Le traditionnel festival d’Echternach, annulé l’an passé, s’est déplacé du côté de l’abbaye en s’adaptant à la pandémie. Un beau succès placé sous le signe de la solidarité envers les sinistrés des inondations.
Pour cette année spéciale, après une année blanche, le festival a renoncé au lac d’Echternach et déménagé du côté de la cour de l’abbaye et du lycée classique attenant, à l’endroit même où se déroule d’habitude la procession dansante. Les conditions sanitaires ont évidemment imposé leur loi, c’est-à-dire qu’un maximum de 500 festivaliers par jour a été accepté, et cela, évidemment sous le joug du Covid Check. «Le Covid Check a bien été respecté, nous avions deux entrées mises en place et tout le monde s’est bien conformé aux règles sanitaires», nous assure Jempi Hoffmann. Ce membre du comité de l’ASBL e-Lake – quelque 20 personnes qui organisent le festival –, raconte en outre que «l’ambiance s’est révélée bonne vendredi et samedi». «Avec 500 personnes présentes chaque jour, nous avons affiché complet, malgré les fortes chutes de pluie de samedi, qui ont provoqué le départ de beaucoup de gens et l’arrêt de la musique pendant un certain temps.»
«Mieux que rien»
Dimanche, une journée spéciale était prévue. Le principe de la gratuité de l’entrée (sur réservation) était maintenu, mais l’ensemble du chiffre d’affaires (boissons…) réalisé ce dimanche sera reversé aux sinistrés des inondations d’Echternach. «On voulait être solidaires avec eux, car c’était vraiment catastrophique ici. On veut aider les gens du mieux qu’on peut.» De ce fait, Jempi Hoffmann tient à remercier ses sponsors et ajoute : «La journée de dimanche, elle, pluie ou non, était consacrée à la bonne cause. D’autant plus que les groupes de musique se sont produit gratuitement. Et on a commencé à organiser cette journée de dimanche il y a dix jours seulement. On remercie donc leur réactivité et leur bon cœur!» Dès samedi, un groupe portugais s’est d’ailleurs produit à côté des artistes presque exclusivement luxembourgeois, «parce qu’il y a aussi beaucoup de sinistrés au Portugal. Nos amis portugais d’Echternach ont souhaité faire ce geste.»
De manière générale, il estime que cette formule, adaptée à la pandémie, «est mieux que rien», même s’il espère que l’an prochain la version originale du festival pourra prendre place sur les berges du lac. «Pour cette édition, on remercie vraiment le lycée classique, qui nous a offert la possibilité de faire l’événement dans sa cour. Initialement, il était prévu à l’Orangerie, mais il y avait trop de dégâts là-bas après les inondations.» Et Jempi Hoffmann n’oublie pas les bénévoles, environ 200 en temps normal, alors que cette année, il n’y en avait qu’une trentaine environ.
Pas la même ambiance
Jempi Hoffmann le concède : «Les gens ont un peu dansé, mais ils se sont montrés un peu timides quand même. Ça change de l’ambiance au lac où les gens se lâchent davantage. Et puis, avec les chutes de pluie de samedi, vers 21h, certaines personnes ont commencé à quitter le site. Mais il y avait bien sûr certains irréductibles qui sont restés dans les stands pour se protéger de la pluie et continuer la fête.»
Le membre de l’organisation ne se montre pas forcément optimiste en vue de l’édition 2022 : «C’est difficile à dire, mais je ne pense pas qu’on aura un e-Lake comme les autres années. En 2019, on a accueilli 10 000 visiteurs. Je m’imagine mal un Covid Check en 2022 au lac, car les gens peuvent entrer de partout sur les berges du lac. Mais on reste satisfait d’avoir trouvé cette alternative. Et les élus du conseil communal étaient présents et nous soutiennent bien !»
Claude Damiani
«Beaucoup de dégâts au lycée classique d’Echternach»
Si Jempi Hoffmann est originaire de Manternach et qu’il a eu écho de sinistres, surtout dans son coin et à Rosport-Mompach, il indique que le lycée classique d’Echternach a connu beaucoup de dégâts, notamment dans ses caves. «D’ailleurs on remercie beaucoup le lycée et son directeur, Henri Trauffler, qui était également présent au festival, et grâce à lui et aux autres partenaires, tout cela été possible. Merci à eux !»