Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La nouvelle école européenne du pays s’installera dans la capitale, à Cessange pour le primaire, à Merl pour le secondaire. Elle est baptisée Gaston-Thorn et accueillera les 300 premiers élèves à la rentrée prochaine.
Il y a déjà du monde dans la file d’attente. Les écoles publiques internationales, agréées «écoles européennes», connaissent un succès immédiat dès lors qu’elles ouvrent leurs portes. Ce fut le cas dès la création du premier établissement de ce type à Differdange et Esch-sur-Alzette, en 2016, puis deux ans plus tard avec le Lënster Lycée International School à Junglinster, l’école internationale Edward-Steichen à Clervaux et l’école internationale à Mondorf-les-Bains, ensuite en 2021, l’école internationale Anne-Beffort à Mersch, la dernière née.
Le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, ne tarit pas d’éloge sur cette offre scolaire qui diffère considérablement de l’école traditionnelle luxembourgeoise attachée exclusivement à l’alphabétisation en allemand. Alors, quand il annonce l’ouverture à la rentrée prochaine d’une sixième école internationale et la première du genre dans la capitale, il sait que les premières 300 places proposées pour septembre 2022 seront vite prises.
Pas seulement par des enfants issus de l’immigration, mais également par des Luxembourgeois bien sûr. Ils sont d’ailleurs nombreux à apprécier la pédagogie qui développe une offre linguistique élargie (français, allemand, anglais comme première langue), un enseignement varié sur le plan culturel, une prise en charge en journée continue et une formation qui débouche sur le baccalauréat européen.
Chaque école développe son propre programme pédagogique. Celle de la capitale développera sa philosophie autour de trois piliers : le numérique, la démocratie et la musique (lire ci-dessous).
Cette nouvelle école est baptisée du nom de l’ancien Premier ministre libéral et premier Luxembourgeois à présider la Commission Européenne, Gaston Thorn. Tout un symbole pour le ministre Meisch qui rappelle que le personnage incarnait un esprit moderne, sur le plan tant économique que social (il a instauré la tripartite) et défendait les valeurs d’une Europe unie. Exactement ce que veut refléter l’école qui porte son nom.
Un accueil continu de 07h30 à 18h30
L’école primaire sera installée rue Verte à Cessange dans un bâtiment intégrant à la fois l’école et le foyer scolaire et qui permettra un accueil en continu de 7 h 30 à 18 h 30. «Le foyer sera géré par la Ville de Luxembourg. Les équipes multidisciplinaires de l’école et du foyer scolaire travaillent en étroite collaboration depuis le début des planifications afin de créer pour les enfants un endroit adapté à leurs besoins et propice aux apprentissages.
L’objectif est d’avoir une vue globale de l’enfant tout au long de la journée, grâce à la proximité et aux échanges professionnels entre les deux équipes.» Sur le papier, ça fait rêver. L’école débutera en septembre prochain avec sept classes au primaire, réparties sur les trois sections linguistiques (germanophone, francophone et anglophone) et les deux premières années scolaires.
La philosophie de l’école internationale Gaston-Thorn de Luxembourg repose sur trois piliers : le numérique, la démocratie et la musique.
Les élèves de l’enseignement secondaire seront installés dans le bâtiment «Blumm» sur le campus Geesseknäppchen à Merl, qu’ils partageront avec l’école nationale pour adultes (ENAD). Tout n’est que provisoire. À long terme, l’école internationale Gaston-Thorn emménagera dans le quartier du Limpertsberg.
Les élèves du primaire seront accueillis dans le bâtiment de l’ancien lycée Vauban. Les classes du secondaire profiteront d’une partie des infrastructures du lycée Michel-Lucius et du lycée technique du Centre après son déménagement au Kirchberg.
Au secondaire, l’école offrira 10 classes au total, en première et deuxième années. S’y ajoutent une classe d’accueil et la première année de la voie de préparation. À long terme, l’offre scolaire s’étendra de la maternelle au baccalauréat européen.
Jusqu’à cinq langues enseignées
Si les écoles internationales proposent une offre linguistique diversifiée, le luxembourgeois «joue un rôle clé pour l’intégration», rappelle le ministre. Tous les élèves de l’enseignement européen suivent des cours de luxembourgeois à raison de deux unités par semaine, pendant toute leur scolarité au primaire et jusqu’en troisième année du secondaire ainsi que dans les classes d’accueil et à la voie de préparation.
En tout, au cours de son parcours scolaire, l’élève peut choisir jusqu’à cinq langues, enseignées à des niveaux différents. Les trois premières langues doivent être choisies parmi le français, l’allemand et l’anglais.
À l’EIGT, en fonction de la demande, le portugais pourra être proposé dès le primaire, au niveau de première langue.
Concept pédagogique à trois piliers
La philosophie de la nouvelle école repose sur trois piliers qui mettent l’accent sur le développement des compétences du XXIe siècle et sur l’épanouissement personnel des élèves, comme l’assure le ministère de l’Éducation nationale.
Premier pilier : l’environnement digital des jeunes. Il s’agit de développer les compétences numériques, rechercher des informations, vérifier les sources et faire de l’élève un acteur informé et responsable dans la société et dans le monde numérique.
Deuxième pilier : le monde de la musique. L’éducation musicale sera intégrée comme fil rouge dans la vie scolaire et aura sa place à la fois dans tous les cours et dans les activités extrascolaires.
Troisième pilier : la démocratie. À l’EIGT, la démocratie est aussi vécue au quotidien avec l’ensemble de la communauté scolaire qui peut participer activement aux processus de décision et au développement de l’école.
L’EIGT envisage un encadrement scolaire innovant. Le personnel du Service psychosocial et d’accompagnement scolaires (SePAS), du Service socio-éducatif (SSE), de l’équipe de soutien des élèves à besoins spécifiques (ESEB) et de la cellule d’orientation sera encouragé à travailler ensemble comme une grande équipe aux compétences complémentaires, capable de gérer au mieux les besoins des élèves.
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