Le Grand-Duc Henri a découvert mercredi le «Prostatakarzinomzentrum», installé au sein de l’hôpital Kirchberg. Chirurgie robotique, augmentation du personnel, certification, ce centre vise l’excellence.
Des hommes munis d’oreillettes parcourent l’hôpital Kirchberg… Leur présence annonce l’arrivée imminente du Grand-Duc Henri. Le personnel soignant du service urologie et les dirigeants de l’hôpital étaient sur le pied de guerre, mercredi après-midi, pour le recevoir et lui offrir «une présentation de tous les progrès que l’on a faits en matière de prostate, que ce soit du point de vue technologique, de l’aspect des certifications ou encore de nos bons résultats», indique le directeur général des hôpitaux Robert-Schuman (HRS), le Dr Claude Schummer. «Depuis 2013, nous sommes en progression constante sur ce sujet, nous étoffons l’équipe d’urologie. Nous visons l’excellence, d’ailleurs nous avons réalisé des premières mondiales. Nous avons atteint un niveau très élevé, mais ceci n’est possible que parce que nous ne sommes pas seuls. Nous travaillons étroitement avec le Laboratoire national de santé et le centre Baclesse (radiothérapie).»
Montrer au Grand-Duc le fruit du travail effectué sur de longues années, c’est aussi un moyen de «soutenir notre certification», indique encore le directeur général. En travaillant ensemble, les trois partenaires ont réussi à obtenir la certification d’un réseau de médecins spécialistes pluridisciplinaires pour le diagnostic, la prise en charge et le suivi du cancer de la prostate. Il s’agit de la première certification oncologique de ce type qui a été accordée par la société allemande de Cancer (Deutsche Krebsgesellschaft – DKG). Des vérifications très strictes sont régulièrement faites en parallèle. Cela permet aux spécialistes de mettre leurs données en rapport avec des résultats internationaux et d’aller plus loin dans la recherche et l’efficacité.
La révolution robotique
Ce système permet de faire bénéficier le patient «de tous les avantages», confie le Dr Michel Untereiner, directeur médical et général. «C’est un modèle que nous essayons de développer dans d’autres domaines que l’urologie avec d’autres hôpitaux. Cela a déjà été mis en place avec le CHL pour le cancer du sein par exemple.»
Sous les yeux du Grand-Duc, les vidéos d’opérations s’enchaînent, effectuées à l’aide du robot Da Vinci. C’est l’un des atouts majeurs du «Prostatakarzinomzentrum» (PKZ). Le premier robot chirurgical a été acheté en 2013 par les HRS, à l’époque sans l’aval du gouvernement, glisse un docteur. Mais les résultats spectaculaires ont fini par mettre tout le monde d’accord : «Les opérations sont beaucoup moins invasives, explique le Dr Bernd Meyer, urologue et responsable du PKZ. Il suffit d’une petite ouverture et les temps de récupération du patient passent d’environ dix à quinze jours à deux ou trois jours. Le patient peut marcher tout de suite. Les douleurs sont beaucoup moins importantes ainsi que les risques de complications. Même pour le chirurgien, c’est davantage confortable : lorsque les muscles sont moins sollicités, cela permet de mieux se concentrer», assure l’urologue qui promet que dans dix ans, toutes les chirurgies compliquées seront effectuées à l’aide d’un robot. Pourtant, aujourd’hui, de nombreux chirurgiens freinent encore des quatre fers, avoue-t-il.
«C’est mieux qu’une PlayStation»
Lui-même est arrivé en même temps que le premier robot après avoir effectué au moins 800 opérations avec cette machine dans le plus grand centre de chirurgie robotique d’Europe, à Gronau, en Allemagne. Actuellement, trois chirurgiens du service sont capables d’opérer sur le Da Vinci dont la précision est extrême.
Un robot qui vaut de l’or, environ 2 millions d’euros et que le Grand-Duc a pu tester. «C’est mieux qu’une PlayStation», a-t-il souri à l’issu de ce test. Plusieurs sociétés dont Google travaillent sur la réalisation de tels robots, une concurrence qui devrait permettre de faire baisser les prix et de démocratiser cet engin. Ce qui permettrait d’avoir davantage d’atouts pour lutter contre ce cancer le plus répandu chez l’homme.
Audrey Libiez
Le cancer de la prostate en chiffres
En 2014, un nouveau groupe hospitalier naît de la fusion de la clinique Bohler, de l’hôpital Kirchberg, de la Zithaklinik et de la clinique Sainte-Marie : les hôpitaux Robert-Schuman. Plus de 280 médecins sous statut libéral et 2 250 salariés en moyenne.
Le «Prostatakarzinomzentrum» compte : 90 000 dossiers de patients; plus de 3 500 opérations par an; plus de 10 000 passages en polyclinique par an; 250 interventions robotiques par an; plus de 300 interventions endoscopiques au laser par an.
Le service qui était composé de trois docteurs en 2003 en compte désormais huit depuis 2018.
Des projets en cours
Les hôpitaux Robert-Schuman ont plusieurs projets en cours d’aboutissement, parmi lesquels la nouvelle Zithaklinik qui va devenir un pôle de cancérologie, sauf pour le sein et la prostate.
Autre nouveauté : acteurdemasante.lu, un site internet mis en ligne par les hôpitaux Robert-Schuman qui répond via des articles ou compléments d’informations aux principales questions posées par les patients. Dans le texte explicatif du site, on retrouve cette phrase : «Un patient mieux informé est un patient mieux soigné et en meilleure santé» qui illustre la ligne éditoriale que les HRS souhaitent donner au contenu. Cette plateforme se donne une mission de prévention et d’éducation, mais aussi de soutien pour les patients et leur famille.