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Fête de la musique : la capitale au diapason


Entre 5000 et 6000 spectateurs étaient attendus, dimanche dans la capitale. Principalement attirés par le concert en plein air de l'OPL.

La capitale semble aimer la précision. Ainsi, contrairement à la plupart des autres localités grand-ducales, c’est donc le 21 juin très précisément que Luxembourg organise sa fête de la Musique.

Ce qui, d’un côté, lui permet de profiter des installations déjà en place pour le lendemain, veille de la fête nationale, mais de l’autre, donne à cette fête de la Musique une simple impression de présoirée. Et la comparaison, cette année, avec la fête de la Musique de Dudelange qui se tenait la veille, n’est pas tendre avec la manifestation de la première ville du pays.

Pour Dudelange, la fête de la Musique représente la principale manifestation culturelle de l’année. Pour la capitale, qui dispose par ailleurs de la veille de la fête nationale –  et de ses quelque 100 000 visiteurs selon les chiffres officiels  –, des festivals MeYouZik, Rock Um Knuedler, Blues’n Jazz Rallye, etc., la fête de la Musique n’est finalement qu’une manifestation parmi tant d’autres. Et ça peut se comprendre.

Pourtant, elle attire, bon an, mal an, quelque 5 000  spectateurs dans le centre piétonnier de la ville haute. Là où une trentaine de concerts sont programmés sur l’une des sept scènes prévues pour l’occasion. C’est la place d’Armes qui, traditionnellement ouvre le bal. « La programmation place d’Armes, d’office depuis plusieurs années, est proposée au Conservatoire », explique Roby Schuler, le programmateur du Luxembourg City Tourist Office, et, à ce titre coordinateur de cette fête de la Musique. De 11  h à 15  h, plusieurs classes, bands, combos et orchestres se sont succédé. Pas vraiment de quoi déplacer les foules, mais de quoi offrir un beau fond sonore aux touristes en train de profiter des différentes terrasses. Des touristes que les nombreuses averses n’ont pas réussi à faire fuir.

La place Guillaume-II, elle, officiellement c’est la dernière à s’animer, à 21  h, avec le traditionnel concert «Knuedler goes Classic» de l’OPL. Mais dès 16  h résonnait le rythme dansant et entêtant de Happy de Pharrell Williams. Une jeune demoiselle se trémousse sur une estrade posée juste devant la scène principale et invite les nombreux spectateurs présents, et tous habillés des couleurs d’un sponsor, à l’imiter. C’est fun, sain et fait dans une très bonne ambiance.

Serge Tonnar &Legotrip était à la Quattropole Stage.

Serge Tonnar &Legotrip était à la Quattropole Stage.

L’ambiance justement. Voilà ce qui fait cruellement défaut pendant l’après-midi. À 16  h, les jazzmen messins de Kronos ont beau inaugurer la nouvelle scène de la place de la Constitution, mais le public est une denrée rare. Leur jazz moderne mais facile d’accès est pourtant agréable et de qualité. Sur cette nouvelle scène aux couleurs de Quattropole (réseau composé de Luxembourg, Metz, Sarrebruck et Trèves), suivront les Sarrebruckois d’Everyday Circus, Bermuda Dreieck de Trèves et, le local, Serge Tonnar, avec plus de succès.

L’opéra est dans la place

En attendant direction place Clairefontaine, transformée en une grand salon à ciel ouvert, avec tout ce qu’il faut de canapés, fauteuils, bancs, stands gastronomiques et même des ateliers pour les enfants. « Il faut se laisser guider par l’ambiance des deux scènes  : Clairefontaine et rue du Saint-Esprit qui proposent non seulement un attrait musical, mais aussi une scénographie très spéciale conçue par les amis de Food for Your Senses», explique Roby Schuler.

La place Clairefontaine avait pris des allures de festiva citadin, avec une touche Food for Your Senses.

La place Clairefontaine avait pris des allures de festival citadin, avec une touche Food for Your Senses.

Officiellement, la scène Clairefontaine est dédiée à la musique ska et des Balkans, ce qui n’empêche pas Danny Boland se proposer ses reprises de The Sound of Silence de Simon et Garfunkel. Idem un peu plus bas, à la Holy Ghost Stage de la rue Saint-Esprit, officiellement dédiée à la musique electro, mais qui accueille The Chuppy Bumby Peaches et son rock résolument indé.

Bref. Malgré la présence de quelques jolis noms de la musique amplifiée grand-ducale (Napoleon Gold, Say Yes Dog, Serge Tonnar, Los Dueños…) c’est indiscutablement l’Orchestre philharmonique du Luxembourg qui tient la tête d’affiche. « Le concert au Knuedler est une tradition pour nous depuis les débuts de la fête de la Musique dans la capitale », note Patrick Coljon, corniste et porte-parole de l’orchestre. « C’est un évènement qui nous donne la possibilité de nous montrer devant un vaste public, au-delà des habitués de la Philharmonie et des représentations d’opéra du Grand Théâtre. C’est quelque chose qui nous réjouit tous les ans car c’est très important pour l’OPL de pouvoir donner accès à la musique au plus grand nombre de personnes possible », insiste-t-il.

Habituellement dirigé à cette occasion par le chef grand-ducal Gast Waltzing, l’OPL sera cette fois-ci sous la direction du chef italien Antonino Fogliani. « Il y a eu une envie de changement pour montrer les différents aspects de l’orchestre , reprend le porte-parole, et puis, le calendrier tombait parfaitement. Wagner, ça n’aurait peut-être pas correspondu à un concert en plein air pour le grand public, mais là Puccini (NDLR  : l’OPL joue en ce moment Madama Butterfly de Ouccini au Grand Théâtre), c’est parfait. D’autant qu’on a déjà proposé un programme d’airs d’opéra au Knuedler, qui s’était très bien passé. C’est bien aussi de montrer au très grand public que l’art lyrique est quelque chose d’agréable à écouter. » Effectivement, ça l’est!

Pablo Chimienti

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