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Des limousines made in Luxembourg


Le prix des bêtes varie de 2 500 à 4 500 euros. (photo Tania Feller)

Quelque 90 bovins limousins (mâles et femelles), nés en 2016, de tout le pays s’étaient donné rendez-vous, samedi, à Ettelbruck pour prendre part à la 31e édition de l’exposition de jeunes Limousins, devant un juge et des acheteurs. L’occasion de mettre en lumière le savoir-faire luxembourgeois.

Marie, Mireille, Mirabelle, Monique, Merlon, Mateo, Leopold, Marvin… Quelque 90 bovins limousins, mâles et femelles, tous nés au courant de l’année 2016 et issus des troupeaux de onze «éleveurs sélectionneurs» luxembourgeois, se sont rendus, samedi, dans les locaux de Convis à Ettelbruck pour participer à la 31e édition de l’exposition des jeunes limousins du Grand-Duché.

«La limousine est une race intéressante », souligne Marc Wagner, le président de l’association des Éleveurs luxembourgeois de bovins limousins (ELBL), qui compte 130 membres. « Elle s’adapte aux conditions météo, est assez simple à élever et si on fait les choses correctement, sa viande est d’une très bonne qualité. Et une manifestation comme celle d’aujourd’hui permet aussi aux éleveurs de se rencontrer et d’échanger pour améliorer la qualité de leurs élevages.»

Tout au long de la journée, tous ont paradé devant un juge belge, Dimitri Beguin, assisté par un technicien de Convis. «Il y a beaucoup de critères de jugement », explique Gérard Ernst, responsable vaches alaitantes de Convis. « On regarde si les muscles sont bien prononcés, le développement squelettique, la démarche, le mufle doit être bien large, la forme du bassin, la couleur qui doit être celle des limousins c’est-à-dire froment vif, etc. On scrute aussi l’harmonie de l’animal.»

«Une excellente qualité»

Dans l’étable éphémère d’Ettelbruck, le juge belge n’est pas le seul à détailler les limousins présents. Il y a aussi quelques acheteurs. «J’ai acheté un reproducteur, un mâle né en février », confie Luc, un éleveur belge. « Mon exploitation se trouve près de la frontière et je viens chaque année ici. Je connais bien les éleveurs luxembourgeois et ils ont un certain savoir-faire. Cette année est un bon cru.» Le prix va de 2 500 à 4 500 euros.

Le ministre de l’Agriculture, Fernand Etgen, attablé devant une assiette d’émincé de veau limousin sauce champignon avec son gratin de pommes de terre et sa poêlée de légumes, ne dit pas le contraire : «On voit que le secteur bovin luxembourgeois est d’une excellente qualité. Les éleveurs ont un vrai savoir-faire et mettent beaucoup de soin à élever leurs bêtes.»

Mais les éleveurs estiment «ne pas trop être respectés par les gens», dixit Marc Wagner. «Il y a de moins en moins de terres agricoles et nos bénéfices sont plus bas », poursuit le président de l’ELBL. « On cherche à avoir des lignes de production régionales pour mettre en avant la limousine luxembourgeoise, notamment en étant plus présents dans les cantines.» Histoire que les limousins made in Luxembourg soient encore plus reconnus et en particulier par les résidents.

Guillaume Chassaing