Les clubs de fitness vont à nouveau ouvrir leurs portes. Eux aussi sont soumis aux gestes barrières et s’organisent. À Ellange-Gare, Lili remercie ses clients de l’avoir soutenue.
Il existe bien une série de protocoles de sécurité et de santé établis par les fédérations sportives et que chacun peut consulter sur le site du ministère des Sports, mais les salles de fitness ne disposent visiblement d’aucun catalogue de recommandations et se plient donc aux exigences gouvernementales en matière de sécurité sanitaire alors qu’elles peuvent rouvrir leurs portes dès vendredi. Une seule règle : distanciation physique et désinfection.
Depuis le début du confinement, des milliers d’accros au sport et aux salles de fitness en particulier se sont retrouvés sevrés de leurs principales activités physiques. Autant dire que les dégâts peuvent être énormes sur l’état psychique des pratiquants tant le sport est capital pour leur équilibre.
«À mon avis, on aura du travail à faire!», est persuadée Lili, manager de la petite salle de sport «Fit Me» à Ellange-Gare. «Pour qu’ils ne perdent rien de leur engouement, nous avons déjà créé des cours de sport en live sur Facebook, du stretching aux cours de salsa, tous les soirs à 18 h», explique la jeune femme de 41 ans. Dans le lot, il y a eu les assidus et ceux qui ont préféré se la couler douce.
«Nous allons retrouver des gens qui n’ont rien fait du tout et qui ont perdu leur motivation», sait d’avance Lili qui a tout prévu. «Nous allons mettre en place du « personal training » à raison de trois séances gratuites pour leur redonner goût au sport avec un coach privé», annonce la manager qui a hâte de reprendre son activité. Elle baigne dedans depuis 20 ans et elle a eu l’opportunité de reprendre cette salle il y a un peu plus d’un an après y avoir travaillé comme salariée pendant trois ans. «Les gens m’ont manqué et je vais tout mettre en place pour que tout le monde se sente en sécurité. Je reste positive et je serai là pour rassurer les gens. Ce club, c’est mon bébé!», dit-elle.
Elle remercie le gouvernement pour le soutien qu’il a apporté à sa petite affaire qui compte entre 200 et 300 abonnés. «Nous sommes une petite structure en comparaison des grosses franchises qui ont dix fois plus d’abonnés que nous», reconnaît Lili dont l’équipe se compose d’une demi-douzaine de coachs sportifs.
«Des clients en or»
Même si elle n’a rien de précis entre les mains, Lili sait quoi entreprendre pour respecter les mesures sanitaires en cette période de pandémie. «Vu que nous n’avons rien de précis, nous allons rester dans la logique. Nous allons mettre d’abord des affiches partout dans le club pour rappeler les gestes barrières et toutes les règles sanitaires qui s’imposent», explique-t-elle. Des gels hydroalcooliques seront disponibles à l’entrée de la salle mais aussi un peu partout ailleurs.
«Nous devons fermer les douches et nous condamnons un vestiaire sur deux voire sur trois, on essaye de coller aux directives du gouvernement», ajoute-t-elle avec enthousiasme. Son désir de revoir ses clients et son envie de se remettre à la tâche sont palpables. Parce que les cours virtuels, ça va bien cinq minutes et que rien ne vaut un contact direct avec son client dont on peut mesurer l’effort, la reprise des cours est salutaire pour Lili.
«Nous n’avions pas les moyens d’installer du plexiglas entre toutes les machines donc les gens devront désinfecter chacun leur machine avant et après utilisation et en plus nos coachs vont faire le gendarme», dit-elle en précisant que le personnel aussi veillera à la désinfection des machines. «Je préfère être trop prudente que pas assez et je veux que les clients se sentent protégés», explique la manager.
D’ailleurs, il n’y aura plus qu’une machine sur deux aussi pour respecter la distanciation physique. Pour les cours collectifs, Lili va d’abord mesurer la salle et coller des pastilles au sol pour les emplacements à respecter. «Il faut que les personnes puissent se mouvoir et les deux mètres on les avait déjà avant les mesures sanitaires pour être à l’aise dans les exercices», informe-t-elle.
Et le masque ? «Impossible de faire du sport avec un masque, on a déjà l’impression d’étouffer sans faire d’effort alors on peut l’oublier pendant une séance active!», dit-elle. Avec la chaleur estivale qui s’annonce, ça va être pire et les clients «risquent de faire une syncope», craint Lili. En attendant, si Lili a pu survivre à cette épreuve difficile économiquement, c’est grâce à ses clients. «Il ont été formidables et très compréhensifs», se réjouit-elle. Le club a continué les prélèvements mensuels pour les abonnés qui ont donné leur accord. «Nous avons ajouté les mois perdus aux abonnements bien évidemment et ils ont tous été d’accord, c’était formidable pour nous sinon nous aurions dû mettre la clé sous la porte», avoue-t-elle. Elle sait qu’elle a «des clients en or», qui respecteront les gestes barrières. Sa seule déception? «On ne peut pas reprendre pour l’instant nos cours de gym kids, car les gestes barrières avec les enfants ce n’est pas facile à faire respecter pour ne pas dire impossible», conclut Lili. Mais les enfants reviendront aussi. Un jour.
Geneviève Montaigu