Depuis quinze ans, différents acteurs œuvrent pour la conservation et l’exploitation des vergers dans l’est du pays. État des lieux.
« Winterbanana », «Ingrid Marie», «Cox Orange»… Ce sont des variétés de pommes. «Florina»et «Pastorembirne», des variétés de poires. On peut aussi citer différentes sortes de mirabelles, de cerises ou de quetsches. Au total, dans la banque de données de la station biologique du Syndicat intercommunal à vocation multiple (SIAS), «il y a 750 variétés recensées», annonce le biologiste Marc Thiel.
Et toutes ces variétés poussent au Grand-Duché, plus particulièrement dans l’est du pays. Mais les vergers étaient en voie de disparition il y a encore quelques années. «Nous sommes passés de 1,2 million d’arbres à hautes tiges au début du XXe siècle à 200 000 aujourd’hui, indique la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg. Mais nous étions en train de perdre nos vergers.» Depuis une quinzaine d’années, la lutte «contre l’érosion des vergers» s’est organisée grâce au travail des membres de la station biologique Naturpark Mëllerdall, la station biologique du SIAS, natur&ëmwelt et la Fondation Hëllef fir d’Natur, soutenus par le ministère de l’Environnement. Les communes et les particuliers jouent également un rôle important.
Entre 1000 et 1300 arbres plantés par an
Le travail de ces différents acteurs s’articule autour de quatre axes:la plantation de nouveaux arbres; l’utilisation des fruits récoltés pour en faire des jus, du cidre ou encore de la confiture; la mise en place de mesures pour maintenir différentes sortes de fruits ainsi que pour transmettre le savoir-faire (des cours de taille sont notamment proposés). «On redécouvre des variétés de pommes spécifiques au Grand-Duché, souligne Carole Dieschbourg. Les résidents commencent à s’y intéresser à nouveau, à les goûter et à les utiliser.»
Concrètement, entre 1 000 et 1 300 arbres à hautes tiges sont plantés chaque année et autant sont taillés. Il reste encore du travail : dans l’Est, la moitié des 80 000 à 100 000 arbres recensés vont mourir d’ici 10 à 15 ans. Le succès du maintien des vergers passe par la poursuite des plantations et la taille des autres. «L’objectif est de garder la situation actuelle, c’est-à-dire d’avoir au moins 200 000 arbres dans le pays, souligne Georges Moes de l’ASBL natur&ëmwelt et de la Fondation Hëllef fir d’Natur. Les bergers auraient pu disparaître de nos têtes, mais c’est de moins en moins le cas aujourd’hui.»
Grâce au travail de tous les acteurs, «les vergers sont en train de renaître dans le pays, comme on peut le constater en admirant les paysages», avance Carole Dieschbourg.
Guillaume Chassaing