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Chacun pour soi

Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur la gestion de la crise du coronavirus. Mais il y a bien un constat à dresser : l’UE se résume plus que jamais à un assemblage de 27 pays, dépourvus de tout esprit solidaire ou communautaire. Le constat est brutal, il fait du mal à tout Européen convaincu, mais les faits sont là. La crise du Covid-19 ne fait que confirmer les maux déjà apparus lors de la crise migratoire. Il suffit de citer le refus de 20 des 27 États membres d’accueillir à peine quelque milliers d’enfants mineurs non accompagnés, délaissés à leur sort dans les camps sur les îles grecques.

Le chacun pour soi ne cesse de gagner du terrain. Premier exemple : la Commission propose de fermer les frontières extérieures à condition que les frontières entre pays membres restent ouvertes. Résultat : 15 des 26 pays de l’espace Schengen n’en font qu’à leur guise. Autre exemple : la livraison de la commande centralisée de matériel de santé, lancée par l’UE, ne cesse de prendre du retard. On peut conclure à une perte d’autorité de l’Europe vis-à-vis de pays tiers. Même le Luxembourg se voit ainsi contraint de recourir «à des contacts les plus improbables» – dixit la ministre Paulette Lenert – pour se procurer le matériel nécessaire.

«En quelques jours, on a réussi à faire des progrès tout à fait substantiels dans l’harmonisation des mesures (…) mais aussi la mobilisation pour la recherche et la question des frontières», croit bien affirmer le président du Conseil européen, Charles Michel, dans les colonnes du Soir. Ensuite, il renvoie vers la souveraineté des 27 États membres. «On ne peut pas reprocher à l’Europe tout et son contraire. On ne peut pas lui reprocher de ne pas prendre des décisions centralisées (…) et en même temps dire qu’elle serait une perte de souveraineté pour les États.» Seul point où les 27 sont bien d’accord : l’Europe sera la bienvenue pour combler le choc économique et financier de cette crise. Deux proverbes pour conclure «Qui s’excuse, s’accuse» et «Les châteaux construits par l’argent se détruisent».

David Marques

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