Les cafetiers et restaurateurs, réunis sous le toit de la fédération Horesca, accueillent le durcissement du Covid Check («2G») avec des sentiments mitigés. Le président Alain Rix s’explique.
Ils affirment vouloir contribuer à l’endiguement de la quatrième vague d’infections. «Nous sommes responsables et solidaires. La compréhension de la nécessité de serrer la vis est aussi présente», dit Alain Rix, le président de l’Horesca, la fédération regroupant les cafetiers, restaurateurs et hôteliers du pays. Il y a toutefois deux «mais». D’un, les terrasses qui seront, elles aussi, accessibles uniquement aux vaccinés et guéris. De deux, la suppression des tests certifiés rapides «qui ont fait leurs preuves».
L’Horesca aurait souhaité renforcer le port du masque ou trouver d’autres solutions pratiques au lieu d’imposer le «2G» strict dans les cafés et restaurants. «Nous avons recherché à maintes reprises le contact avec la Santé. Or il semble que le ministère ne sait pas comment nous joindre. Pourtant, c’est nous qui sommes sur le terrain et qui pourrions apporter des solutions pratiques», déplore Alain Rix.
Il existe néanmoins une satisfaction majeure : «On est surtout content de ne pas devoir refermer nos établissements.»
Cela n’empêche pas le fait que les annonces du gouvernement inquiètent tenanciers et clients. «L’inquiétude est grande, avance le président de l’Horesca. Pourtant, il faut partir du principe que la seule présence de vaccinés et guéris renforce la sécurité sanitaire. Il faut expliquer cela aux gens.»
Le personnel, qui restera soumis au «3G» (vacciné, guéri ou testé), jouerait aussi pleinement son rôle : «Souvent, les serveurs gardent leur masque alors que le Covid Check ne l’impose plus. Nous recommandons aussi que chaque membre du personnel effectue, sur une base volontaire, deux autotests par semaine.»
Bisbille sur les cantines
Le texte de loi est attendu de pied ferme, plus particulièrement en ce qui concerne le contrôle de la carte d’identité. «C’est un point sensible. Est-ce que je peux ou est-ce que je dois demander une pièce d’identité. Cette précision est importante, même si en fin de compte, le client qui refuse de montrer sa carte se verra refuser l’accès», développe Alain Rix.
Quoi qu’il en soit, l’Horesca réclame le maintien des aides étatiques. Des contacts ont déjà été noués avec le ministre des Classes moyennes, Lex Delles. S’il salue le fait que les aides sont prolongées pour novembre et décembre, Alain Rix insiste sur la nécessité qu’elles soient maintenues au même niveau que ces derniers mois.
Un autre souci majeur est identifié par l’Horesca. L’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) met la pression pour que les cantines des entreprises restent soumises au régime «3G». «Cela va créer la zizanie. Tout établissement servant à manger et à boire doit être logé à la même enseigne», martèle Alain Rix.
Enfin, l’Horesca demande que l’accès aux galeries commerciales soit aussi à nouveau limité, comme cela fut le cas à d’autres moments de cette crise sanitaire.
David Marques
Au lendemain du vote de la nouvelle loi covid, les règles suivantes seront d’application dans l’Horeca :
POUR LES CLIENTS
Obligation d’être vacciné ou guéri (Covid Check en mode «2G») pour s’attabler, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur (terrasses comprises). La règle vaut pour toutes les personnes âgées de plus de 12 ans.
Il sera obligatoire de présenter sa carte d’identité en même temps que son code QR, le tout afin de mettre fin aux prêts ou à la falsification de certificats. En cas de refus, le client se verra refuser l’accès au café ou au restaurant. Une fois obtenu le feu vert, les clients peuvent se déplacer librement, s’asseoir ou rester debout. Il n’existera pas d’obligation de porter le masque ou d’être un nombre limité de personnes par table.
POUR LE PERSONNEL
Le Covid Check en mode «3G» va devenir obligatoire sur le lieu de travail dès la mi-janvier. Ce régime, qui continue donc à comporter les tests certifiés, sera aussi d’application pour le personnel de l’Horeca.