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D’Allemagne au Luxembourg en trois minutes, via la Moselle


La navette évite aux travailleurs frontaliers allemands de se rendre avec leur voiture jusqu’au pont de Grevenmacher, à 14 km, de là. (photo Alain Rischard)

La navette fluviale Sankta Maria II, un moyen rapide de traverser la frontière mosellane, est prisée des frontaliers allemands, des Luxembourgeois et des touristes. Entretien avec le bourgmestre Jérôme Laurent.

La navette fluviale qui relie les rives luxembourgeoise et allemande de la Moselle est en service depuis 1966. Elle dépanne des centaines de personnes au quotidien, lesquelles n’ont pas à se rendre jusqu’au pont de Grevenmacher pour venir travailler au Grand-Duché, contribuant ainsi au développement de l’économie luxembourgeoise.

Le bourgmestre de Mertert, Jérôme Laurent, rappelle que pendant des dizaines d’années, c’est le Sankta Maria I qui a assuré «la liaison entre Oberbillig en Allemagne et Wasserbillig». Depuis 2017, le Sankta Maria II a pris la relève, grâce aux 7 millions d’euros apportés par le Feder (Fonds européen de développement régional), souligne l’élu. 

Pour Jérôme Laurent, «il ne s’agit pas d’une simple liaison fluviale entre deux pays» : «Cela représente beaucoup plus, d’un point de vue historique et familial, et ce, à tous les niveaux ! Il faut en effet mettre en perspective le contexte de l’après-Seconde Guerre mondiale. Une partie de nos familles est allée habiter du côté allemand. Et le bateau a simplifié leurs déplacements. Mais il y a également un facteur économique qui entre en compte, tant pour la commune de Mertert que pour la localité de Wasserbillig, puisque les gens viennent en tant que consommateurs et que nous avons beaucoup de commerces à cet endroit.» Il est vrai que la vente de carburant, d’alcool et de tabac est prospère de ce côté de la rive.

66 000 voitures en 2007

Les statistiques datent un peu, mais donnent un ordre d’idées. En 2007, 66 000 voitures ont emprunté le ferry et 2009 avait vu 19 500 cyclistes faire la traversée. Le trafic n’est pas à sens unique, entend faire comprendre le bourgmestre de Mertert : «Il ne faut pas se tromper : la navette profite aux Allemands qui viennent travailler au Luxembourg, mais pas seulement. Beaucoup de Luxembourgeois installés dans la région de Konz utilisent ce ferry. Et puis, les adeptes du vélo, eux, vont jusqu’à Remich puis passent du côté allemand avec le pont et reviennent avec la navette au Grand-Duché. Ça fonctionne dans les deux sens et le bénéfice va également dans les deux sens.»

Claude Damiani

Le bourgmestre de Mertert insiste sur les dimensions historique et familiale de la navette fluviale. photo Alain Rischard

Une navette qui permet de rendre hommage aux défunts des deux côtés

Le Sankta Maria II remplit une fonction pas forcément évidente à première vue. En effet, le ferry joue un rôle social particulièrement important en matière d’hommage aux défunts : «Des familles luxembourgeoises ont des défunts enterrés dans un cimetière en Allemagne et vice versa, souligne le bourgmestre de Mertert, Jérôme Laurent. Des personnes décédées d’Oberbillig reposent en paix, ici, au cimetière de Wasserbillig. Et leurs familles et proches dépendent d’une certaine façon de la liaison appréciable offerte par la navette. C’est une dimension très importante, à ne pas négliger.»

Un commentaire

  1. Jean-Marie STEFFEN

    Symbole significatif pour la réunion de deux pays ayant eu un passé connu.

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