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Logements vacants : et pourquoi pas les louer à des réfugiés ?


Marie-Josée Jacobs, la présidente de Caritas Luxembourg, a présenté les différents volets du projet «Neien Ufank». (photo Isabella Finzi)

Caritas a présenté jeudi le projet «Neien Ufank», qui vise à intégrer les réfugiés par le logement. À terme, 120 familles devraient être concernées.

Avec le projet «Neien Ufank» (nouveau départ), Caritas Luxembourg souhaite agir à plusieurs niveaux et de manière transversale. La priorité est mise sur l’accès au logement des réfugiés. Le logement est en effet un facteur important dans l’intégration dans la mesure où il détermine l’endroit où le réfugié va pouvoir s’installer et construire sa vie sociale. Et c’est le point noir puisque le marché immobilier est un cauchemar pour tous les résidents, et donc encore plus pour les réfugiés, sans ressources et sans réseau.

Caritas Luxembourg a annoncé que l’organisation recherche des propriétaires disposés à mettre à sa disposition un logement inoccupé à un prix social afin de permettre à une famille de réfugiés de sortir du foyer et de commencer sa nouvelle vie. Pas de panique, Caritas a une offre intéressante pour que les propriétaires ne prennent aucun risque. L’organisation se propose d’être le locataire qui signera le bail en garantissant ainsi le paiement du loyer et s’engage, pour honorer et garder la confiance du propriétaire, à entretenir le bien immobilier mais aussi à suivre les bénéficiaires qui seront, de fait, des sous-locataires officiels.

Le suivi sera effectué par Caritas à la fois sur le plan social et professionnel pour une intégration complète et réussie des familles. En plus de ce risque minimum, les propriétaires, en faisant un geste social, sont récompensés étant donné qu’ils bénéficieront d’une exonération fiscale de leurs revenus locatifs à hauteur de 50%. L’offre est donc censée attirer les propriétaires et ainsi remplir les logements qui jusque-là étaient restés vides.

À l’heure actuelle, le projet, qui a été lancé en début d’année, a déjà permis à 15 familles réfugiées de Syrie, d’Irak et d’Érythrée de trouver un logement. Et cela à Dudelange, Luxembourg, Howald, Reisdorf, Remich, Mersch, Troisvierges, Wiltz et Bech-Kleinmacher. Il s’agit d’appartements ou de maisons loués par des particuliers, des communes ou encore des fabriques d’église.

Accompagnement social et professionnel

La piste des logements existants n’est pas sans fin et l’organisation estime que l’autre solution pour endiguer la crise du logement dans le pays, que ce soit pour les réfugiés ou pour d’autres franges de la population, est la construction de logement sociaux, facilitée par le cofinancement du ministère du Logement, comme cela a déjà été fait à Beggen. Dans ce contexte, Caritas s’est dite ouverte à toute proposition de partenariat avec des communes, des promoteurs privés, des investisseurs et des particuliers.

Une fois les réfugiés installés, Caritas continue de les accompagner en les aidant socialement, c’est-à-dire en les présentant au voisinage, en les soutenant en matière de démarches avec la commune ou pour les inscriptions à l’école pour les enfants, etc. Tout est mis en œuvre pour que les réfugiés ne soient pas livrés à eux-mêmes une fois qu’ils sont sortis du foyer et qu’ils habitent dans un logement autonome.

Enfin, le dernier volet du projet consiste en l’insertion professionnelle des réfugiés. Lorsqu’un demandeur de protection internationale obtient le statut de réfugié, son premier souhait est de trouver un travail. Dans le cadre de «Neien Ufank», Caritas lui propose de faire un état des lieux de ses compétences professionnelles et l’accompagne en vue d’augmenter ses chances – en lui proposant par exemple des cours ou stages de remise à niveau – et, par la même occasion, son employabilité.

Audrey Somnard

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