Les craintes concernant l’approvisionnement en carburant gagnent la Chambre. Ce vendredi, Étienne Schneider se veut rassurant. Mais le ministre demande aux autorités belges de faire le nécessaire pour que les dépôts bloqués par les gilets jaunes (Liège, Charleroi…) soient libérés.
45 jours de consommation moyenne de carburant : ce sont les réserves dont dispose le Grand-Duché, pour faire face à des situations de crise. « Dont huit jours stockés sur le sol luxembourgeois, et 37 jours stockés sur des sites dans un rayon de 200 kilomètres », précise un proche du ministère de l’économie. Ce n’est pas encore une situation de crise mais tout de même : « la plupart des gros importateurs luxembourgeois ont fait une demande d’autorisation de puiser dans les stocks de huit jours », précise notre interlocuteur. Sachant que les livraisons arrivent quand même, et que les stocks se remplissent à nouveau.
On a vu dès jeudi matin des stations-services en difficulté, notamment dans le sud du Grand-Duché : rationnement de l’essence, voire rupture de stock. En cause, le mouvement des gilets jaunes belge, qui bloque les dépôts de Charleroi et Liège, deux sources d’approvisionnement importantes pour les importateurs luxembourgeois.
Multiples problèmes de livraison
Comme les livraisons n’arrivent que partiellement, les approvisionnements sont plus aléatoires. Comme nous l’évoquions dès jeudi, d’autres problèmes d’approvisionnement se greffent sur le mouvement des gilets jaunes, avec le Rhin particulièrement bas (livraison via la Moselle et le port de Mertert). Certains importateurs luxembourgeois se tournent du coup vers des dépôts plus lointains, comme Anvers ou la Hollande. Mais les trajets s’allongent, ce qui ne résout pas les problèmes de logistique du moment.
Le Grand-Duché souhaite que la Belgique fasse débloquer les lieux
Dans sa réponse à une question parlementaire, le ministre de l’économie, Étienne Schneider, indique avoir demandé aux autorités belges de faire le nécessaire… entre les lignes, d’envoyer les forces de l’ordre déboucher les points d’approvisionnement.
«Des entretiens bilatéraux entre les responsables belges et luxembourgeois ont eu lieu […] Dans ce cadre, les autorités belges ont indiqué qu’elles prendraient les mesures qui s’imposent pour garantir l’accessibilité des sites de stockage concernés et la sécurité des chauffeurs et du personnel impliqué dans le chargement des camions.»
Hubert Gamelon