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Le CGDIS face au défi des 15 minutes


Paul Schroeder, directeur général du CGDIS, Lydie Polfer, présidente du CA du CGDIS, Taina Bofferding, ministre de l’Intérieur et Alain Becker, chargé de direction de la Sécurité civile au ministère de l’Intérieur pour rappeler les objectifs du PNOS.  (photo Hervé Montaigu)

Il lui faut plus de moyens à ce jeune CGDIS, trois ans d’âge. Le Plan national d’organisation des secours (PNOS) a montré ses faiblesses, communes et État augmentent leurs moyens pour lui permettre d’atteindre ses objectifs.

Pour atteindre l’objectif principal du Plan national d’organisation des secours (PNOS) qui est d’offrir à la population une arrivée des secours dans les 15 minutes en cas d’urgence, le Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS) doit encore augmenter ses moyens techniques et humains. Le budget augmentera aussi de 8% par an jusqu’à atteindre 40 millions d’euros d’ici à 2025 et la création de 300 nouveaux postes, dont 50 pompiers professionnels par an. Les 102 communes et l’État, les financeurs des secours nationaux, ne doivent pas lésiner pour tenir leur feuille de route. Pour les communes, leur contribution au CGDIS représente en moyenne 1% de leurs dépenses ordinaires. Le prix de la sécurité.

Actuellement, 78% des opérations de secours à personne sont couvertes en 15 minutes par les ambulances du CGDIS. Il faut gagner encore 5 minutes pour quadriller 95% du territoire dans ce même délai, même si c’est déjà le cas grâce à l’intervention du service «first responder» qui inclut des secouristes bénévoles de proximité formés pour intervenir notamment dans des cas d’accidents cardiovasculaires.

Cette première version du PNOS, après deux années d’existence du CGDIS, «met en évidence certaines fragilités», admet la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding dans sa préface. «Il s’agit donc, au cours des prochaines années, de permettre à ce nouvel établissement public de relever ces défis par l’amélioration de ses processus opérationnels et managériaux, afin d’atteindre les objectifs de couverture fixés dans le présent plan», poursuit-elle.

Du point de vue de l’organisation, il reste de gros efforts à fournir afin d’élaborer et de mettre en œuvre les concepts de prévention (qui existe déjà), de prévision opérationnelle (prévoir les outils et moyens pour faciliter l’intervention), de planification opérationnelle (réaliser les plans d’intervention des secours) et d’évaluation (mesurer l’efficacité et l’efficience du service).

Quels sont les moyens du CGDIS ? Il dispose de 100 Centres d’incendie et de secours (CIS), d’engins et de matériels récents et adaptés au risque courant. Mais 17 CIS dans cette liste sont fortement sollicités et accusent un déficit de pompiers professionnels. Le CGDIS dispose encore de neuf  groupes d’intervention spécialisés (GIS) avec des engins et du matériel, «mais dont l’absence de planification opérationnelle et de réalisation d’exercices réguliers ne permet pas de savoir si ces moyens sont adéquats pour la couverture des risques particuliers», lit-on dans le rapport du PNOS.

S’adapter aux changements

La ministre Taina Bofferding rappelle que la progression estimée du nombre de résidents et de travailleurs frontaliers aura pour corollaire une activité plus soutenue des opérations de service à la personne (SAP), incendie et sauvetage. L’apparition plus fréquente d’événements météorologiques dus au dérèglement climatique en cours, comme les orages violents, les périodes de canicule et de sécheresse ou encore l’apparition de nouveaux virus nécessitera d’adapter l’organisation opérationnelle des secours pour y faire face.

Il faudrait donc une augmentation et une diversification des opérations de secours, développer et mettre en œuvre les concepts nécessaires et actuellement manquants, afin de permettre la mise en œuvre des secours sans contrainte.

Les communes ont eu leur mot à dire et environ 70 avis sont parvenus pendant la phase de consultation. Elles demandaient que leur rôle soit mieux défini dans l’organisation et la gestion de la sécurité civile, que les coûts soient mieux précisés pour estimer le budget du CGDIS, à maintenir le volontariat comme pilier du CGDIS et à rembourser le congé sapeur pour les agents du secteur public. Enfin, une évaluation régulière des objectifs du PNOS serait nécessaire aux yeux des communes.

Selon la ministre Taina Bofferding, le PNOS est «un gage de qualité pour un pays plus résilient qui donne au CGDIS les moyens nécessaires et appropriés pour atteindre l’objectif principal du PNOS : offrir à la population une arrivée des secours dans les 15 minutes en cas d’urgence !».

Geneviève Montaigu

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