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Face au coronavirus, Käerjeng multiplie les initiatives


Une station drive-in de tests Covid-19 a été installée sur la commune de Kaërjeng. (Photo : Alain Rischard)

La commune est connue pour le soutien qu’elle apporte aux initiatives lancées. Plus que jamais, en ces temps de crise, elle les a multipliées afin de lutter contre le virus et épauler sa population.

Branle-bas de combat au sein de la commune de Käerjeng. Depuis un peu plus d’une semaine, à l’instar d’autres communes du pays, les élus travaillent d’arrache-pied (en visioconférence, épidémie oblige !) pour mettre en place des initiatives visant à freiner la propagation du virus tout en facilitant au mieux la vie de leurs administrés en cette période de confinement.

Parmi les premières mesures prises par le collège échevinal, la mise en place d’un service de courses à l’attention des personnes âgées et vulnérables. «Les personnes de plus de 75 ans, mais aussi celles à risque, ou dont le partenaire est très malade, ou qui ont été testées positives au Covid-19, peuvent contacter notre helpline (NDLR : 500 552 300) et passer commande à partir d’une liste comprenant une cinquantaine de produits de première nécessité», explique le bourgmestre de Käerjeng, Michel Wolter.

Des employés communaux se chargent de faire ces courses au sein de petites surfaces avec lesquelles un accord a été négocié pour que les agents puissent passer en priorité le matin, avant de livrer les commandes aux habitants.

Une opération qui plaît et «fonctionne très bien pour l’instant», comme le note le bourgmestre : «Nous avons entre 25 et 30 clients par jour. La plupart d’entre eux faisant appel à nous une fois par semaine, on peut considérer qu’on s’occupe actuellement de près de 200 personnes. Nous servons aussi d’intermédiaire pour la livraison des repas Servior, afin d’éviter la multiplication des numéros de téléphone aux personnes âgées, mais aussi pour soulager l’entreprise qui a étendu sa clientèle le temps de la crise.»

Courses pour les soignants

Face au bon fonctionnement du service de courses, le bourgmestre et son équipe ont eu l’idée d’étendre ce service depuis quelques jours auprès du personnel de santé, afin de le soulager non seulement matériellement, mais aussi psychologiquement. «Ces personnes vont avoir beaucoup de travail dans les jours à venir, on voulait donc pouvoir leur offrir cette opportunité afin de les décharger de cette corvée lorsqu’ils n’ont pas le temps ou personne d’autre dans leur foyer pour s’en occuper. Ils savent qu’en cas de besoin, ils peuvent faire appel à nous», explique Michel Wolter.

De cette initiative, en est née une autre : la «helpline sociale» (500 552 385). Le personnel de la mairie en charge de la ligne téléphonique dédiée au service de courses s’est en effet rendu compte que les gens avaient aussi besoin de parler. L’office social de la commune tient donc désormais une helpline le matin pour que tous ceux qui en ressentent le besoin puissent discuter de leurs problèmes et de leurs inquiétudes.

«Ce sont des personnes spécialisées qui sont en charge de cette ligne, précise le bourgmestre. Nous avons voulu du personnel qualifié et compétent pour discuter, rassurer, mais aussi guider les gens si nécessaire vers d’autres institutions.»

Soulager les enfants confinés

Si les premières initiatives ont visé à mettre à l’abri les personnes les plus vulnérables, Michel Wolter et le collège échevinal ont aussi eu à cœur d’occuper les plus jeunes, afin de préserver au mieux leur équilibre psychologique et limiter au maximum les risques de maltraitance. Mais les mesures de précaution nécessaires ont eu raison de certaines initiatives, notamment du projet «Un jardin pour chaque famille», qui prévoyait de permettre aux familles de profiter quelques heures durant d’une parcelle sur les terrains de football à Bascharage et à Clemency.

Ce projet a dû être annulé la veille de son lancement, vendredi, alors que plusieurs familles s’étaient déjà manifestées pour pouvoir en profiter. «Des études françaises et américaines ont été portées à notre attention qui révèlent que le virus pourrait éventuellement, sous certaines conditions, rester virulent jusqu’à trois jours sur du gazon synthétique. Nous avons donc dû abandonner ce projet, non sans un pincement au cœur. Nous nous faisons beaucoup de souci par rapport à la santé et l’état mental des enfants confinés depuis maintenant deux semaines dans des appartements ou des maisons sans jardin. Mais nous ne voulons pas prendre de risques par rapport au virus.»

Le collège échevinal réfléchit néanmoins à d’autres projets qui pourraient permettre de soulager les plus jeunes pendant cette période, notamment avec les maisons relais. «Les enfants ne vont plus à la maison relais, donc on essaie de voir comment celle-ci peut aller vers eux. On souhaite leur donner la possibilité d’entrer en contact avec les maisons relais, via leurs canaux, en les motivant à faire des dessins, à relever des défis… On devrait lancer cela au cours de cette semaine», indique Michel Wolter, qui a par ailleurs veillé auprès du personnel scolaire et spécialisé que les enfants seraient bien suivis, notamment ceux qui ont des problèmes. «La violence envers les enfants reste présente, d’autant plus en période de confinement dans un espace que vous ne pouvez pas fuir. C’était d’ailleurs de là qu’était née l’idée du jardin des familles…», souligne le bourgmestre, visiblement affecté de ne pouvoir concrétiser ce projet.

«Un problème demeure toutefois, pointe-t-il : les jeunes, de 13 à 18 ans qui trainent dans les rues, en groupe. On discute avec la police pour que les agents soient plus sévères. Toutes les mesures que nous prenons ne servent à rien s’ils continuent à se promener partout et ramener des infections à la maison.»

Tatiana Salvan

Des push pour rester informé

Käerjeng possède désormais son application mobile afin que tous les administrés qui la téléchargent puissent être instantanément informés grâce aux notifications des mesures prises par la commune et des changements éventuels.

CityApp n’aurait dû voir le jour que d’ici plusieurs semaines mais avec la crise, la commune de Käerjeng et son service informatique ont décidé de mettre l’application en ligne au plus vite, dans une version réduite pour le moment, avant sa prochaine finalisation.

«Mille personnes se sont déjà enregistrées, ce qui nous permet au vu d’un ratio estimé à 2,5 personnes, de toucher quasiment le quart de notre population», s’est réjoui le bourgmestre Michel Wolter.

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