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Esch : Edgard et Marin, les forces de la nature


Edgard et Marin se sont donné de la peine pour montrer leurs atouts. (photo Claude Lenert/vidéo Audrey Libiez)

Des personnes en voie de réinsertion professionnelle et tous ceux qui le désiraient ont pu découvrir l’avantage de travailler la terre avec des ânes, garants d’une agriculture durable.

Edgard et Marin sont les stars du jour. Il faut dire que ces deux ânes se donnent du mal pour tenir leur rang et ne ménagent pas leur peine pour tirer l’attirail. Bien plus que des bêtes de somme, mercredi, ils étaient les ambassadeurs d’une méthode ancestrale respectueuse de la nature.

L’événement est dû à l’initiative du CIGL Esch et de son partenaire belge, l’ASBL Cynorhodon, qui ont voulu offrir une démonstration publique de la traction animale dans le cadre de KreaVert. Ce projet européen Interreg vise l’inclusion professionnelle à travers la promotion et l’échange de bonnes pratiques écologiques. C’est ainsi qu’Edgard et Marin, qui appartiennent au Cynorhodon, se sont retrouvés sur le champ de production «Op der Gléicht», près de l’école en forêt d’Esch-sur-Alzette, devant un public conquis.

Cela fait environ dix ans que Fabrice de Bellefroid, le président de Cynorhodon, travaille, via l’association, aux côtés des ânes. Comme maraîcher biologique et centre de formation, l’ASBL pratique activement la traction animale en tant qu’alternative écologique aux machines agricoles motorisées, pour l’entretien, les plantations et les récoltes sur ses champs et transmet le savoir-faire de cette pratique à ses stagiaires. De loin, Fabrice de Bellefroid crie des conseils à tous ceux qui s’essayent à conduire les ânes.

Travailler avec cet animal «est en cohérence avec le développement durable et nous avions déjà des animaux pour le lait : vaches, moutons, chèvres. L’animal est un outil extraordinaire pour travailler avec les stagiaires. Ils ont un contact permanent avec lui, c’est très constructeur.» L’association a désormais arrêté l’élevage laitier, mais les ânes, eux, sont toujours là.

«Ils sont très respectueux des sols, reprend Fabrice de Bellefroid. Ce qui est mauvais, c’est d’inverser les couches de terre, ici il n’y a que la partie qui est en surface qui est retournée. On le voit, après leur passage, le sol est très vivant. Les outils choisis pour être attachés à la Kassine (NDLR : porte-outil) sont eux aussi respectueux des sols, que ce soit pour labourer ou pour le vibroculteur, dont les dents vibrent légèrement dans le sol et cassent les mottes de terre.»

L’âne a de nombreux avantages. Contrairement au cheval, il aligne ses sabots et marche donc aisément dans un seul sillon. Ses sabots, plus petits, ne font pas de dégâts.

Étonnamment, le travail semble naturel pour l’âne, selon le président de Cynorhodon, qui explique que l’animal prend vite ses repères sans apprentissage. La tâche de traction est presque instinctive : «On a même l’impression que ça le distrait.» Il faut par contre respecter son rythme, pas question de travailler plus de deux heures le matin et une heure l’après-midi.

Audrey Libiez

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