La Légende de Birgitte et ses ânes magiques est l’œuvre de deux jeunes qui se sont inspirés de la ville de Diekirch et de sa fontaine située en zone piétonne. Déjà un succès !
Maxime Toussaint et Cederic Schmid, deux jeunes à l’esprit entrepreneurial, viennent de publier un magnifique livre inspiré de la ville de Diekirch et ils cherchent désormais à le proposer en librairie.
Âgé de 25 ans, Maxime, d’origine belge, a fait toutes ses études au Luxembourg. «Après la 9e au lycée, je me suis dirigé vers l’économie. C’est là que j’ai rencontré Cederic, d’origine allemande, en 11e à l’Atert-Lycée à Redange. On est devenus très copains tout de suite, car nous avions tous deux une passion pour les médias. On débordait d’idées en vue de lancer de futurs projets. Au début, c’est resté au stade de l’imagination, par manque de moyens», relate Maxime.
Maxime se dirige alors vers des études d’économie et de comptabilité, notamment car les cours étaient donnés en français. Après trois ans à l’université, il sait pertinemment que l’économie n’est pas forcément faite pour lui. Passionné par les médias sous toutes leurs formes et mordu de foot, il crée un compte Twitter francophone sur le club de football du Chelsea FC, qui deviendra le compte en français le plus suivi sur cette équipe londonienne. Il ne s’arrête pas en si bon chemin et lui consacre même un podcast. Toutes ces démarches le conduisent inévitablement vers des études dans le domaine des médias. «J’ai appris qu’un BTS Media Writing était dispensé à Diekirch. À la base, je voulais être community manager, c’était mon truc, de même que le marketing digital…»
Une «âme d’entrepreneur»
La suite ? Ses professeurs remarquent son aptitude à écrire. L’une de ses enseignantes, qui travaille au Lëtzebuerger Journal (Lynn Warken), lui propose d’ailleurs d’être collaborateur free-lance, ce qu’il accepte volontiers. «Cette année, j’ai également une professeure en technique journalistique, Salomé Jeko, qui m’a encouragé. J’aimerais en effet continuer mon parcours dans le journalisme. J’ai également réalisé un stage au sein de la rédaction en ligne de Paperjam, dont je garde un excellent souvenir.»
Son «associé» Cederic Schmid, 26 ans, est, lui, originaire de Bertrange. S’ils se sont perdus de vue, Cederic étant allé étudier à l’université en Allemagne, les deux amis se retrouvent un peu par hasard en décembre dernier. «Nous avons tous les deux une âme d’entrepreneur et aimons lancer des choses, souligne Maxime. Nous sommes ouverts à tout. Cederic a lancé une chaîne YouTube sur laquelle il fait des tutoriels sur des programmes Adobe, des jeux vidéo… Avec le confinement, sa chaîne a explosé en termes de vues. Il vit de cela aujourd’hui.»
Les germes du livre
Maxime et Cederic reprennent donc contact et se disent d’emblée «il faut qu’on sorte un truc». «C’est le genre d’ami avec qui on sent que rien n’a changé.» Ils se revoient régulièrement et, en début d’année, Cederic manifeste son intention de sortir un livre. «Dans le cadre de mon BTS, j’avais un cours de storytelling, nous dit Maxime. Ma prof m’a alors dit de faire un tour dans Diekirch pendant une heure et demie, histoire d’aller au bord de la rivière, de se rendre dans une église et d’aller sur une terrasse. Le but était de revenir de cette excursion avec une histoire. Nous étions alors au Dikkricher Stuff, d’où nous avions une vue directe sur cette fontaine où une statue représente une femme qui ramasse des pièces sortant des fesses de son âne. Et comme j’aime beaucoup les séries, cela m’a fait faire le lien avec Breaking Bad, où une scène m’a beaucoup fait penser à cette statue.»
Sa virée est comme un déclic pour Maxime. Il commence à travailler sur cette histoire dont sa professeure lui dit qu’elle est «géniale». Il en a d’autres en tête, celle-là s’impose vite, car elle a un lien direct avec le Luxembourg. «On était donc partis pour faire une expérience. Et plus on avançait, plus le projet prenait de l’ampleur. La demande est aujourd’hui énorme et on ne s’y attendait pas. Nous ne sommes d’ailleurs pas capables à l’heure actuelle d’y répondre.»
Un livre qui se veut «local»
Le livre comporte une quarantaine de pages avec de nombreux dessins et illustrations. Leurs auteurs ont fait appel à un designer argentin particulièrement créatif, Lucas Barreto. «On souhaitait mettre en avant une histoire renforcée par un style d’images. On a d’emblée voulu donner une certaine liberté au designer. L’idée était de faire parler son expertise et son talent. Et nous sommes très satisfaits de ses dessins. Ce processus a duré six mois durant lesquels on a collaboré au cours de nombreuses réunions en ligne. Sur la base des photos de Diekirch que nous lui avons envoyées, il a su faire ressortir toute l’ambiance et l’essence de la ville dans ses dessins.» Par ailleurs, Maxime et Cederic ont fait appel pour la traduction en luxembourgeois à un autre journaliste free-lance, devenu professeur entretemps. «Je l’ai connu lorsque je faisais le Liveticker de RTL pour la BGL Ligue. J’ai beaucoup de respect pour lui et pour la langue luxembourgeoise. Raoul a fait ses traductions et opéré ses choix en toute liberté et de très belle manière, car c’était notre volonté.»
Pour ce qui est du public cible, Maxime indique qu’il n’a «à aucun moment» voulu écrire un livre destiné aux seuls enfants. «Le livre est vendu comme un bouquin pour les enfants, mais je pense qu’il peut plaire à tous les publics. Autant les aventures de Birgitte et de ses ânes magiques sont chouettes pour les enfants, autant, à la fin, le lecteur comprend qu’il y a une vraie critique de la société qui est faite. Si le titre évoque une légende, il s’agit juste d’un récit.»
Claude Damiani
Jeune auteur cherche libraire
Pour ce qui est de la commercialisation du livre, Maxime et son associé ont opté pour «Amazon print on demand» pour des raisons pratiques, mais, après réflexion, tous deux visent une vente en librairie «Se proposer sur Amazon est un peu incohérent, car on souhaite s’ancrer localement. C’est notre challenge, car on cherche le meilleur canal de distribution possible d’ici Noël, qui est un moment crucial pour les cadeaux. Nous en avons vendu une vingtaine d’exemplaires jusqu’à présent, mais le livre a entraîné un véritable engouement.»