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Ihab et Mohammad, réfugiés au Luxembourg : « On survit, et on reste positifs »


Bénéficiaires de la protection internationale, Ihab et Mohammad gardent le sourire, mais leur situation demeure «compliquée». (photo LQ)

Bénéficiaires de la protection internationale depuis l’été dernier, Ihab et Mohammad, tous les deux âgés de 24 ans et syriens, se débrouillent comme ils peuvent pour (sur)vivre.

Ihab et Mohammad se sont rencontrés au foyer d’accueil pour réfugiés de Sanem l’hiver dernier. Depuis, les Syriens (le premier vient d’Alep et le second de Hassaké) sont « devenus amis » et ont obtenu le statut de bénéficiaire de la protection internationale en août. « Recevoir les papiers, cela a été un vrai bonheur», affirment-ils.

Ces réfugiés ont désormais les mêmes droits et devoirs que n’importe quel résident. Comme tous les jeunes de moins de 25  ans, ils ne peuvent pas toucher le revenu minimum garanti (RMG).

« Une fois qu’ils obtiennent le statut, ils deviennent des résidents à part entière , souligne Marianne Donven, responsable de Hariko. Mais ils ne vivent pas dans les mêmes conditions que les autres résidents de moins de 25  ans. Ils n’ont pas le filet familial. En plus, ils sont là depuis moins d’un an et ne parlent pas encore assez bien une langue. On ne fait pas tout pour qu’ils soient prêts pour le statut. »

«Nous refusons d’être pessimistes»

Ihab vit toujours dans une chambre au foyer d’accueil de Sanem. Mohammad à Bereldange dans une chambre, mise à sa disposition « depuis trois mois par le père d’une amie. Je ne les remercierai jamais assez de m’avoir accueilli. C’est une grande chance pour moi. » Ihab enchaîne  : « C’est impossible pour nous de trouver un logement .»

Et pour cause, Ihab reçoit 100  euros par mois de l’office social de Sanem (plus 60  euros pour l’épicerie sociale) et Mohammad touche 25  euros par mois de l’office social de Walferdange. « C’est compliqué , estiment-ils. I l arrive que nous nous couchions sans avoir mangé de la journée. On survit… mais on reste positifs. Nous refusons d’être pessimistes et de baisser les bras. On doit être patients. D’autres amis, plus jeunes, vivent dans une situation encore plus difficile. »

Mohammad fait aussi de temps en temps la cuisine pour des occasions particulières afin de « gagner un peu d’argent » et Ihab serait prêt à travailler comme « homme à tout faire, serveur ou professeur d’arabe ». Mais pour eux, l’essentiel en ce moment, c’est de maîtriser l’une des trois langues du Grand-Duché. Ils suivent des cours de français au CLAE et se rendent à l’université pour assister à des cours en auditeurs libres.

« On va plusieurs fois par semaine aux cours de français pour avancer le plus rapidement possible dans la maîtrise de la langue , expliquent Ihab, qui a étudié le droit en Syrie, et Mohammad le journalisme. Notre objectif est de pouvoir nous inscrire à l’université à la rentrée prochaine. On se sent bien au Luxembourg et nous voulons faire notre vie ici. »

Guillaume Chassaing

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