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Le Palais rend hommage à Charlotte, 30 ans après sa mort


Steve Kayser est le commissaire de cette exposition qui ne sera visible que cet été. (photo JC Ernst)

Une exposition intimiste au Palais grand-ducal illustre l’exil de la Grande-Duchesse Charlotte lors de la Seconde Guerre mondiale. La famille grand-ducale ouvre ses archives pour célébrer les 70 ans de son retour. Le moment pour cette exposition est doublement symbolique car ce jeudi 9 juillet cela fait exactement 30 ans que Charlotte est décédée.

Symbole ultime de la vaillance d’un petit pays face au Reich d’Adolf Hitler, la Grande-Duchesse Charlotte est célébrée comme celle qui a porté au plus haut l’intérêt supérieur de la nation luxembourgeoise aux côtés des Alliés pendant la période la plus douloureuse de l’histoire européenne (notre article sur les 70 ans de son retour d’exil ici).

20150706  Luxembourg-Ville / La Grande-Duchesse aux côtés des chefs d'État réfugiés à Londres (12 juin 1941).

20150706 Luxembourg-Ville / La Grande-Duchesse aux côtés des chefs d’État réfugiés à
Londres (12 juin 1941).

Partie en catastrophe avec sa famille le 10 mai 1940 alors que le Luxembourg, pourtant neutre, est envahi par l’Allemagne, la Grande-Duchesse ne refoulera le sol de son pays que le 14 avril 1944, au Findel, alors qu’il est enfin clair que le repli des Allemands face à la contre-offensive alliée est définitif.

Pendant ce laps de temps, la Grande-Duchesse n’aura pas ménagé ses efforts pour libérer son pays. Avec ses armes, la diplomatie et une force de conviction reconnue par tous les chefs d’États alliés, elle aidera le président américain Roosevelt à convaincre l’Amérique d’entrer en guerre, mais elle soutiendra également les Luxembourgeois, notamment lors de ses quatorze célèbres allocutions du dimanche portées par les ondes de la BBC.

Il est donc finalement très logique qu’une exposition dédiée à cette figure tutélaire de la nation soit montée dans l’enceinte du Palais grand-ducal, là-même où, ce fameux 14 avril 1944, elle a salué les deux bras écartés le peuple venu en masse fêter son retour.

Valises, lettres, télégrammes…

Sous les voutes romanes de la salle de la Balance, au rez-de-chaussée du Palais, l’exposition se compose d’un nombre limité d’objets, mais tous sont dotés d’une grande portée symbolique, voire d’une charge émotionnelle certaine. Certains proviennent des archives de la famille grand-ducale, d’autres de différents musées ou encore de collections particulières.

«Cette exposition n’a pas l’ambition d’être exhaustive, précise son commissaire Steve Kayser, également directeur du Centre de documentation et de recherche sur l’enrôlement forcé. Elle porte sur un point spécifique qui est la personne de la Grande-Duchesse Charlotte.»

Pour illustrer le départ vers la France puis l’Espagne, le Portugal, les États-Unis et enfin l’Angleterre, deux des valises utilisées par la famille grand-ducale ou encore les papiers d’identité de la Grande-Duchesse sont exposés.

Ses papiers d'identité anglais. (photo JC Ernst)

Ses papiers d’identité anglais. (photo JC Ernst)

Une lettre de Roosevelt qui illustre sa proximité avec Charlotte. (photo JC Ernst)

Une lettre de Roosevelt qui illustre sa proximité avec Charlotte. (photo JC Ernst)

Les efforts diplomatiques sont, eux, mis en valeur par une lettre du président Roosevelt ou un télégramme du Général de Gaulle, tous laudateurs des efforts de celle qui a été le premier chef d’État à se rendre aux États-Unis pour convaincre les Américains.

Le soutien aux Luxembourgeois se matérialise dans une reconstitution d’un intérieur où trône un poste de radio et où sont montrés les textes de quelques déclarations, annotés par la Grande-Duchesse elle-même.

Le retour, lui, se vit au travers de photographies, dont celle du Prince Félix, époux de la Grande-Duchesse Charlotte, et du Grand-Duc héritier Jean, père du Grand-Duc Henri, à bord d’une jeep le jour de leur entrée dans la capitale libérée du joug nazi. La «battle dress» du Grand-Duc Jean, aux couleurs des Irish Guards, est présentée.

Plus qu’à un grand raout historique, c’est donc plutôt à une exposition intimiste et sensible que le visiteur est convié. Un parti pris largement compréhensible, compte-tenu de la popularité de la Grande-Duchesse Charlotte, et surtout un pari réussi.

Erwan Nonet

Infos pratiques

L’exposition «Wëlcom dôhém!» est visible dans le cadre des visites guidées du Palais grand-ducal qui auront lieu à partir de lundi et jusqu’au 6 septembre. Les tickets (10 euros pour les adultes, 5 euros pour les enfants) sont à acheter au bureau d’accueil du Luxembourg City Tourist Office, sur la place Guillaume-II.

Les visites auront lieu tous les jours sauf le mercredi, en langue luxembourgeoise (10h, 14h30), française (10h30, 16h30), allemande (11h, 14h, 16h), anglaise (15h30, 17h) et néerlandaise (15h). L’intégralité de la recette de ces visites sera versée à la fondation Grande-Duchesse Charlotte.

20150706  Luxembourg-Ville / Luxembourg : Présentation au palais grand-ducal à Luxembourg-Ville lundi 6 juillet 2015 de l'exposition temporaire de documents et pièces historiques commémorant le 70è anniversaire du retour de l'exile de la Grande-Duchesse Charlotte de Luxembourg après la 2ème guerre mondiale ©EDITPRESS/Jean-Claude Ernst /

Insignes patriotiques réalisées pendant la guerre. (photo JC Ernst)

 

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