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« En Dag wéi fréier » : retour dans le passé à Differdange


Differdange a fait un sacré voyage dans le temps, toute la journée d'hier. (Photo : Editpress)

L’évènement «En Dag wéi fréier» a replongé la ville dans l’époque du Moyen Âge. Forgerons, artisans ou encore tisserands de l’époque ont investi, dimanche, la place du Marché de Differdange.

Des bières et du vin blanc (Greechenet vin Vichy) «à l’ancienne», des Kniddelen mat Gréiwen, du pop-corn d’époque ou encore des confitures faites à la façon d’antan : la ville de Differdange s’est replongée, le temps d’un dimanche, dans le passé. La 9e édition de la manifestation «En Dag wéi fréier» (Un jour comme autrefois), a, comme à l’accoutumée, connu un franc succès. Pour le plus grand bonheur de Nadine Breuskin, la secrétaire de la commission des seniors de la Ville de Differdange, en charge de l’organisation de l’évènement. «La raison d’être de cette manifestation est de rendre hommage aux métiers d’antan, afin que les gens n’oublient pas dans quelles conditions autrement plus difficiles il fallait travailler à l’époque», indique-t-elle. En effet, la quinzaine de stands qui ont investi la place centrale de Differdange ont largement rendu honneur aux métiers du passé : du forgeron au tisserand en passant par les troubadours, la palette presque intégrale des métiers du Moyen Âge était représentée.

Quand les communales 2017 s’invitent à la fête

Le stand des forgerons était d’ailleurs symboliquement installé au pied du monument rendant hommage aux mineurs et aux sidérurgistes de la ville, œuvre du sculpteur Pitt Brandenburger. De l’autre côté de la place du Marché, ce sont les dames de la maison de retraite de Niederkorn qui font le spectacle, avec leur stand artisanal de tapisseries d’époque. «La commission des jeunes de Differdange est également représentée avec un stand de jeu « à l’ancienne », où les jeunes visiteurs sont invités à lancer des balles sur des pyramides de boîtes de conserve», précise encore Nadine Breuskin, en évoquant le fameux «jeu de massacre».

Au niveau de l’animation musicale, le duo Jeannot Conter – Lisa Mariotto, a fait swinguer les visiteurs au son des meilleurs tubes, sur un rythme de «Schlager». Des titres comme Marina, Take me Home, Volare ou encore Romagna mia ont fait vibrer les Differdangeois. Sur scène, le duo n’hésite pas à faire le show. «Tu chantes en italien Lisa? C’est pour mieux intégrer les réfugiés d’Italie?», plaisante Jeannot. Avant de renchérir : «Tu sais, même le bourgmestre (NDLR : Roberto Traversini) est italien. Il doit sûrement être en train de verser une larme de nostalgie», insiste Jeannot, provoquant l’hilarité générale sur la place du Marché.

Rencontré à la buvette, le conseiller communal LSAP Pierre Hobscheit, par ailleurs président de la commission des jeunes de la commune, évoque un évènement éducatif : «C’est une bonne occasion de montrer aux jeunes comment nos ancêtres ont dû travailler dur», souligne celui qui a aussi été, un temps, au service du Tageblatt. Et les élections communales de 2017 dans tout cela? Se prenant volontiers plus ou moins au jeu des pronostics, le visionnaire Pierre Hobscheit prévoit «des élections très serrées du côté de la Ville de Differdange», sans vouloir néanmoins s’avancer outre-mesure dans ses prophéties. Car mélanger passé et futur, fête familiale et politique, ne sont peut-être pas les meilleures choses à faire, en ce jour consacré avant tout à la fête populaire. Car après la superbe prestation du duo Conter – Mariotto, ce fut au tour de la chorale de Differdange puis de Steven Bitman, qui a enchaîné les reprises d’Elvis Presley, de mettre le feu au dancefloor.

Quant à Petz de Lasauvage, rencontré entre deux Battin, il avoue que l’ambiance est au rendez-vous, mais que les Kniddelen mat Gréiwen «sont un peu gras». Mais quoi de mieux pour se replonger dans le passé et déguster quelques verres de bières «à l’ancienne»?

Claude Damiani