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Le lycée du Nord beaucoup plus solaire


Des panneaux ont été installés sur tous les toits du lycée. Sur certains, comme celui du hall sportif, ils l’ont été de manière plus dense. (photos Fabrizio Pizzolante)

Six millions de kilomètres, c’est la distance que parcourrait le lycée du Nord s’il était une voiture électrique grâce à l’énergie produite par les panneaux solaires installés sur son toit.

L’énergie solaire ne représente que 13% de l’énergie consommée au Luxembourg. Elle est loin derrière l’énergie éolienne (27%) et elle est devancée par le gaz naturel (18%) et la biomasse (15%). Autant dire que le Luxembourg peut mieux faire en la matière. Aussi, le gouvernement, et plus particulièrement le ministère de l’Énergie, se démène pour multiplier les projets d’installations photovoltaïques. Onze nouveaux projets sont annoncés dans les dix-huit mois à venir. Ils devraient produire 15 mégawatts par an. Actuellement, toutes les installations photovoltaïques existantes cumulées fournissent 200 mégawatts par an.

Une nouvelle installation a été mise en service mercredi au lycée du Nord à Wiltz. Elle fait partie des quinze installations annoncées en 2016 pour un total d’investissements de 9 millions d’euros et une réduction des émissions de dioxyde de carbone de 2 250 tonnes par an. À elles seules, ces installations doivent produire 3 450 000 kilowatts d’énergie solaire par an. Le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, s’est rendu mercredi à Wiltz pour inaugurer l’installation sur les toits des différents bâtiments du lycée.

Au total, 2 382 panneaux d’une puissance de 400 watts chacun ont été installés sur une surface de toiture de 4 660 mètres carrés entre le mois de février et le mois de juin derniers. Ils permettront de produire plus de 788 000 kilowatts d’énergie solaire par an et de réduire de 371 tonnes par an les émissions de CO2 de l’établissement. Le coût du projet est de 1,7 million d’euros. Il est financé par le Fonds climat énergie du gouvernement. La majeure partie des panneaux sont concentrés sur le hall sportif du bâtiment.

Des écrans disséminés dans les locaux du lycée du Nord permettent de suivre en direct la production d’énergie de l’installation. Ces chiffres étant très abstraits, le lycée travaille à un moyen de les rendre plus concrets aux élèves. «Notre établissement compte 1 100 élèves. C’est un potentiel de sensibilisation à ne pas négliger», a estimé Pierre Stockreiser, le directeur de l’établissement, très attaché à la valeur pédagogique des projets mis en place entre ses murs. Sur le toit tourne déjà une éolienne et des élèves ont construit une station de cogénération. «Nous tentons de sensibiliser à la problématique du changement climatique et des énergies renouvelables à travers les contenus des cours que nous proposons», poursuit le directeur.

Claude Turmes (à dr.) et Pierre Stockreiser ont mis en service l’installation du lycée du Nord.

Des objectifs à atteindre

Son établissement est cité comme une référence en matière d’économie circulaire par Claude Turmes. Wiltz en est devenu le laboratoire et le futur projet immobilier Wunnen mat der Wooltz sera exemplaire en la matière. L’énergie solaire complète ce principe de réduction de la production d’énergie dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le Luxembourg s’était fixé l’objectif de 11% d’énergie verte dans le bouquet énergétique en 2020. C’est mission accomplie. Mais ce n’est pas encore suffisant pour remplacer les énergies fossiles et atteindre l’objectif de 25% d’énergie verte à l’horizon 2030.

Claude Turmes a profité de l’inauguration pour lancer un nouvel appel à projets. «Les inondations de la semaine dernière nous ont fait mal, même s’il n’y a pas eu de morts ou de blessés», indique le ministre de l’Énergie. Il est plus que jamais temps de miser sur les énergies vertes et de «laisser plus d’espace à l’eau pour qu’elle puisse s’écouler en construisant moins». Le ministre a conscience que face à la croissance économique du pays, il sera difficile d’endiguer sa croissance démographique. Il propose comme solution la renaturation de certains espaces naturels. «Mais encore faut-il que certains propriétaires lâchent leurs terrains», regrette-t-il.

L’écologie à l’heure du profit : pas facile de faire cohabiter ces deux notions. «Le présent projet montre que quand on veut, on peut rapidement faire avancer les choses», note le ministre. Surtout, semble-t-il quand le gouvernement prend les choses en main et joue les facilitateurs. Claude Turmes veut encourager les communes à accueillir sur leurs toitures des panneaux photovoltaïques. Idem en ce qui concerne les toitures des fermes ou des hangars agricoles, ainsi que celles des entreprises et des particuliers. L’État et de plus en plus de communes proposent des aides à ces derniers pour s’équiper.

Ces derniers mois, les inaugurations ou constructions d’installations photovoltaïques d’envergure se sont succédé. De la centrale solaire sur les toits du TICE aux 14 000 mètres carrés de panneaux solaires sur le toit de Luxlait en passant par les deux centrales solaires en cours d’installation à Goodyear ou la centrale sur le nouveau parking Am Däich à Ettelbruck, le recours à l’énergie solaire fait son chemin dans l’esprit des dirigeants. 700 projets différents, tant privés que publics, sont actuellement en cours au Grand-Duché.

Sophie Kieffer

Comme l’éolienne, les panneaux solaires auront également des fins pédagogiques pour les élèves du lycée.

Un commentaire

  1. Vill deck sabbelen, emmer domm ob all Bildchen grinsen…..an de privat Mann, den e vermeigen um Dach leien huet muss Meintelang warden bis en un Netz ugeschloss ged….fir mech sin dei greng kee Frang wert….

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