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Contournement de Bascharage : d’autres solutions


Sanem a lancé une campagne intitulée «Alternatives au contournement de Bascharage». (photo Tania Feller)

La commune de Sanem repart en campagne contre le contournement de Bascharage. Elle propose plusieurs autres solutions.

Ce n’est pas une nouvelle. Sanem est opposée à la variante choisie par le gouvernement en juillet dernier pour contourner Bascharage. Elle a d’ailleurs déposé un recours contre cette décision auprès du tribunal administratif le 26 octobre 2016 et «si nous perdons en première instance, nous ferons appel», prévient Georges Engel. Et lundi, Sanem a lancé une campagne intitulée «Alternatives au contournement de Bascharage».

«C’est le fruit de la réflexion de notre groupe de travail, indique le bourgmestre de Sanem. Nous sommes opposés au contournement oui, mais nous proposons des solutions.» Georges Engel poursuit : «La variante 2, qui présente le projet de contournement de Bascharage, est une décision classique. Procédons de manière réfléchie, cohérente et moins coûteuse. Changeons d’attitude et déployons d’autres solutions pour gérer le problème du trafic et préservons de manière durable et efficace notre environnement.»

Concrètement, la brochure éditée et la vidéo reprennent plusieurs idées sur différents thèmes. Il est proposé de diminuer progressivement l’utilisation du diesel, qui «est responsable de 75% des émissions de NO2», précise Georges Engel.

Bus hybride, covoiturage, P&R…

Pour y parvenir, Sanem prône l’utilisation des transports publics, l’aménagement d’une piste cyclable ou encore la promotion de la mobilité douce. Les transports publics justement. Sanem milite pour l’installation des deux lignes de bus à haut niveau de service (le projet du «Minettstram op Pneuen» qui doit relier les communes du Sud entre elles et la capitale et le sud du pays), l’aménagement de couloirs de bus, la mise en service de bus hybrides, des tickets transfrontaliers attractifs, l’augmentation des capacités sur la ligne CFL Rodange – Luxembourg.

Le bourgmestre de Sanem évoque aussi «la mise en place à grande échelle du concept Park & Ride de manière systématique». Georges Engel avance également l’idée du covoiturage, qui pourrait être mis en œuvre par le syndicat Pro-Sud par exemple. «L’argument majeur du gouvernement pour le contournement de Bascharage, c’est la forte présence de NO2 dans l’avenue de Luxembourg, poursuit le bourgmestre de Sanem. L’électromobilité (NDLR : bus, vélos et voitures électriques, bornes de recharge, énergies renouvelables) sera la solution pour réduire rapidement et efficacement la présence de NO2.» La mise en place de feux rouges intelligents ou encore l’aménagement de ronds-points provisoires sont aussi énumérés dans la brochure.

Le tracé, choisi par le gouvernement pour le contournement de Bascharage, doit également passer dans une zone Natura 2000, un des sites naturels classés par l’Union européenne selon la directive 92/43/CEE. Et pour les représentants de Sanem, cette décision serait destructrice pour l’environnement.

Pendant les six prochaines semaines, ces «alternatives au contournement de Bascharage» proposées par la commune de Sanem seront visibles dans des brochures, qui seront distribuées dans la région et à Bascharage, dans un spot vidéo, sur les réseaux sociaux, sur les bus ou encore sur un site internet spécialement créé (www.sanem-alternatives-contournement.lu). Est-ce que cela va changer la décision prise par le gouvernement en juillet dernier ? «Le contournement va changer les choses de manière négative. C’est bien connu, les routes attirent le trafic et ce contournement va amener plus de véhicules, répond Georges Engel. On ne pourra pas nous dire que nous n’avons pas tout essayé pour éviter ça.»

Guillaume Chassaing

Le choix du gouvernement

Depuis plusieurs mois, quatre variantes étaient sur la table pour contourner Bascharage. Et le 29 juillet dernier, le gouvernement a opté pour la variante 2 «Bobësch». Voici le tracé : elle se connecte à la collectrice du Sud (A13). Ensuite, elle continue direction nord-est pour passer au-dessus de la piste cyclable et entrer dans le massif forestier «Bobësch». La route parcourt cette forêt sur toute la longueur, avant de passer le CR110 (par tranchée couverte ou passage supérieur). Puis elle continue parallèlement à la voie de chemin de fer en limite nord du Zämerbësch et se poursuit jusqu’à la connexion avec la N5.

Cette variante a une longueur d’environ 4 200 mètres et comporte cinq ouvrages d’art principaux et différents bassins de rétention. L’administration des Ponts et Chaussées est en train d’élaborer l’avant-projet détaillé, qu’elle devrait présenter d’ici l’automne 2017.

Ensuite, il sera discuté à la Chambre des députés et suivra le cheminement classique. À noter que la Commission européenne aura également son mot à dire sur le projet de contournement étant donné que celui-ci passera dans une zone Natura 2000.

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