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Luxembourg : elle intervient auprès du personnel soignant fatigué


La sophrologue se confie sur son rôle au sein du centre de soins avancé de Luxepo (Photo d'archives : Fabrizio Pizzolante).

Depuis début avril, la sophrologue Anne-Claire Delval intervient auprès des soignants et volontaires du centre de soins avancé de Luxexpo. Elle raconte.

«Est-ce que cela te dirait qu’on fasse quelque chose pour les soignants?» Cette question, Caroline Pescatore l’a posée à sa collègue Anne-Claire Delval au début de la crise du Covid-19. Les deux sophrologues réfléchissent quelques jours et vont proposer leurs services au centre de soins avancé (CSA) de Luxexpo, ouvert tous les jours (week-end compris) de 8 h à 20 h depuis le 23 mars dernier. La direction du CSA de Luxexpo accepte.
Anne-Claire Delval se rend pour la première fois au CSA de Luxepo le 3 avril et en ce moment elle y va tous les lundis, mercredis, vendredis et une fois au cours du week-end.

claire«J’arrive à la fin de la journée à 20 h, explique la sophrologue de 49 ans. Je sais que tous les soignants et les volontaires n’ont qu’une seule envie à ce moment-là, c’est de rentrer chez eux, mais avant qu’ils regagnent leur domicile, je leur propose une pause pour se poser.»
La séance de sophrologie n’est pas longue. Elle dure une quinzaine de minutes. «C’est une sorte de séance de sensibilisation à la sophrologie, indique Anne-Claire Delval. Nous faisons des exercices de respiration, des mouvements, des étirements, je leur apprends aussi à bien s’asseoir. On parle aussi un peu en un mot, une image… à partager. Le but est de se retrouver dans un léger état méditatif, de ressentir son corps… C’est un temps de passage pour tout déposer là et se relâcher avant de quitter le centre de soins avancé de Luxexpo et de rentrer chez soi.»

La sophrologue le sait. Chez certains soignants et volontaires du CSA de Luxexpo, il y avait des sceptiques. «Certains m’ont dit qu’ils évacuaient leur journée dans la voiture en rentrant. Je leur ai répondu que ce n’est pas possible, car le corps et le cerveau ne peuvent pas faire deux choses en même temps. Et en voiture, ils sont concentrés sur la route. Au final, tout le monde a participé à au moins une séance. Certains ont réussi à cibler certaines tensions dans leur corps en me disant par exemple « en fait je n’avais pas remarqué que j’avais mal au dos » et d’autres m’ont dit le lendemain « cette nuit, j’ai bien dormi ». Tout ça parce qu’ils avaient réussi à se reconnecter à eux et à leur corps pendant une séance. De se retrouver soi-même et d’être à l’écoute des choses visibles et invisibles.»
Anne-Claire Delval poursuit : «Les gens du centre de soins avancé de Luxexpo viennent d’horizons divers. Il y a des soignants qui ont l’habitude d’être dans un environnement médical, mais pas forcément d’une crise comme celle-ci. Et il y a des volontaires, qui sont secrétaire, enseignant, restaurateur, demandeur d’emploi… et qui n’ont pas l’habitude de tout ça. Ils sont tous généreux et engagés. J’essaie de les accompagner pour qu’ils vivent pleinement cette nouvelle expérience, y compris les moments désagréables, en leur offrant un matelas d’atterrissage.»

Guillaume Chassaing