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Le Grand-Duché a 200 ans


La statue équestre de Guillaume II sur le Knuedler a été érigée, à l'instar de l'hôtel de ville de Luxembourg, pendant la période néerlandaise. (photo Fabrizio Pizzolante)

Le 9 juin 1815, les grandes puissances européennes signent l’acte final du congrès de Vienne réorganisant la carte de l’Europe et, ce faisant, créent le Grand-Duché.

Sous l’empire napoléonien, le Luxembourg fait partie du département des Forêts. Avec le congrès de Vienne de 1815, le Luxembourg hérite d’un statut international compliqué : l’ancien duché est élevé au rang de grand-duché et offert en possession personnelle au roi des Pays-Bas. Une première pierre dans l’élaboration du Grand-Duché moderne.

Après les guerres napoléoniennes, les représentants diplomatiques des grandes puissances européennes se rencontrent à Vienne pour fixer le cadre du nouvel ordre européen. L’acte final du congrès signé le 9 juin 1815 modifie profondément la carte de l’Europe : de nombreuses frontières sont redéfinies, de nouveaux États voient le jour.

Parmi les nombreux remaniements territoriaux figure la création du Grand-Duché de Luxembourg. C’est le résultat de nombreux compromis diplomatiques. Le Luxembourg intéresse en effet par sa position frontière avec la France et plus particulièrement par sa forteresse, qui est un enjeu dans la réorganisation de l’Europe.

Dans le but de dresser une barrière contre la France, les grandes puissances réunies décident de créer un grand royaume des Pays-Bas, englobant la Hollande, Liège et les anciens Pays-Bas autrichiens. En toute logique, le Luxembourg aurait dû faire partie de cet ensemble. Mais les diplomates s’accordent autrement.

Possession personnelle du roi des Pays-Bas

Dans les faits, le Luxembourg hérite d’un statut international compliqué : l’ancien duché est élevé au rang de grand-duché et offert en possession personnelle au roi des Pays-Bas qui portera aussi le titre de Grand-Duc de Luxembourg. C’est en compensation des biens familiaux cédés que Guillaume Ier d’Orange-Nassau, roi des Pays-Bas, devient Grand-Duc de Luxembourg. Les Orange-Nassau possédaient une série de petites principautés en Westphalie qui, en 1815, sont absorbées par la Prusse.

La garnison prussienne dans la forteresse

Les diplomates réunis au congrès de Vienne doutent toutefois de la capacité des Néerlandais à défendre la forteresse de Luxembourg. C’est ainsi qu’ils intègrent le Grand-Duché à la nouvelle Confédération germanique, une association de 39 États allemands, essentiellement défensive. La ville de Luxembourg devient une forteresse fédérale. La garnison prussienne s’y installe avec 6 000 hommes.

Enfin l’acte final du congrès de Vienne entraîne des conséquences territoriales pour le Grand-Duché. Le Luxembourg gagne le duché de Bouillon, mais est amputé des territoires de l’Eifel et ceux de l’autre côté de la Moselle, de la Sûre et de l’Our (2 280 km2) sont attribués à la Prusse.
Le congrès de Vienne est l’un des grands traités internationaux qui ont donné naissance au Luxembourg moderne. Avant que le Grand-Duché ne prenne sa forme actuelle et n’obtienne son indépendance s’écouleront toutefois encore quelques années. En effet, même si sur le papier, le Luxembourg devient en 1815 un État distinct des Pays-Bas, en pratique, Guillaume Ier gouverne le Grand-Duché comme s’il s’agissait de la dix-huitième province de son royaume.

Ainsi, la loi fondamentale néerlandaise est étendue au Luxembourg où le néerlandais est enseigné à l’école. En 25 ans de règne, Guillaume Ier (1815-1840), résidant à La Haye, n’a jamais visité la capitale. Son successeur, Guillaume II (1840-1849), est le seul Roi Grand-Duc à avoir montré une véritable sollicitude envers les Luxembourgeois. Reconnaissants, ceux-ci lui érigeront d’ailleurs un monument au cœur de la capitale (Knuedler).

Le Grand-Duché intègre ses frontières actuelles 14 ans après le congrès de Vienne, en 1839, avec le traité de Londres. La garnison prussienne, quant à elle, ne se retire de la forteresse qu’à la suite du traité de Londres de 1867 : la forteresse est démantelée et le Grand-Duché déclaré perpétuellement neutre. Enfin, en 1890 s’achève l’union personnelle avec les Pays-Bas, quand le trône du Grand-Duché de Luxembourg passe à la branche des Nassau-Weilbourg avec le Grand-Duc Adolphe.

Fabienne Armborst

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