Luxembourg Air Rescue vient de doter sa flotte d’hélicoptères de sauvetage de deux nouveaux appareils de dernière génération, achetés d’occasion pour 13 millions d’euros.
Dans le hangar de Luxembourg Air Rescue (LAR) près du Findel, les deux nouveaux modèles d’hélicoptère Airbus H145 D3, aux couleurs bleu-blanc-rouge de l’association, sont posés au sol, rutilants. Si l’un des deux est déjà opérationnel depuis juin, le second vient tout juste d’être livré et ne devrait pas tarder à décoller, lui aussi, pour effectuer les missions de sauvetage ou de transferts de patients par les airs.
Il devenait impératif de renouveler la flotte, a expliqué ce vendredi matin le président de LAR, René Closter, devant la presse réunie pour la présentation de ces deux engins. Les MD 902 qui officient depuis 1996, ne sont plus fabriqués, explique le président. Non seulement il est devenu difficile de trouver des pièces de rechange, mais en plus leur prix est prohibitif. Toutefois, économie oblige, les deux nouveaux engins ne sortent pas de l’usine – un seul aurait coûté 11 millions d’euros –, mais sont comme neufs et avec les modifications demandées par le LAR, pour 13 millions d’euros les deux.
En observant ces deux hélicoptères, quelque chose interpelle, sans que l’on parvienne exactement à mettre le doigt dessus. Et puis soudain tout s’éclaire, pendant que René Closter vante les qualités techniques de l’engin, «choisi parce qu’il s’agit actuellement de ce qui se fait de mieux au monde». Au-dessus de la cabine, ce ne sont pas quatre pales qui sont fixées au rotor, mais cinq. Le nec plus ultra apparemment, car elles assurent une meilleure stabilité dans les airs. Les gestes médicaux sont donc plus aisés et la colonne vertébrale des patients victimes de traumatismes est moins soumise aux vibrations.
Le H145 D3 a déjà conquis les équipages, constitués d’un pilote, d’un infirmier et d’un médecin urgentiste-anesthésiste par appareil. «C’est comme passer d’une 2 CV à la dernière Audi», compare Didier Dandrifosse, responsable du développement médical du LAR. Ce que confirme un rapide petit jeu des différences avec l’ancien modèle : la cabine est plus spacieuse et plus ergonomique, l’autonomie plus grande (600 km) et l’appareil plus rapide (278 km/h).
Mais les nouveautés qui risquent de changer véritablement la nature des interventions sont l’autopilotage et la vision de nuit. Jusqu’à présent, les hélicoptères volaient lorsque la visibilité était bonne et tant que le soleil n’était pas couché. Pouvoir transporter des patients à la fois plus rapidement et même quand les conditions météorologiques sont dégradées laissent entrevoir à Didier Dandrifosse la possibilité d’une coopération plus grande avec les services de secours dans la Grande Région.