Quelque 6 000 élèves de 1re ont repris les cours, lundi, dans les lycées du pays. Premières impressions au lycée Athénée de Luxembourg.
Il est 10 h 50 au lycée Athénée à Luxembourg et la cloche retentit pour signaler l’intercours. Mais point de brouhaha dans les couloirs. «Nous avons réorganisé les horaires pour que les élèves restent dans la même salle tout au long de la journée de cours», indique le directeur de l’Athénée, Claude Heiser.
Et ce n’est pas le seul aménagement qui a été fait dans l’établissement pour cette rentrée particulière pour les classes de 1re (ou terminale) après sept semaines de confinement en raison du Covid-19. «Nous avons réorganisé les emplois du temps, divisé les classes en deux, établi un parcours à sens unique dans l’établissement…, détaille le directeur de l’Athénée. Cette période hors du commun est un sacré défi pour notre administration, l’ensemble des professeurs et des élèves.»
Les élèves justement. Ils étaient environ 180 des classes de 1re à faire leur retour dans l’établissement de la capitale lundi matin (6 000 dans tout le pays). Au rez-de-chaussée de l’Athénée, la 1re D d’économie-mathématiques a été divisée en deux groupes : l’un a cours de mathématiques et l’autre d’économie.
«On est contents de se revoir», affirment la majorité des élèves de la 1re D économie-mathématiques, qui suivent à cette heure-là le cours de mathématiques. Ils sont tous assis à une table personnelle, bien séparés les uns des autres. Et lorsqu’il y en a un qui s’absente pour aller aux toilettes, il enfile un masque pour marcher dans les couloirs. Idem au moment de la récréation, tous les élèves portent le masque.
«Il y a toujours un doute»
C’est une ambiance très particulière, ils en conviennent. Mais, comme le dit Tim, «ces mesures sont appropriées en raison de la situation. Donc je les accepte». Alexandra complète : «Il y a toujours un risque. C’est pourquoi on a tous fait le test la semaine dernière. Et même si je suis négative, je continue de faire attention parce que ma grand-mère vit avec nous à la maison.» Giulia poursuit : «Nous sommes toujours dans l’expectative. Je ne dirais pas que je suis angoissée par le coronavirus, mais il y a toujours un doute et on ne sait pas vraiment de quoi demain sera fait.»
Tous les élèves de 1re du pays savent une chose : dans deux semaines, le lundi 25 mai, ce sera le coup d’envoi de leurs examens de fin d’année. «Pendant le confinement, nous avons continué à travailler à la maison en restant en contact avec nos professeurs, souligne Rune. Et nous avons déjà fini le programme dans la plupart des matières.»
Le professeur de mathématiques, Robert Weiler, confirme : «Les visioconférences avec les élèves se sont très bien passées et nous avons pu avancer dans le programme. Mais ce n’était pas facile d’interagir. C’est pourquoi c’est bien qu’on se revoie pour pouvoir répondre à toutes les questions avant les examens.»
« Nous serons prêts » lundi prochain
Lundi, au lycée Athénée, comme dans la plupart des autres lycées du pays, il n’y avait pas beaucoup d’absents (lire ci-dessous). «Peut-être une dizaine, note Claude Heiser. Surtout des personnes vulnérables.» Le directeur de l’Athénée s’arrête là et retourne dans son bureau pour préparer la prochaine rentrée, qui se déroulera lundi prochain et au cours de laquelle l’établissement accueillera les élèves des autres niveaux, soit quelque 750 élèves (sur les 1 550 élèves au total).
Et il promet : «Nous serons prêts pour relever ce nouveau défi dans cette période hors du commun, du jamais vu, avec comme mot d’ordre : la sécurité des élèves, des professeurs et de tout le personnel de l’établissement.»
Guillaume Chassaing
Lundi, en fin d’après-midi, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse a indiqué, par voie de communiqué, qu’«au total, plus de 96 % des élèves attendus dans les différents lycées ont assisté aux cours de ce premier jour de classe».
«Le taux d’absence inférieur à 4 % correspond tout à fait aux taux relevés en période scolaire normale, en dehors de la crise sanitaire, poursuit le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. La majorité des élèves qui se sont absentés sont des élèves vulnérables.»
En conclusion, le ministère rappelle que «tous est mis en œuvre pour permettre aux élèves de clôturer leur année terminale et d’obtenir en bonne et due forme leur diplôme, qui conserve toute sa valeur».