Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le parc animalier de la commune a découvert 30 cochons d’Inde abandonnés dans son poulailler. Un nouvel acte d’incivilité susceptible en outre de mettre en danger les animaux du Déierepark.
Voilà une découverte à laquelle l’équipe chargée de nourrir les animaux de l’Escher Déierepark ne s’attendait pas du tout. Le 16 septembre dernier, lors de leur tournée, les employés du parc animalier de la ville d’Esch-sur-Alzette aperçoivent avec étonnement un cochon d’Inde au milieu du poulailler de ce parc animalier qui abrite quelque 150 animaux de 25 espèces différentes. Mais ils sont encore loin d’avoir tout vu. Quelques minutes plus tard, ce sont en fait 30 de ces petits rongeurs qui sont retrouvés parmi les poules!
«Il arrive sporadiquement que nous trouvions des exemplaires isolés de lapins ou de cochons d’Inde abandonnés. Jusque-là, nous ne nous sommes jamais adressés au public pour éviter de donner de mauvaises idées à certains. Mais nous n’avons jamais connu un abandon d’une telle ampleur!», fulmine Anne Meyers, la responsable de l’Esch Déierepark.
Pour la responsable en effet, pas de doute possible : il s’agit d’une personne «qui n’avait plus envie ou plus le temps de s’occuper» de ces petites bêtes et qui «les a abandonnées sans scrupules».
Un problème récurrent chaque année au moment des vacances, lorsque les propriétaires d’animaux se rendent compte qu’ils n’ont personne pour les garder. Ou qui survient lorsque ceux-ci n’ont plus de place dans leur logement, ou encore lorsque les enfants développent des allergies.
Couverts de parasites
(Photo : Alain Rischard).
Mais cette fois-ci, l’acte est d’autant plus odieux qu’au vu de la hauteur du grillage (1,80 m) qui délimite l’enclos, les cochons d’Inde n’ont pu qu’être «tout simplement jetés par-dessus la clôture».
Un acte fermement condamné par le Déierepark, d’autant plus qu’introduire des animaux de manière illicite met en danger ceux déjà hébergés par le parc.
«Non seulement nous avons un plan de reproduction bien défini, mais en plus, ces animaux abandonnés apportent parfois des maladies», explique Anne Meyers. «Une fois, un lapin a été introduit dans un enclos. Mais il était porteur d’un virus qui a tué la moitié de nos lapins, soit onze bêtes!»
La ville d’Esch a pris en charge les frais vétérinaires pour examiner les 30 cochons d’Inde retrouvés il y a deux semaines. Couverts de parasites, mal nourris, «le poil pas beau», les rongeurs se sont en plus montrés pendant plusieurs jours «timides et nerveux». «Ils n’avaient visiblement pas été bien gardés.»
Le Déierepark a décidé de garder une partie d’entre eux et, avec l’aide de l’association Déieren an Nout, de replacer les autres ailleurs.
«Il faut se poser des questions avant d’acheter un animal», insiste Anne Meyers. «Et si vraiment on doit s’en séparer, des associations comme Déieren an Nout sont là. À l’Escher Déierepark, le but n’est pas de mettre des caméras et des agents de sécurité à chaque enclos. Nous appelons au civisme des gens. Nous ne demandons pas de prix d’entrée. Le seul prix, c’est le respect.»
Tatiana Salvan
Ce que dit la loi
L’abandon d’un animal est répréhensible par la loi. Le contrevenant encourt en effet de 251 à 200 000 euros d’amende, ainsi qu’une peine de prison pouvant aller de huit jours à trois ans.
