Luxembourg : les anciens sites miniers ont leur comité Natura 2000

Le comité de pilotage de la zone Natura 2000 «Anciens sites miniers» a vu le jour cette semaine. Objectif ? Mieux coordonner la protection des 3390 hectares de biodiversité « remarquable », qui étaient auparavant des zones de l’industrie du fer.

C’est une première. Jeudi, le comité de pilotage de la zone Natura 2000 «Anciens sites miniers» du Luxembourg a vu le jour. C’est une mise en œuvre concrète de la nouvelle loi sur la protection de la nature (au total, car il est prévu de créer huit comités de pilotage Natura 2000 au Luxembourg). «Le comité de pilotage sera une plateforme régionale dynamique et proactive dont le but sera de travailler concrètement ensemble pour que tous se sentent responsables du site et aussi pour la promotion de la région, indique la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg. L’objectif est que tous les acteurs travaillent ensemble.»
Regroupant l’État, huit communes et des partenaires privés (lire encadré bleu), le comité de pilotage aura la responsabilité d’une zone de quelque 3 390 hectares située, comme le nom de la structure l’indique, sur les anciens sites miniers de l’État, des communes et du sud du pays (lire le chiffre). Ces anciens sites miniers, fortement marqués par l’activité industrielle lourde, ont évolué vers des sites Natura 2000 remarquables par leur biodiversité et constituent un espace multifonctionnel avec le développement d’activités très diverses et hétéroclites : la protection de la nature, la sylviculture, le tourisme et les activités récréatives et sportives, ainsi que la préservation du patrimoine industriel et l’agriculture.

Bonne coopération à l’échelle d’une région
«L’objectif est de prendre ensemble des mesures concrètes concernant ce site des anciennes mines industrielles», souligne Michel Leytem, le responsable de l’arrondissement Sud de l’administration de la Nature et des Forêts et président du comité de pilotage Natura 2000 «anciens sites miniers».
Les missions principales du comité de pilotage sont les suivantes : l’information et la sensibilisation des principaux acteurs tels que les communes, les exploitants agricoles ou le grand public sur les enjeux et les objectifs du site ; la responsabilisation des acteurs locaux et la coordination de leurs actions avec celles des administrations ; la promotion de filières de production soutenant les objectifs des plans de gestion ; la facilitation de la mise en œuvre de mesures contractuelles ; la formulation de recommandations au ministre sur la base d’expériences régionales.

Aux Terres-Rouges d’Esch-sur-Alzette… des airs de vastes espaces à l’américaine ! ( Photo : Tania Feller).

Pelouse sèche, hêtraies, géologie…
«L’idée est de mettre l’accent sur l’existant et de faire un pas en avant pour la biodiversité du site, estime le bourgmestre de Dudelange, Dan Biancalana. On fait le lien entre le passé, le présent et le futur du site.»
Les habitats principaux du site sont les pelouses sèches, les complexes rocheux, les éboulis, les hêtraies ou les grottes et les galeries non exploitées par le tourisme. Les espèces sont l’Alouette Lulu, le Grand duc d’Europe, le pic noir ou le sonneur. Et pour les protéger, l’administration de la Nature et des Forêts ne chôme pas. «Il y a beaucoup de travail, mais c’est un travail très intéressant, confie Jan Herr, l’animateur gestionnaire du comité de pilotage. Il s’agit de préserver la biodiversité du site tout en créant un aspect touristique et récréatif durable.» Des moyens ont été débloqués pour atteindre cet objectif et même aller plus loin : être candidat pour le projet «Homme et biosphère» de l’Unesco.

Guillaume Chassaing