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Le dromadaire de Mamer bientôt reconstitué et exposé


Les spécialistes du Natur musée et les archéologues travaillent actuellement à la reconstitution du squelette. (photo MNHN)

Le fameux dromadaire retrouvé au fond d’un puits romain de Mamer sera bientôt exposé au musée national d’Histoire naturelle, dans le Grund.

C’est l’histoire d’une découverte littéralement extraordinaire. Celle d’os complètement inconnus sous nos contrées, retrouvés au fond d’un puits romain comblé au cours du IIIe siècle ap. J.-C. Franziska Dövener et l’équipe du Centre national de la recherche archéologique (CNRA) n’étaient pas au bout de leur surprise. Quand l’archéozoologue (la spécialiste des os fossiles) Carola Oelschlägel se charge de l’étude de ses étranges vestiges, elle détermine une espèce qui laisse pantois : il s’agit d’un dromadaire!

Que pouvait-il donc faire là, à la frontière Nord de l’Empire romain ? Franziska Dövener a deux hypothèses. La première est celle d’un marchand qui aurait utilisé l’animal pour transporter ses biens. Possible, mais elle n’y croit pas trop. Selon elle, il est plus probable que ce dromadaire soit venu sous nos latitudes avec des soldats romains. «Nous savons grâce à une inscription découverte à Dalheim en 2008 qu’une partie de la VIIIe légion est passée dans les environs, nous expliquait-elle le 4 décembre dernier. Or ces militaires revenaient d’opérations à la frontière orientale de l’Empire romain, l’équivalent de la Syrie et de la Jordanie actuelles. Il n’est pas impossible que ce dromadaire ait été ramené par les soldats pour porter une partie de leur équipement.»

Ce squelette très fragmenté mais relativement complet est une pièce rare, qui sera bientôt exposée dans le cadre l’exposition «(Un)expected Treasures» au Natur musée (de la mi-avril à la fin août, cette année). Ce thème est une initiative du ministère de la Culture qui souhaite inscrire l’évènement dans le cadre de l’année européenne du Patrimoine culturel. Elle sera réalisée en collaboration avec les autres instituts culturels de l’État dont le CNRA. Ce sera la première fois que ce squelette, fragment inattendu de l’histoire du pays, sera présenté au public.

Erwan Nonet