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Esch-sur-Alzette : la morosité persiste à Belval


(Illustration : Archives RL)

Entre juin 2015 et juin 2016, la fréquentation du Belval Plaza a augmenté de 2%. Pas assez pour les locataires, qui déplorent le manque de stratégie globale.

Plus personne ne dit que Belval est mort. L’image du quartier fantôme a été littéralement effacée depuis l’arrivée de l’université en 2015. En attendant, de nombreux commerçants du Plaza, joyau commercial du site, estiment qu’ils payent des loyers trop chers par rapport à l’eldorado promis. Notamment ceux qui serrent les dents depuis trop longtemps!

Une fréquentation malgré tout morose

«Nous avons senti une augmentation du flux lors de la première rentrée, explique un responsable du magasin New Yorker. Mais depuis, c’est tout de même très stable.» Même constat chez le marchand de gaufres Fred’s. «Le passage en semaine a augmenté, mais bon, tout le monde ne s’arrête pas… On compte toujours sur le week-end pour faire du chiffre.» Plus loin, le patron du Hugo’s bar, l’ancien footballeur Sébastien Schemmel (Metz, West Ham), livre une analyse nette. «J’ai déjà réservé un emplacement au futur centre commercial Muse de Metz. On nous annonce 9 millions de visiteurs par an. Ici au Plaza, on est à 3,7 millions maximum.» Installé depuis 2008, il croit encore au développement du projet, puisqu’il va ouvrir une pizzéria (La Mama) au deuxième étage.

Manque de stratégie commerciale

Beaucoup de commerçants déplorent le manque de stratégie de la part de la banque gestionnaire du Plaza. «La différence entre les deux ailes du centre est criante, explique un commerçant. Le Plaza 2 est en train de devenir un truc low cost, on n’offre pas quelque chose de clair aux clients.» Certes le Delhaize est de plus en plus fréquenté, «mais les gens sortent et retournent à leur voiture». Sébastien Schemmel revient à sa comparaison avec Muse. «Pourquoi Burger King signe là-bas et pas chez nous? Moi j’aime la compétition, ça ne me fait pas peur, nous avons besoin de locomotives. Heureusement qu’il y a le Saturn.» Le patron de l’enseigne high-tech livre sa vision de Belval : «On parle beaucoup des étudiants, mais ça n’est pas le public numéro 1. Ils viennent en bus, ils repartent en bus… Je préfère me réjouir quand des constructions poussent ici!»

Pas assez de concepts innovants

Dernier reproche : le manque de diversité dans la sélection des enseignes sur l’ensemble de Belval. Le Plaza est géré par un fonds, les cellules extérieures par plusieurs partenaires privés. Au final, l’ensemble du site navigue à vue : deux centres de fitness à 300 mètres l’un de l’autre, six enseignes qui font désormais du burger, le nouveau Action qui va concurrencer sévèrement le Blokker et tout simplement… peut-être trop de surfaces commerciales à Belval. «D’ici 2020, de nombreux commerçants vont arriver en fin de bail au Plaza, décrypte un patron. Si le site n’a pas vraiment décollé d’ici là, ça va être une hécatombe.»

Alors oui, quelques cellules ouvrent chaque été. Oui, la fréquentation augmente «un peu». Oui certaines enseignes brillent, comme l’Urban ou le Saturn. Mais tout ce discours sur «le dynamisme à venir» dure depuis bientôt dix ans au Plaza. Le vrai danger est là : le concept commercial pourrait finir ringardisé avant même d’avoir connu son apogée.

H.G.

3 plusieurs commentaires

  1. Peut être arrêter d’essayer d’ouvrir des enseignes qui existent déjà ailleurs et à proximité. Peut importe où on va y a toujours les même .Un resto végétarien, une friperie y en a pas…

  2. Parfois c’est la famille qui « tue  » elle même les membres familiaux trop intelligents

  3. Kirpach "Goergen"

    A force de faire plaisir aux grandes enseignes « luxembourgeoises  » et « autres » on tue les magasins de proximité, établis et exploités avec amour par nos ancêtres.
    Plus rien à ajouter….sauf que les repreneurs de ces commerces ont les « bras très longs » et sont plutôt bien informés.