La Chambre a adopté, hier, entre autres, le projet de loi pour la réalisation d’un pôle multimodal autour de la gare de la Cité du nord.
Le vieux bâtiment de la gare d’Ettelbruck va être rasé. (Photo : Editpress)
La Chambre a adopté à 57 voix contre 3 le projet de loi concernant la gare d’Ettelbruck. Le député Aly Kaes (CSV) a pointé du doigt la vétusté de l’ancienne station de train, difficile d’accès pour les handicapés et les poussettes, tout en s’interrogeant sur sa démolition prévue, mais combattue, par le mouvement Ettelbruck21. Il a aussi soulevé le manque de places de stationnement.
Claude Adam (déi gréng) parle du projet comme d’une revalorisation du quartier entier. Gast Gibéryen (ADR) regrette qu’en règle générale au Luxembourg, il n’y ait protection du patrimoine « que si cela nous convient », et rappelle aussi qu’avant d’arriver au pouvoir, libéraux et verts avaient voté contre le projet au conseil communal d’Ettelbruck.
François Bausch, ministre du Développement durable, se félicite du fait que le projet n’ait finalement subi que peu de modifications et assure que la connexion Ettelbruck-Diekirch sera développée grâce à de meilleures connexions de bus. Quant à la gare d’Ettelbruck, Bausch regrette qu’il soit « impossible de tout garder ». Les travaux qui commencent en 2016, s’achèveront au plus tard en 2022.
L’autre projet de loi adopté hier portait sur l’échange transfrontalier d’informations dans le domaine des infractions commises dans un pays à partir d’un véhicule immatriculé à l’étranger. Le projet prévoit un accès mutuel à des données (sauvegardées pendant 6 mois), données facilitant la poursuite et l’exécution des peines que prévoit la loi en vigueur dans un pays donné. Jusqu’à présent, ni la Grande-Bretagne, ni l’Irlande, ni le Danemark ne pratiquent un tel échange.
Le libéral Gusty Graas regrette que les infractions commises à l’étranger n’aient pour l’instant aucun effet sur le permis à points. Justin Turpel croit à la répression en matière de Sécurité routière, mais pointe un vide juridique à propos de la collecte de données. Pour François Bausch, l’échange visé contribue à assurer la sécurité routière.
> La sécurité sur la N7 en débat
La plus grande partie de la séance d’hier aura porté sur la rénovation et la mise en conformité de la route nationale 7 qui relie Luxembourg à la pointe nord du pays. La motion qu’Aly Kaes avait déposée à cet effet, prévoit d’élargir « la route la plus dangereuse du pays » à quatre voies.
Avec 60 morts pendant les dix dernières années, le bilan est en effet lourd. Kaes a évoqué les améliorations entreprises pendant le mandat de Claude Wiseler, notamment au niveau de la signalisation, du marquage et des feux, mais a critiqué que l’installation récente de radars sous Bausch ne serait pas suffisante. Il exige, en outre, des contrôles routiers et des murs californiens, la plupart des accidents étant des collisions.
André Bauler (DP), a rappellé que le route était initialement limitée à 90km/h et non à 100 km/h comme c’est actuellement le cas. Justin Turpel mise, pour sa part, sur la réglementation, l’éducation, l’infrastructure et la répression.
Dans son allocution finale, François Bausch a rejeté l’idée de construire une route à quatre voies de Friedhaff à Wemperhardt. Pour le ministre il n’y aurait d’études scientifiques ni pour ce projet ni pour celui de contournements supplémentaires. Il propose un système de deux voies (+1 voie).
La N7 sera mise en conformité jusqu’en 2016, les virages à gauche seront transformés et la construction des deux contournements à la hauteur de Heiderscheid/Hosingen sera accélérée. La motion de Kaes a finalement été refusée avec 32 voix contre 26 et 2 abstentions.
De notre journaliste Frédéric Braun