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Luxembourg : 15,4% des élèves seront dans le privé


Les élèves de l'école européenne du Kirchberg lors d'une précédente rentrée (Photo : Tania Feller).

Le ministère de l’Éducation nationale communique quelques chiffres, ce mercredi, à propos de la rentrée scolaire 2020/2021. En moyenne, 15,4% des élèves seront dans le privé.

Les chiffres sont variables selon le niveau d’étude concerné. Dans le fondamental ou niveau primaire selon les appellations dans le privé, 10,7 % des écoliers résidents au Luxembourg seront dans le privé à la rentrée. C’est moins qu’il y a cinq ans, où l’on dénombrait 11,2 % des écoliers dans le privé.

La tendance est en revanche inverse à l’échelon du secondaire : 20,1 % des élèves seront dans une structure d’enseignement privée à la rentrée. C’est deux points de plus qu’il y a cinq ans (19% en 2015).

Une autre donnée se confirme encore : la plupart des établissements privés appliquent un autre programme que celui de l’État luxembourgeois, ce qui est une situation assez inédite, due à l’aspect international du Grand-Duché. Les écoles européennes drainent à elles-seules plus de 3000 élèves dans le secondaire pour cette rentrée ! Et le lycée français Vauban, plus de 1 500…

Le débat sur la place du privé va perdurer

La place de l’enseignement privé dans le paysage luxembourgeois fait fortement débat depuis plusieurs années, et l’internationalisation toujours plus forte du pays. L’Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti) a souvent pointé le risque d’une éducation à plusieurs vitesses, y compris au sein de l’immigration, avec des cols blancs qui mettent leurs enfants à prix fort dans le privé, et des ouvriers plutôt dans le public. Sur cette scission viendrait s’en rajouter une autre entre les enfants qui s’intègrent au Luxembourg en y suivant les programmes du pays (majoritairement le public), quand d’autres n’ont qu’une approche partielle de certains aspects forts du pays, comme le trilinguisme dès le plus jeune âge.

Un curseur est à placer entre l’offre internationale, indispensable pour attirer les travailleurs mondialisés au Grand-Duché, et la cohésion sociale. Dans cette optique, le Luxembourg a même ouvert une école internationale publique à Differdange il y a maintenant plusieurs années. La structure accueillera 786 élèves à la rentrée. Trop peu pour inverser le phénomène. Lors d’une rencontre avec Emmanuel Macron en 2018, Xavier Bettel n’avait pas hésité à lancer aux cols blancs « brexités » de Londres : « nous avons toutes les écoles internationales qu’il faut ici ! », quand, sous-entendu, celles de Paris étaient saturées. C’est dire si la question de l’éducation se joue sur un autre plan que les cours de récré au Luxembourg.

Hubert Gamelon

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