Royal-Hamilius et du tram, mais il souligne que la collaboration entre la Ville et les commerçants doit se poursuivre et s’intensifier. Bref, le bulletin de notes du commerce en ville pourrait se résumer par un «bien, mais peut encore mieux faire».

Guillaume Chassaing

L’étude est téléchargeable ici (PDF en allemand), plus d’infos ici sur www.vdl.lu