Élue en 2011 à Kopstal, Claire Geier-Courquin, une Française de 52 ans, se présente sur la liste LSAP de la capitale. Elle raconte son engagement dans la vie communale.
Mi-mars 1997, Claire Geier-Courquin s’installe avec sa famille au Luxembourg, à Kopstal plus précisément, «à cause du travail et avec envie aussi». «Pour une famille franco-allemande (NDLR : son mari Stefan est de nationalité allemande), le Luxembourg est un idéal culturel et linguistique», poursuit la Française aujourd’hui âgée de 52 ans. Avant de venir au Grand-Duché, Claire Geier-Courquin, née à Paris de parents lorrains, était enseignante à l’Institut national polytechnique de Lorraine.
À Kopstal, elle s’occupe de ses cinq enfants, «que nous avons tout de suite inscrits à l’école luxembourgeoise», et émet «très vite l’envie de participer à la vie de la commune en tant que citoyenne». Elle devient membre de l’association des parents d’élèves. En 1999, un appel à candidatures est lancé pour devenir membre de la commission de l’intégration de Kopstal : «J’ai été prise et l’apprentissage a commencé. Je me suis tout de suite bien sentie dans cette commission qui est à l’image de la société luxembourgeoise, c’est-à-dire composée de Luxembourgeois et de non-Luxembourgeois.»
À partir de ce moment-là, elle plonge «pleinement» dans la vie de sa commune. Elle y participe notamment à la mise en place d’activités et d’événements. Elle ne s’arrêtera pas en si bon chemin.
Six ans plus tard, elle devient électrice et se présente sur la liste Är Equipe, menée par Guy Linster, pour les élections communales de 2005. Elle n’est pas élue, mais devient vice-présidente de la commission de l’intégration. Elle est élue en 2011 toujours sur la même liste. «Je suis surprise et immédiatement reconnaissante, souligne Claire Geier-Courquin. Avec seulement 16% des étrangers qui votent, cette élection signifie que ce sont les Luxembourgeois qui m’ont fait confiance.»
«Je me sens luxembourgeoise»
Pendant trois ans, elle occupe le poste d’échevine en charge de l’éducation, des maisons relais, de la maison des jeunes et de l’intégration : «Une nouvelle expérience formatrice.» Aux termes d’un accord de coalition avec le CSV, elle quitte son poste en 2014 et devient conseillère communale jusqu’en janvier 2016. «Avec ma famille, nous avons dû déménager à Luxembourg, explique Claire Geier-Courquin. Cela m’a fait un pincement au cœur de quitter le conseil communal et surtout la commission de l’intégration. Mais je suis toujours en contact avec eux.»
Ce départ pour la capitale ne va pas de pair avec la fin de son engagement dans la vie de sa commune. Elle se retrouve aujourd’hui sur la liste LSAP qui se présente aux élections communales du dimanche 8 octobre dans la capitale. «Via des membres d’Är Equipe à Kopstal, je suis entrée en contact avec des membres du LSAP de la Ville. J’ai participé à des réunions, cela m’a plu et me voilà sur la liste, dit simplement la Française. Et comme j’ai toujours envie de m’investir dans la vie de la commune dans laquelle j’habite, c’est la suite logique de mon parcours.»
Aujourd’hui, Claire Geier-Courquin n’hésite pas à l’affirmer : «Je me sens luxembourgeoise.» Elle a appris la langue «sur le terrain» pendant toutes ces années, mais n’a pas la nationalité luxembourgeoise. «Ce n’est pas une priorité pour moi, avance-t-elle. Je suis une citoyenne européenne avant tout. Le résultat du référendum en 2015 (NDLR : la victoire du non sur le vote des étrangers aux élections législatives) m’a également poussée à augmenter mon temps de réflexion. Et puis, au Grand-Duché, la porte est grande ouverte aux Luxembourgeois et aux non-Luxembourgeois qui s’engagent. Personnellement, je ne suis pas là pour changer la maison Grand-Duché, mais pour accompagner le travail des Luxembourgeois, voire apporter un plus.»
Claire Geier-Courquin estime que «chaque citoyen, luxembourgeois et non-luxembourgeois, est porteur d’idées» et encourage les résidents étrangers «à apprendre sur le Grand-Duché, car c’est reconnaître et respecter, à aller au-devant des associations, des partis politiques, des conférences, à faire un effort par rapport à la langue luxembourgeoise, à aller voter aux élections communales… À participer à la vie de la cité.»
Guillaume Chassaing