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Du sauvignon sur la Moselle


Ben Ley ne souhaite pas forcément agrandir son domaine, il préfère avoir toutes ses vignes sous les yeux (photo OPVL)

Ben Ley (Domaine Ley-Schartz, à Ahn) est le seul vigneron luxembourgeois à produire du sauvignon. Une rareté difficile à se procurer tant les amateurs se l’accaparent!

Ben Ley n’a pas la folie des grandeurs, il souhaite juste être un vigneron qui crée de beaux vins. Et c’est déjà beaucoup! Il n’hésite pourtant pas à jouer à fond la carte de la personnalité. Après avoir goûté un sauvignon qui l’a ému, il a décidé de planter à son tour ce cépage jusqu’ici inconnu en Moselle luxembourgeoise. Une évidente réussite.

Le Domaine Ley-Schartz est une maison discrète basée à Ahn, le village où pratiquement chaque maison abrite une cave! Ben Ley, qui pilote l’exploitation, ne souhaite pas conduire un empire, simplement produire les vins qui honorent ses terres. Si la taille de son domaine reste modeste, c’est qu’il l’a décidé. Il préfère garder un œil partout plutôt que d’avoir l’impression de s’éparpiller à gauche et à droite. Fort de son imposante stature, le vigneron est un terrien, ça ne fait pas de doute.

Une particularité distingue ce domaine de tous les autres en Moselle  luxembourgeoise  : il est le seul à produire du sauvignon. Ce grand cépage international, connu partout sur le globe, n’est autorisé que depuis deux ans au Grand-Duché. « J’ai obtenu de l’Institut viti-vinicole une autorisation d’essai en 2005, mais je n’ai le droit de l’indiquer sur l’étiquette que depuis 2014, l’année où il a été officiellement autorisé à la plantation », explique Ben Ley.

Dans des fûts de 400  litres

Si, au début, il en a planté un peu moins de 7 ares, le Mosellan en est aujourd’hui à 17. C’est que le succès est au rendez-vous. « Je ne l’imprime plus sur mes listes de prix parce qu’il part tout de suite. Les clients sont très fidèles! », glisse-t-il, tout sourire. Face à une demande telle qu’il ne peut servir tout le monde, il a encore planté de nouveaux ceps l’année dernière. Il sait toutefois que cela ne suffira pas à répondre à toutes les demandes.

Ben Ley a choisi d’orienter son sauvignon vers le type fumé. « Avant, je le vinifiais en cuve inox, explique-t-il. Mais je trouvais que le côté poivron vert ressortait trop. Désormais, je le fais grandir dans des fûts de 400  litres. Comme je cherche l’oxygénation du vin, mais surtout pas le boisé, je prends des barriques de troisième vin (NDLR  : des fûts qui ont déjà vu passer trois récoltes et qui ne livrent donc que peu d’arôme de bois). » Le résultat est probant, son sauvignon est bien balancé, digeste et semble idéalement taillé pour la garde.

Mais, au fait, pourquoi s’est-il laissé tenter par un cépage que personne n’avait planté au Luxembourg avant lui? « J’ai eu le déclic lorsque j’ai bu mon premier Cloudy Bay(NDLR  : un domaine néo-zélandais très réputé) . Je l’ai trouvé magnifique et j’ai eu envie d’essayer pour voir ce que cela donnerait ici .» Si le résultat lui a plu, l’évolution du sauvignon du bout du monde le convainc moins  : « Ils en produisent trop maintenant… la qualité n’est plus la même qu’auparavant. Et ça doit être le vin en bouteille fermée par une capsule à vis le plus cher du monde (NDLR  : une trentaine d’euros) ! »

Erwan Nonet

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