Pour impliquer les habitants du Sud dans le projet de candidature au label «Man and Biosphere» de l’Unesco, des consultations citoyennes seront organisées.
Avant d’arriver au Centre d’accueil nature et forêt Ellergronn à Esch-sur-Alzette, le regard est obligatoirement attiré par ce paysage atypique, un peu cabossé, à la fois rouge et verdoyant où la trace de l’homme est partout. En ce moment la neige, encore bien présente dans ces terres reconquises par la nature, met en relief un territoire au charme unique. C’est exactement ce type de patrimoine que les onze communes du Sud ont décidé de mettre en lumière.
C’est aussi là que les ministres Sam Tanson et Claude Turmes et tous les acteurs qui s’engagent pour que la région sud du pays obtienne le label «Man and Biosphere» (MAB) de l’Unesco ont donné une conférence de presse. On y voit désormais plus clair dans le planning et surtout on apprend que le dossier de candidature va être alimenté par des soirées de consultation citoyenne qui auront lieu en février, mars et avril dans les onze communes qui participent au projet.
Des équipes multidisciplinaires préparent actuellement la demande de labellisation de la région Sud en tant que «réserve de biosphère» et des groupes de travail examinent des projets visant par exemple à la conservation du patrimoine industriel, au tourisme durable ou encore aux produits du terroir.
«On espère présenter le dossier fin juin pour le soumettre aux onze communes et aux ministères», explique Gaëlle Tavernier coordinatrice MAB de Pro-Sud. Le dossier devrait être remis en septembre à l’Unesco à Paris et le résultat est attendu pour le printemps 2020. «Ce sont les citoyens qui font vivre les biosphères», souligne-t-elle pour expliquer le choix d’organiser des consultations qui seront coordonnées par Jan Glas de la société Yellow Ball.
«Une nature construite par l’homme»
Claude Turmes l’assure : «Entant que ministre, je soutiens financièrement ce projet. C’est un projet phare pour les onze communes du Sud. C’est important pour la qualité de vie.» Pour lui, il est important que les gens s’impliquent dans le projet. Le ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire devrait allouer environ 150 000 euros au Sud pour faciliter sa candidature.
«C’est une chance unique pour le Sud de travailler sur ce projet. Cela montre que notre territoire est intéressant», s’enthousiasme Roberto Traversini le président du syndicat Pro-Sud. «C’est une nature construite par l’homme. Si vous étiez venus il y a 30-35 ans, la nature autour de vous aurait été rouge, partout.» Le sol était à vif après des centaines d’années d’exploitation du minerai de fer. «Aujourd’hui la nature a repris le dessus, mais il reste certaines industries. Cela montre que l’économie et l’écologie peuvent marcher ensemble. Si on obtenait ce label ce serait super, notamment pour augmenter le tourisme. Les produits locaux aussi pourraient profiter du label. Dans les zones qui ont déjà le label, nous avons vu l’effet positif que cela a produit. »
Le député-maire de Differdange se félicite également que les onze communes aient mis de côté la politique pour permettre à cette candidature d’exister «pour notre Sud».
Comme les autres acteurs de cette initiative, Roberto Traversini appuie sur la nécessité d’intégrer les habitants dans le projet : «C’est eux qui vont en faire la réussite ou non !» Au-delà de compléter la candidature avec les remarques des citoyens, ces consultations sont un moyen leur permettant de s’approprier cette ambition.
Audrey Libiez