Le Grand-Duché vient de vivre son 1er week-end de confinement. Sur les réseaux sociaux, on ne désespère pas. Entre amis, on partage ces moments d’isolement. Impressions recueillies 100% sans contact.
«J’hésite sur ma destination du week-end», écrivait, samedi matin, une internaute, la trentaine, sur son profil Facebook. Le tout accompagné d’un plan d’appartement d’une cinquantaine de mètres carrés. «Bon voyage», lui répond une amie avec trois smileys se roulant par terre en riant… Tandis qu’une autre connaissance lui envoie un photo-montage avec un Guide du routard «Votre appartement édition 2020». «Si tu hésites encore, voici de quoi t’aider», ajoute-t-elle.
Le Grand-Duché vient de passer son premier week-end de confinement. Cette fin de semaine, où la plupart en profitent, en temps normal, pour se retrouver en famille ou entre amis, jeunes et moins jeunes étaient appelés à rester chez eux. «Restez à la maison!» L’injonction du Premier ministre, Xavier Bettel, la semaine passée était plus que claire. Pour faire face à la propagation du coronavirus, notre lieu de vie aujourd’hui est bien notre petit chez nous. Finies toutes ces sorties et emplettes durant nos loisirs. De nouvelles habitudes sont à prendre. Si on est loin d’être sortis de l’auberge, on ne désespère pas. Du moins, la bonne humeur s’affiche toujours sur les réseaux sociaux. On s’organise et on s’entraide comme on peut. À distance donc.
Aux fourneaux pour le «Bretzelsonndeg»
Le hasard a voulu que ce premier week-end tombe sur le fameux «Bretzelsonndeg» (le dimanche des bretzels). La tradition est que l’homme offre cette fameuse viennoiserie à l’élue de son cœur. Durant les années bissextiles, comme cette année, la tradition est inversée : ce sont alors les femmes qui offrent le bretzel. Un certain nombre ont profité des circonstances pour se mettre aux fourneaux.
«En raison du confinement, j’ai décidé cette année de les faire moi-même», lançait Nadine, samedi soir. Ce qui provoquera un certain effet boule de neige sur son mur Facebook. «Tu m’as motivée», lui répond du tac au tac une amie. Tandis que les photos des créations faites maisons fleurissent dans la suite des commentaires. Mais cela aura aussi été l’occasion d’échanger l’une ou l’autre recette. Ne restait plus qu’à avoir de la levure dans ses réserves. Pour l’une ou l’autre, c’était l’occasion de découvrir que la date de péremption de ses stocks de levure en poudre était dépassée. «Mais dans ces temps, c’est le moindre souci», rigole Jil bien heureuse qu’on l’ait dépannée avec une recette virtuelle à peine une petite heure après sa publication : «Recherche une bonne recette de bretzels».
Rendez-vous pour l’apéro connecté
Alors que certains sortent les rouleaux à pâtisserie, une autre initiative se profile sur le réseau social : le jeu du petit bac. Trouver, par écrit, une série de mots commençant par la lettre de son prénom. Le jeu n’est pas compliqué. Il est connu de toutes les générations. Dernière consigne : «On ne se sert pas de Google comme aide.» Il y en a que cela occupe plus longtemps que d’autres. Plus les réponses sont originales, plus on rigole. C’est l’occasion aussi de décliner toute sa palette d’emojis.
Quelques jours de confinement auront également suffi pour lancer la mode de l’apéro virtuel. Sur les réseaux sociaux, on voit de nombreux posts montrant des amis en train de boire un coup. Le principe est simple : on ne se retrouve pas autour d’un verre dans un vrai bar.
C’est près de son écran que cela se passe. Une fois le rendez-vous calé, on se connecte via Skype, Facetime, WhatsApp… Une façon de rompre l’isolement et de passer un moment convivial avec ses amis et proches, tout en restant confiné.
Le rire et les blagues sont au rendez-vous. Même si le Covid-19 n’est jamais bien loin de la discussion. Ce virus c’est aussi toute une épreuve pour les mordus de foot. Taclé par une amie, un grand fan du Bayern Munich tempère : «Sans foot, c’est effectivement assez nul. Mais c’est le moindre problème aujourd’hui. Restons positifs. Nous avons tous un toit au-dessus de nous et on a tout ce qu’il faut pour manger. Donc on n’a pas le droit de se plaindre.»
Aussi sans apéro, ces appels vidéo ont le vent en poupe. Car en ces temps de crise, tous les moyens sont bons pour garder un minimum de vie sociale. Peu importe la qualité de l’image et du son. Elle a beau être déplorable… c’est toujours plus sympa que de passer la soirée seul(e) entre ses quatre murs.
Fabienne Armborst
Fêter son anniversaire confiné…
Loin des yeux, proche du cœur… Dans les conditions actuelles, difficile de fêter son anniversaire entre amis ou en famille. Plus d’un a été pris au dépourvu la semaine dernière. Prendre un an de plus, quand on est coincé entre ses quatre murs et en télétravail, cela fait bizarre. Mais certains amis ne manquent pas d’imagination pour souhaiter un joyeux anniversaire à la personne confinée. Par exemple en se camouflant sous la capuche de leur veste de jogging blanche – un clin d’œil aux précautions de crise – pour tourner une petite vidéo-surprise depuis chez eux. D’autres auront choisi de montrer la bouteille qu’ils ont remontée de leur cave pour boire à sa santé. Le traditionnel coup de fil ne tombe bien évidemment pas à l’eau. C’est l’occasion pour la personne qui «fête» son anniversaire d’annoncer que «ce n’est que partie remise». En attendant, elle a toujours la possibilité de partager une part… virtuelle de son vrai gâteau par photo. Opter pour une recette qui se conserve bien pendant plusieurs jours est vivement conseillé. Car il vaut mieux éviter de terminer aux urgences à cause d’une indigestion!