Une décision définitive sur la construction du contournement au sud de la commune sera finalisée cet automne. Les travaux devraient s’étendre de 2024 à 2030. L’option d’un tunnel est écartée.
Vous attendiez cette réunion depuis longtemps», lance d’emblée le député-maire de Hesperange, Marc Lies. Le contournement a été évoqué une première fois en 2007. Il a fallu attendre 2021 pour que le projet se concrétise enfin sur… le papier.
Jeudi soir, les différentes variantes ont été présentées aux riverains des localités concernées. «Mais cela va encore durer un peu», ajoute l’élu du CSV. Le «un peu» risque de nous amener en 2030, date provisoire avancée pour la finalisation du contournement qui est attendue de pied ferme. Et pour cause : actuellement, quelque 22 400 voitures se faufilent tous les jours à travers le cœur de Hesperange. Près de 18 000 d’entre elles prennent la direction ou arrivent en provenance de Howald.
Sans contournement, jusqu’à 27 700 voitures pourraient traverser en 2030 le centre de Hesperange, dont 23 300 en direction et en provenance de Howald. «Un concept de mobilité global aurait dû être planifié avant le développement des nouveaux quartiers et zones d’activités au sud de la capitale», déplore le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch. Le projet pour la réalisation du Ban de Gasperich a été validé en 2010.
«Le tunnel aurait placé la barre trop haut»
Aujourd’hui, l’administration des Ponts et Chaussées est enfin prête à s’attaquer au projet complexe du contournement de Hesperange. La pollution de l’air autour de la place Jomé, au centre de la commune, a été le dernier facteur qui est venu accélérer la planification. «Nous aimons construire des routes et réaliser des projets pour résoudre des problèmes qui existent au niveau à la fois du trafic et de la qualité de l’air», souligne Roland Fox, le directeur des Ponts et Chaussées.
Ses équipes s’étaient vu octroyer à l’automne 2019 la mission d’étudier la réalisation du contournement à l’aide d’un tunnel. Le ministre Bausch avait avancé cette option supplémentaire pour minimiser l’impact du projet sur l’environnement, un des facteurs-clés de cette entreprise (lire ci-dessous). Jeudi, Roland Fox a cependant rapidement levé le suspense : «Le tunnel aurait placé la barre trop haut.»
Entretemps, le projet a en effet évolué d’un contournement «classique» vers un contournement de «proximité», permettant de réaliser un accès vers Fentange et Bivange. Les calculs réalisés par le bureau spécialisé Schroeder & Associés démontrent qu’un simple contournement n’aurait pas suffi à réduire de manière significative le trafic à l’intérieur de Hesperange. La nouvelle option permettra en effet de passer à l’horizon 2030 de 15 800 à 6 600 voitures par jour. Dans ce scénario, la réalisation d’une zone de rencontre (shared space) pourrait devenir réalité.
Pas de tunnel donc, et pas de contournement «classique». Restent quatre tracés pour construire un contournement de «proximité» : nord, sud, est et ouest. En fin de compte, une combinaison des variantes nord-sud et est-ouest est retenue (voir ci-contre). Le point de départ sera situé à l’entrée d’Alzingen. Un échangeur est prévu pour garantir l’accès à Fentange et Bivange. Ensuite, le cap est mis sur Howald, où le rond-point près du grand supermarché sera réaménagé, tout comme le reste de la rue des Scillas (tram, accès au pôle d’échange Howald, etc.).
Consultation publique en octobre
«Nous allons profiter des corridors déjà existants avec la ligne de chemin de fer passant au sud de Fentange ainsi que l’autoroute A3 et la future double ligne ferroviaire reliant Howald à Bettembourg, le tout afin de minimiser l’impact sur l’environnement», note Roland Fox. En fonction du tracé finalement retenu, le contournement aura une longueur située entre 5,8 et 6,3 km. La vitesse de croisière pourrait être fixée à 90 km/h.
Une fois la consultation publique, fixée à octobre, clôturée, il reviendra au Conseil de gouvernement d’arrêter le tracé définitif. Le ministre François Bausch mise sur un vote de la loi de financement au printemps 2023 et sur un début des travaux en 2024. Le projet global pourrait coûter jusqu’à 130 millions d’euros.
David Marques
La présentation complète est à trouver sur www.transports.lu