[Awards Night 2023] Van der Weken au sommet

La sprinteuse ettelbruckoise devance d’un rien la triathlète Jeanne Lehair alors que Marie Schreiber complète le podium.

L’année 2023 a tout simplement été exceptionnelle pour Patrizia Van der Weken. Après un hiver où elle s’est hissée en demi-finale des championnats d’Europe indoor en Turquie, c’est surtout lors de la saison estivale que la protégée d’Arnaud Starck a brillé de mille feux. Dès sa première sortie, elle a égalé ce qui constituait son record national de l’époque (11« 29), mais par la suite, elle est allée plus vite pratiquement à chaque sortie. Tant et si bien qu’alors qu’on pensait qu’une éventuelle qualification olympique passerait pour elle par le world ranking, la perspective d’un billet pour Paris en claquant directement le chrono demandé n’était plus une utopie.

D’ailleurs, juste avant de s’envoler pour la Pologne, elle a signé à Dessau un temps canon : 11« 02, qui constitue tout simplement la sixième meilleure perf européenne de l’année. Pour aller aux JO, il fallait réaliser 11« 07, mais à partir du 1^er juillet. Une fois son titre européen en poche (Div. II), elle a ensuite réussi à confirmer et à résister à la pression en courant dès le 2 juillet en 11« 05, du côté de La-Chaux-de-Fonds, en Suisse, l’un de ses meetings de prédilection. Elle devenait ainsi la première sportive luxembourgeoise officiellement qualifiée pour les Jeux de Paris.

Quelques semaines plus tard, elle réussira une nouvelle perf en assumant son statut de favorite pour aller décrocher le titre mondial universitaire, en Chine, avant de terminer sa saison logiquement complètement épuisée en série des championnats du monde de Budapest, qui ne faisaient clairement pas partie de son programme initial. Mais le job avait été fait depuis longtemps. Et les votants ne s’y sont pas trompés.

Lehair, une saison aussi exceptionnelle

Si Patrizia Van der Weken mérite amplement cette récompense, elle a devancé d’un rien une autre jeune femme qui mérite tous les honneurs également. En effet, même si elle n’est Luxembourgeoise que depuis à peine plus d’un an, Jeanne Lehair a déjà porté très haut les couleurs grand-ducales de par le monde. La triathlète a en effet réalisé une saison de rêve en tous points. Elle est devenue la première Luxembourgeoise sacrée championne d’Europe de la discipline, du côté de Madrid, dans une épreuve qui s’est transformée en duathlon. Face aux meilleures mondiales, elle a régulièrement prouvé qu’elle pouvait rivaliser, comme en témoigne sa huitième place au classement final des World Triathlon Championships Series, les épreuves les plus relevées du calendrier international.

Deuxième du classement final de la prestigieuse et très lucrative Superleague à égalité de points avec la vainqueure, alors qu’elle a été disqualifiée d’une des quatre manches, elle s’est installée comme l’une des meilleures spécialistes de la planète. Et notamment l’une des toutes meilleures coureuses à pied, discipline dans laquelle elle a souvent fait des différences. Et cerise sur le gâteau, elle a terminé sa superbe saison par son premier podium en Coupe du monde, c’était au Japon. Repartie à l’entraînement, elle a déjà le regard tourné sur 2024 et les JO de Paris pour lesquels elle est d’ores et déjà virtuellement qualifiée.

Marie Schreiber, incontournable

Le podium est complété par une autre jeune femme qui va devenir incontournable au fil des années. En effet, Marie Schreiber n’en finit pas de démontrer qu’elle fait partie des cyclo-cross women les plus fortes de sa génération. «Seulement» cinquième des championnats du monde espoirs après une lourde chute, elle s’est classée également 5^e des championnats d’Europe espoirs de la course en ligne et, surtout, est devenue vice-championne d’Europe de cyclo-cross il y a un peu plus d’un mois à Pontchâteau. Tout cela valait bien une belle troisième place.

Derrière, on retrouve Jenny Warling, qui a réussi un nouveau come-back en décrochant une médaille de bronze aux Jeux européens, pratiquement six mois jour pour jour après s’être fait une nouvelle fois les croisés à l’entraînement. Et derrière, figure Vera Hoffmann, qui a réalisé une saison épatante, à tel point qu’elle peut vraiment prétendre se qualifier pour Paris. Bref, le sport féminin luxembourgeois se porte bien. Merci pour lui!